SOUNDGARDEN - Superunknown (A&M) - 23/12/2007 @ 10h31
Alors que le raz de marais Grunge emportait tout sur son passage, de nouvelles personnalités (enfin nouvelles pour certains ^^) commençaient à squatter les couvertures des magasines spécialisés. Aux yeux du grand public le grunge était représenté (et il le restera d’ailleurs) par quatre joyeux « drilles » : Kurt Cobain, Eddie Vedder, Layne Staley et Chris Cornell.

Impossible à cette époque de passer à côté de Soundgarden. Le monde entier succombait alors au charme envoûtant de l’énigmatique « Black Hole Sun ». Même la France, peu habituée à voir un titre « hard rock » caracoler en tête des charts, laissait Soundgarden chanter son spleen dans les émission musicales les plus mainstreams.

Il ne faut cependant pas réduire Soundgarden à « Black Hole Sun » et encore moins à « Superunknown ». Le groupe avait déjà sorti trois albums et possédait déjà pas mal de titres forts : « Jesus Christ Pose », « Rusty cage », « Hands all over » (la liste est loin d’être exhaustive).

Le groupe jouissait d’une fan-base composée de fan hardcore et de rock star de tout poil. En effet, les Guns N’ Roses les embarquaient en tournée avec eux et Lars Ulrich ne tarissait pas d’éloge sur eux.
C’est lorsque les feux de l’actualité étaient braqués sur Seattle que Soungarden sortait le sublime « Superunknown ». Avec une conjoncture pareille, difficile de ne pas faire un carton.

L’album est véritablement un petit bijou. Si « Black Hole Sun » était la face émergée de l’iceberg, il suffisait d’une seule écoute de l’album pour se rendre compte qu’il y avait d’autres titres aussi forts que le single infernal.

Teinté d’une mélancolie lancinante et d’une incroyable sensibilité artistique, les chansons étaient sublimées par la voix extraordinaire du père Cornell.
Le garçon possédait un organe exceptionnel (je sais c’est facile…) et ne se gênait pas pour nous régaler les oreilles de ses incroyables performances vocales.
Les textes faisaient références à la toxicomanie, au suicide bref à tous les thèmes joyeux et enjoués auxquels tous les crados de Seattle aimaient faire référence.
Le sympathique Kim Thayil balançait rythmiques et solos de qualité pendant que la section rythmique offrait au groupe des fondations solides. L’album est varié et explorait de nombreux horizons musicaux. Du planant « Fell on black days », au groovy « Spoonman », en passant par le « beattlien » « She likes surprises » le groupe se baladait avec aisance d’un style à l’autre.

Le groupe faisait des œillades au heavy metal (Kim Thayil est un inconditionnel de Sammy Hagar et de Kiss) à la pop music (Beatles et Lennon en tête) et au punk rock (bien que l’influence soit plus ténue).

L’album possédait donc un véritable cachet musical et atmosphérique. Le fait que les musiciens aient moins ce côté « Je joue à l’arrache et j’en ai rien à foutre » que les autres de Seattle leur permettra d’étendre leur public au-delà du cercle grunge ou Punk Rock. On voit donc des fans de Métal craquer sur Soundgarden.

Chris Cornell décidait aussi avec cet album, de modifier un peu son cahier des charges en jouant de plus en plus de la guitare (multi-instrumentiste, il était batteur au tout début de Soundgarden). L’apport au son du groupe était bénéfique car il grossissait considérablement l’ensemble. Cornell déclarera être un peu fatigué du rôle de frontman qui amuse la galerie.
Thayil ajoutera que Cornell pouvait ainsi se concentrer sur son jeu de guitare et n’avait plus à bouger sur scène comme un chanteur sexy. Je me souviens qu’il dira aussi que ce n’était pas la faute de Chris s’il était beau gosse. Ce genre de déclaration avait le don d’exaspérer toutes les personnes de beauté relative.

Mais il déclarera aussi qu’il préférait quand il était le seul guitariste de Soundgarden car il se sentait « plus libre » ( ?!) et que Cornell n’était pas vraiment un instrumentiste accompli (re ??!).
Le problème est qu’à partir du moment où Cornel jouera de la guitare en live, les prestations seront beaucoup moins rock n’roll (le groupe se fera souvent épinglé à l’époque dans les chroniques lives des magasines).
Semblable à quatre piquets sur scène, le groupe se fera charrier à de très nombreuses reprises par des musiciens plus sautillants. Le taquin Scott Ian déclarera d’ailleurs à leur sujet que c’est certainement après avoir vu une vidéo de leur performance live que le groupe avait décidé de tout stopper conscients de leur nullité scénique ( sacré Scottie ! ).

Mais le groupe semblait n’en avoir cure et semblait ne se préoccuper que de ce qui était bon pour lui.
Cornell en particulier, possédait une haute opinion de la musique qu’il jouait avec Soundgarden et ne gênait pas pour dire qu’ils avaient inspiré les piliers de la scène de Seattle (Nirvana en tête) ce qui quelque part était vrai.
Il disait aussi que Soundgarden avait enfoncé des portes parce qu’ils étaient parmi les rares à vouloir faire quelque chose de différent.
Influencé par la scène alternative, le chanteur gardait en lui l’attitude qui est bien souvent propre aux groupes de cette mouvance c'est-à-dire snob et élitiste. Le chanteur ne se gênait pas pour pilonner nombre de groupes qui l’avaient pourtant soutenu et s’envoyait régulièrement des fleurs quand il était en manque de compliments.

Le chanteur conservait néanmoins un charisme indéniable et le talent aidant, le public autant que ses collègues musiciens lui passeront ces petites envolées un brin cinglantes.
Comme beaucoup de groupes de « Seattle » Soundgarden multipliera les contradictions en affirmant être « alternatif » et différent et tournant pourtant dans des clips très « MTVIEN ».

Quoi qu’il en soit Soundgarden marquera avec cet album à la pochette étrange le petit monde du rock n’roll… et plus encore…

« Whatsoever I've feared has come to life
And Whatsoever I've fought off became my life
Just when everyday seemed to greet me with a smile
Sunspots have faded
Now I'm doing time
Now I'm doing time
Cause I fell on black days »


Rédigé par : pamalach 77 | 1994 | Nb de lectures : 1807


Auteur
Commentaire
vincesnake
Membre enregistré
Posté le: 06/04/2009 à 17h32 - (26682)
Oui down of the upside est excellent en effet!
Mais superunknown reste pour moi un des meilleurs album jamais sorti tous styles confondus ! et moi qui n'aime pas trop les longs albums d'habitude là c'est 75 minutes de bonheur musicale, pas un titre plus faible que les autres.



RBD
Membre enregistré
Posté le: 25/03/2012 à 13h26 - (27246)
Ils ont totalement profité du fait qu'ils étaient eux aussi originaires de Seattle. Pourtant, comme c'est très justement souligné, ils n'avaient pas du tout ce côté dilettante par rapport à leur boulot de musiciens.
Ce disque et son tube est sorti pile au moment où j'avais envie de découvrir d'autres horizons musicaux, comme on dit. Derrière "Black Hole Sun", j'ai découvert un disque de très haute qualité et un groupe déjà bien expérimenté. Avec le recul, je pense qu'ils ont été très influencés par le Zeppelin.

Leur musique m'a initié, en bonne partie, aux richesses du Hard-Rock Metal derrière les caricatures et la petite difficulté d'un son bien saturé. Je dois pas mal à Soundgarden dans mon passage vers le Metal.

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