SLAYER - Divine Intervention (American) - 18/11/2007 @ 10h19
« Quatre groupes ont contribué à la création du mouvement speed metal : Metallica, Megadeth, Antrax et Slayer.
De ces quatre groupes, Slayer est celui qui a fait le moins de compromis pour vendre sa musique. Ils ont toujours été les plus punks et les mauvais garçons du lot. »
Rick Rubin

« Les fans de Slayer sont plus Evil, ils font plus de bruit que nos fans, bien que nos fans en fassent beaucoup aussi (rires). Mais plus généralement Slayer en fait plus. »
Kirk Hammet

« Elisons Kerry King le dieu du métal »
Phil Anselmo

« Tirer un tel son et autant de puissance de sa guitare est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Jeff et Kerry sont deux très bons guitaristes. »
Zakk Wylde

« Je ne connais personne qui n’ait été fan de Slayer que lors d’un été. »
Rob Zombie

Je pourrais continuer comme ça pendant des heures.

Les citations ne sont pas datées. Cela n’a pas vraiment d’importance parce que Slayer a toujours reçu des fleurs de la part de ses « collègues ». Ils ont aussi reçu quelques piques et ont toujours suscité des interrogations.
Cependant et contrairement aux autres « Big Fours », Slayer a toujours été respecté à la fois du public, des musiciens et des journalistes.

Alors chers amis, quid de Slayer à cette époque d’interventions divines.

Plus que pour tous les autres albums du combo, Slayer était particulièrement attendu au tournant avec « Divine Intervention ».

A cette époque on peut dire que Metallica, Megadeth et Anthrax avaient tout trois ralenti le tempo et « adouci » leur musique. Bref, les grands pontes du métal avaient mis de l’eau dans leur vin.

Il ne restait plus que Slayer.

Allaient-ils nous livrer eux aussi un album calibré grand public ? Allaient-ils finalement nous pondre une ballade et allait-on entendre « Ouais, j’aime la chanson de Slayer qui passe à la radio »? Est-ce que Jeff Hanneman allait continuer à porter ses petits bermudas tout mimi ?
En un mot est-ce que le « grand public » allait nous prendre Slayer.

La plupart des journaux de l’époque prédisaient un retour au sources et un album dans la veine de « Reign in blood ». En somme le discours et les prévisions classiques : donc pas vraiment rassurant.

En fait Slayer c’est un petit peu comme une grande équipe de foot. Tout le monde est conscient du potentiel de l’équipe mais à l’approche d’un grand rendez-vous, tout le monde flippe de les voir se casser la gueule.
D’autant que pour accentuer l’inquiétude, un joueur vedette ne faisait plus partie du voyage.

Dave Lombardo était parti casser ses baguettes dans « Grip Inc » et c’est Paul Bostaph qui avait la très lourde tâche de le remplacer. En effet, en ces temps reculés, le père Lombardo était intouchable. Régulièrement premier ou deuxième des meilleurs batteurs métal dans les référendums des mags, le Dave était tout simplement reconnu comme le meilleur dans sa discipline.

L’aura de Lombardo était si importante qu’avant que Bostaph ait fait quoi que ce soit, il avait de toute façon perdu la partie au niveau de la comparaison. Dieu aurait pu redescendre sur Terre pour frapper sur les fûts que certains auraient quand même regretté Lombardo.
C’est d’autant plus étonnant que sur les dernières tournées, Lombardo fonctionnait un peu à l’économie et sa démotivation se faisait sentir sur son jeu en ralentissant quelque peu le groupe.

Slayer se retrouvait aussi avec un sérieux concurrent collé aux basques. Les Brésiliens de Sepultura avaient le vent en poupe et commençaient à grignoter de plus en plus de terrains aux Américains. Peu enclin à se laisser virer de la première place du podium des meilleurs groupes de Thrash, les gentils Slayer multiplieront les réflexions à l’égard de la tribe (ces derniers ne se gêneront pas pour les bâcher aussi régulièrement). La guerre Slayer / Sepultura battait alors son plein.

Un petit détail qui inquiétait aussi les fans du combo était la collaboration qui avait eu lieu pour la BO du film « Judgement night » avec le célèbre rappeur Ice T. Le leader de Body Count avait repris avec les furieux un pot-pourri de morceaux d’Exploited. Selon leurs dires, les brutes auront longtemps hésité avant d’accepter le duo. Malgré la réussite de la cover, les Slayer s’excuseront par la suite à leur fans d’avoir collaboré avec un rappeur.

Ce dernier exemple montre que Slayer n’avait pas envie de décevoir ses fans en collaborant avec un artiste pas métal (parce que je n’espère pas que c’était, comme il a été dit à une époque, qu’ils regrettaient d’avoir collaboré avec un noir) et qu’ils ne voulaient pas dévier de leur ligne de conduite.
Les rumeurs allaient donc bon train au sujet de ce nouvel album (une particulièrement savoureuse disait que les garçons avaient prévu de mettre Axl Rose crucifié sur la pochette de l’album).

Il reste que Slayer a toujours été apprécié justement pour son caractère hardcore et personne n’attend d’eux qu’ils livrent un « Nothing else Matters » à la sauce mulet.

En ce qui concernait le caractère subversif et provocant, Slayer décidait cette fois, outre ses thèmes de prédilection, d’aller chercher son inspiration dans de nouveaux territoires, en l’occurrence les serials killers.

Araya déclarera à cette époque s’être particulièrement documenté sur le sujet. Plusieurs chansons traitent de ce sujet (« 213 » est le numéro de la chambre d’un assassin responsable du meurtre de plusieurs homosexuels aux Etats-Unis). Ces sujets ne provoqueront pas trop de remous en Europe.
Aux États-Unis par contre cela sera tout autre chose.

Si vous avez bonne mémoire (ou si vous commencez comme moi à avoir mal au dos en vous levant le matin) vous vous rappelez que c’est ce bon vieux Jeff qui alimentera une fois de plus la polémique.
A l’époque, et dans une interview accordée à un mag français, le blondinet aura un discours sur les armes à feu que n’aurait pas renié Charlton Heston (le mag mettra d’ailleurs en couv’ une photo avec la légende « ce groupe est-il facho ? »).

Quoi qu’il en soit et en dehors de provocations (ou idées) du groupe, tous les metal addicts dans le monde attendent cette nouvelle bombe. Et bombe il y aura.

Dès les premières secondes, Ô joie ! Ô thrash metal ! : déflagration de double pédale, guitare bien lourdes et voix d’ours en rut. Le skeud passe comme une lettre à la poste et à l’issue de l’écoute on ne peut conclure qu’une chose : Slayer ne lâche rien et reste définitivement les mauvais garçons des bigs Four et les boss du Thrash metal (eh ouais Sepultura…).

Niveau prod rien à dire : c’est toujours le même enfer sonore incandescent sur lequel (et en hommages à ceux qui aiment marcher sur des braises) il fait bon se cramer les cages à miel.
Les critiques sont unanimes et le groupe utilise les recettes qui ont fait son succès tout en amenant dans « Divine... » quelques nouveautés. Il y a du speed, du gros heavy qui tache, des ambiances. Il y a un très bon travail sur les riffs, de la complexité au niveau des arrangements et un gros travail sur la voix (Araya déclarera avoir pour la première fois apporté un soin tout particulier à ce que l’on comprenne ce qu’il chante). Bien qu’il n’y ait pas réellement de grosses surprises, Slayer se fait presque « progressif » par moment.

Comme sur tout bon album de Slayer qui se respecte, quelques « hits » se détachent du lot. « Dittohead » scotche d’ailleurs pas mal de fans de l’époque. Le morceau est violent, rapide et montre que Slayer aime toujours autant le punk Hardcore qui se danse dans les bals de campagne. « Serinity in murder » est aussi une perle dans son genre. Malsain et très bien amené, le morceau reste bien en tête.
« Sex murder art » possède des paroles dont la brutalité influenceront les amateurs de poésie métallique et permet de bien se défouler en cas de journée un peu stressante.
« Divine intervention » est lui aussi un morceau qui marquera les esprits même s’il n’est pas aussi fort qu’un « Seasons in the abyss ».

Bostaph réalise un très bon travail sur cet album mais comme je le disais plus haut il souffre de la comparaison avec Lombardo. En live, la plupart des reports disent que sur des morceaux comme « Angel of death », « South of heaven » ou encore « Seasons in the abyss » Bostaff n’arrive pas à recréer le jeu particulier de son prédécesseur. Il faudra plusieurs années pour qu’on arrête de parler de Bostaff en le comparant à Lombardo et ce, malgré le très haut et bon niveau de Paul.

Au vu de la discographie de Slayer, « Divine Intervention » n’est pas le meilleur album, ni le plus aventureux, ni le plus violent. Néanmoins il renferme de très bons morceaux et n’a pas non plus à rougir de la comparaison avec les « Reign in blood » et autres « Seasons in the abyss ».


Ce qui a réellement fait plaisir à cette époque aussi c’est que les musiciens étaient restés fidèles à leur philosophie « bûcherons » genre on ne laisse aucun survivant. Si parfois (souvent même) Slayer passait beaucoup plus facilement pour un troupeau de bœufs plutôt que pour animaux sociables, l’essentiel était là : une musique agressive et passionnante. En un mot le thrrash n’avait pas changé de patron.

Comme d’habitude, on se quitte avec quelques lyrics qui ont certainement marqué les esprits à l’époque :

« Awaken
I’m in a web like hell
How did i reach this place
Why are they haunting me
I cannot look at God’s face »




Rédigé par : pamalach 77 | 1994 | Nb de lectures : 2235


Auteur
Commentaire
Thrashdeathblack
Membre enregistré
Posté le: 10/04/2008 à 10h07 - (25349)
La fin de la belle époque...cet album est surement le moins bon des 6 1ers (+ 1 ep), mais il est bon quand même...et surtout à des années lumières de la suite. Il y avait encore les "riffs Slayer" à l'époque...ouai, vraiment, la fin d'e la belle époque!

brett
Invité
Posté le: 12/11/2008 à 09h23 - (26343)
album genial,prod parfaite et riffs enormes! plus technique que d'hab,bostaph est un genie sur ce disque!

jazz Metal
Membre enregistré
Posté le: 12/04/2010 à 19h50 - (26994)
Mon premier Slayer acheté neuf avec "Seasons in The Abyss" (que j'préfère) sinon un coté sombre qui n'me déplaît pas, efficace.



Morbid Tankard
Membre enregistré
Posté le: 19/07/2011 à 21h40 - (27099)
Le début de la fin...



RBD
Membre enregistré
Posté le: 31/03/2013 à 00h41 - (29121)
Je crois que c'est le tout premier d'eux que j'ai acheté. C'est bien d'évoquer toutes les piques qu'on a pu balancer sur le pauvre Bostaph, qui osait reprendre la place d'un réputé irremplaçable. On a parfois reproché le mixage un peu étouffé de cet album, qui bride l'effort d'articulation d'Araya dont le chant, plus rauque, touche à mon goût son sommet, son timbre le plus parfait.
Cet album est à mon avis à peu près du même niveau que les grands classiques du groupe, la première déception vint après. Hmm, "Serenity in Murder", "Killing Fields"...



GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 08/08/2013 à 10h23 - (29700)
Toujours le même sentiment sur cet album,y'a des bons titres mais je n'arrive pas à rentrer dedans. Je reste sur mon impression, la période Bostaph ne m'a jamais plus convaincu que cela !



metaledge
Membre enregistré
Posté le: 11/01/2014 à 23h41 - (30410)
L'album de Slayer le plus sombre, sans aucun doute ! On retrouve des titres violents, comme "Sex Murder Art" et le furieux "Dittohead", mais aussi du thrash très glauque, comme "Divine Intervention" et "213". J'aime aussi le groove de Paul Bostaph sur "Fictional Reality" et Circle Of Belief". La petite déception vient pour moi de "Killing Fields" et surtout de "Serenity In Murder" que je trouve juste correct contrairement à d'autres. L'artwork et vraiment superbe en passant !

Note : 16/20



YvesRaymond Cul
IP:88.136.197.95
Invité
Posté le: 28/08/2014 à 15h19 - (31117)
Moi je l'adore Divine !!!! Il est le plus sombre le plus violent !!

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