HECATE ENTHRONED - The Slaughter Of Innocence - A Requiem For The Mighty (Blackend) - 09/03/2008 @ 11h08
J'en vois déjà qui sortent le canon de 125 rien qu'en lisant le sujet de la chronique. Ben oui, Hecate Enthroned. Le groupe anglais sur lequel Dani Filth himself a copieusement chié autant qu'il a pu remplir son pantalon en plastique. Les communiqués de presse "Bouhou, c'est des vilains, ils nous ont volé nos riffs" étaient déjà le signe avant-coureur d'un Cradle qui se prenait pour le nombril du black. A la décharge de Dani, Hecate Enthroned a abrité Jon, premier bassiste de CoF qui n'a apparemment pas quitté le groupe en très bons termes. Le bonhomme va alors former/rejoindre Daemonum avec les guitaristes Nigel et Marc (les sources sur cette période divergent). Ce qui est certain, c'est que le groupe de black/death Daemonum va devenir Hecate Enthroned en 1995.

Après une démo "An Ode for a Haunted Wood" (le clip est hilarant, si vous réussissez à mettre la main dessus) et un premier EP "Upon Promethean Shores", Hecate Enthroned trouve alors son régime de croisière. La formation officie dans un black sympho grandiloquent et dévastateur, le même que celui que Cradle a su faire exploser à la face du monde avec "Dusk...". Jon est ici le vocaliste et il opte pour des hurlements suraigus dans la lignée des cris de Dani. Oui, il faut le reconnaitre, les similitudes sont nombreuses. Mais ce n'est pas parce que Slayer a plaqué un riff qu'on doit interdire tout groupe qui joue du thrash en étant influencé par Slayer.

Et, au milieu des kids qui ont craché leur fiel sur Hecate Enthroned en suivant aveuglément Dani, combien ont écouté cette Némésis qui soi-disant menaçait le groupe de black le plus vendeur du moment ? Ils se seraient peut-être rendu compte que l'ersatz anglais avait également de grandes qualités, qualités qui à mon humble avis les portent au panthéon du black sympho. Mais certainement pas l'ambition de détrôner le berceau de son perchoir. Certes Hecate Enthroned joue dans la même cour, mais qui plus est ils le font bien. Ecoutez le pont central absolument magistral de "Beneath a December Twilight" (ça me colle des frissons à chaque écoute). Ecoutez l'implacable "Within the Ruins of Eden" ou "The Danse Macabre". Ecoutez toute la grâce malsaine de l'intro de "The Spell of the Winter Forest" et son final désespéré, la noire mélancolie de l'interlude "A Monument for Eternal Martyrdom". Si vous n'avez pas l'impression d'avoir ouvert la porte d'un autre monde démoniaque, c'est que vous n'avez pas mis le son.

Alors que CoF nous attirait dans l'ambiance gothique d'un film de la Hammer, Hecate Enthroned nous agrippait pour nous trainer dans un caveau au fond d'un cimetière brumeux. Car au contraire de Cradle qui commence à miser sur une production plus conséquente, Hecate s'agrippe à un son sec et agressif qui fera tourner le dos de nombreux fans naissants du black. L'univers sonore est concocté par Andy Sneap (Machine Head, Opeth, Cathedral, Arch Enemy, Testament) dans ses Backstage Studios du Derbyshire. Les parties de clavier de Michael sont magistrales, au moins aussi survoltées que celle d'un Damien dans CoF. Les riffs sont tronçonnés à grande vitesse, pulsés par une batterie rentre-dedans. Une ambiance froide de haine spectrale se développe. Et là-dessus vient se greffer la voix de damné d'un Jon littéralement possédé. Certes, on ne comprend rien à la bouillie litanique qui sert de voix, mais ce chant infernal est à glacer le sang tellement il est inhumain et agressif. Jon poussera le bouchon encore plus loin sur "Dark Requiems...", mais c'est sur ce second album qu'il me semble avoir atteint l'équilibre entre l'humain habité par la douleur, pétri de haine et un démon échappé des Enfers.

S'ensuivra "Dark requiems and Unsilent Massacres" qui mériterait également sa place dans cette section. Et puis Hecate Enthroned se sabordera avec le départ de son clavier et de son hurleur (tout comme Cradle ne se remettra jamais du départ de Damien). S'orientant plus vers un black/death sans envergure, "Kings of Chaos" signera la fin d'une époque et le début des errements d'un groupe qui s'est définitivement perdu. Ils auraient mérité un meilleur sort, mais le public en a décidé autrement. Enculé de Dani...


Rédigé par : Prince de Lu | 1997 | Nb de lectures : 2322


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Commentaire
Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 24/08/2015 à 10h42 - (31732)
Un album méconnu mais ô combien énorme !! Une chro de PdL qui lui rend enfin justice.



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