NO RETURN – Contamination Rises (Semetery) - 12/08/2007 @ 13h28
Avant de commencer, mettons les choses au clair. Je vais sûrement me faire un paquet d’amis, mais je m’en tape, vous ne pouvez pas savoir ! Pour moi, No Return est mort après cet album. Ce qui a été fait par la suite par le groupe ne m’intéresse pas. J’ai écouté tous les albums, même le dernier et rien n’y fait, ce n’est pas mon groupe de quand « j’étais jeune et frétillant du slip » ! Alors pas la peine de la ramener avec tel album est meilleur que celui qui va être chroniqué, ou tel chanteur dégueule mieux dans le micro que Philippe Ordon, je m’en tape (et je suis poli !). Je n’ai rien contre le groupe ou leur musique, c’est comme AC/DC, il y a les pros Bon Scott et les autres !
Entre « Contamination Rises » et le reste, il y a un fossé qu’il ne faut surtout pas traverser ! Comparons ce qui est comparable, non ?

La genèse
No Return est à la base un vieux groupe de Thrash/Speed formé pas loin de Paris en 84 et qui porte à l’époque le doux sobriquet de Evil Power. En 87 sortira d’ailleurs une démo au titre subtile, « First Invasion ». Comme pas mal de groupes de l’époque, influencés par le Death naissant, ils décident vers 89, de changer de nom et de radicaliser leur style (enfin je crois !).
L’année du terrible et cultissime « Altars of Madness » voit No Return renaître des cendres de Evil Power.
Le Panthéon du Death français a désormais un nouveau représentant qui va mettre une partie de l’Europe à genoux.
Le groupe se compose à cette époque de Philippe Ordon au beuglement, Alain Clement et Eric le Baron aux guitares, Laurent Janaut à la basse et enfin Didier le Baron à la batterie.
En 90, ils signent avec le jeune label Semetary qui sent encore la peinture fraîche et partent en Allemagne (Tiens ! Encore un !!!), enregistrer leur premier album, « Psychological Torment », avec l’aide du célèbre Marquis Marky aux manettes.
Album sympathique, oscillant entre un Thrash énervé et de bons passages Death. Il y a un petit côté Sepultura ou même Kreator pas dégueu du tout. Ce n’est pas le disque du siècle mais ça ne passe pas trop mal. Tous les titres ne se valent pas, on sent que le groupe cherche encore ce quelque chose qui va les rendre puissants. Les soli sont moins Slayeresques que sur le futur bébé à venir. Il n’empêche que l’envie de headbanger est là et que l’on reconnaît immédiatement nos lascars parisiens. Album plus que prometteur qui aura lui aussi son succès outre Rhin (et en France !). « Vision of Decadence » résume à elle seule cet album, putain quel titre monstrueux, ralentissez le tempo et vous avez du pur Death Old School !
Ca marche plutôt pas mal pour eux, ils jouent avec ADX, Tankard, Sacred Reich, Exhorde, etc.
Arrive enfin la fin de l’année 91, No Return part vers le mois de novembre dans un endroit qui pourrait être un lieu de pèlerinage pour beaucoup d’entre nous, le célèbre Morrisound Studio de Tampa en Floride. Et non seulement ils se payent le temple du Death américain de l’époque, mais en plus, les choses n’étant pas faites à moitié, ils enrôlent le grand Tom Morris pour trois semaines de pure folie.
En découle un album racé, plus brutal que son prédécesseur et mené de « voix » de maître par Philippe Ordon, grand fan de Death… et ça s’entend !
Exit le Thrash de la Bay Area !
Mais sortir un album en France, qui plus est du Death, et à cette époque, c’est faire preuve de courage tant le Hard français a une mauvaise image. Il va falloir tourner pour imposer ce nouveau fleuron. No Return s’en tape, en Allemagne ils sont « stars », comme d’ailleurs beaucoup d’autres groupes qui jouent dans le même style !

La contamination se propage
1992, année magique pour le Death français, année de moult sorties aussi indispensables les unes que les autres… Année de la grande contamination !
Pour ceux qui connaissent Autun, il y avait à l’époque un magasin de zik fabuleux où l’on trouvait ce que l’on ne trouvait pas ailleurs. C’est là-bas que j’ai repéré cette cassette, accrochée dans son présentoir tournant. Elle m’appelait…rien à faire, c’était plus fort que moi, il fallait que je dépense mon argent, la contamination devait me gagner MOI et pas un autre… C’est celle-là que je veux…Sûr ?... Oui !
Emballé c’est pesé, me voilà donc avec cette bombe à retardement dans les mains.
Examen attentif de la pochette. Rolala, c’est beau, et encore je n’ai que la cassette, amputée sur la droite de quelques centimètres de dessin par rapport au CD. Une pure pochette dans la plus belle tradition du Death. Ils sont superbes ces morts momifiés dans la douleur, oooooooh les beaux éclairs qui cachent une colonne ( ?), d’où semble partir le Mal. Que de souffrance sur cette pochette, c’est noir, malsain, sans échappatoire possible. Définitivement l’une des meilleurs du style. Le titre colle tellement bien avec le dessin, ça en devient oppressant.
Bref, photos des chevelus super sympas, remerciements et paroles. Cool, c’est tellement mieux de pouvoir suivre les chansons avec les paroles ! J’aime quand les choses ne sont pas faites à moitié.
La contamination visuelle étant à son apogée, un violent désir d’écouter la cassette m’assaille. Sur ce coup-là, je serai perso. Mon baladeur, l’album et moi. Quitte à se faire enfumer les oreilles, autant le faire seul et sans gêneurs pour gâcher le plaisir.
Play… Clac… Impossible maintenant de faire demi-tour, seul le temps me dira si je survivrai à cette maladie qui se répand doucement mais sûrement par mes conduits auditifs encrassés.
Dès les premières notes de l’intro (très courte), on se dit que Morbid Angel est passé par là. Les compos sont ultra puissantes. En tout cas, rien à redire, Tom Morris s’en est bien sorti. Ca sent le bon Death sur cette galette !
Sepultura, Morbid Angel, Slayer sont les trois noms qui me viennent dès la première écoute, quelques touches Slayeresques aussi dans les soli et les intros plus quelques bons riffs par-ci, par-là. Un pote m’a suggéré du Massacre aussi, au niveau de quelques riffs et cette voix quelque fois proche de Kam Lee. Et bordel c’est vrai, je n’y avais jamais pensé. Même studio, même année de sortie, la comparaison s’arrête là !
No Return a créé son propre style de Death reconnaissable entre mille !!! Surtout grâce à cette voix qui me fait toujours rêver 15 ans après.
Raaaaa, ces compos sont absolument terribles. Un max de « touta touta touta touta », des breaks de fou, des envolées rageuses, des soli d’outre tombe et même des passages furieusement Grind. Une seule envie, headbanger comme un dingue. Que celui qui n’a jamais transpiré sur « Sacred Bones », lors de son écoute me jette la première bière !! L’intro de « World Of Impurities » et l’enchaînement sur un passage monstrueux est absolument jouissif, puis petit calme avant la tempête et son solo envoûtant… pff j’en ai mal au cou !
Je ne peux pas décrire toutes les compos tant le contenu est riche en passages de dingues. « Civil War » est absolument culte : “Dictatorial authority......CIVIL WAR, Brutality on human race....CIVIL WAR”, la quintessence du Death made in France, rien que ça, oui Môssieur !!! Ce mot, pesé dans ma bouche, pourrait d’ailleurs s’appliquer à d’autres titres tels que « Perversion », «Trash World», avec son intro fabuleuse tel un hommage au Grand Slayer de l’époque, «Mass Grave »… Et « Sorrow » qui nous fait voyager dans un monde loin de toute cette contamination sonore qui nous défonçait le cerveau à coup de textes nauséabonds sur la pollution, le viol, la guerre, les choses néfastes de la vie en somme !
Pour terminer tapez-vous un bon remuage de crâne sur les petits passages ultimes de « Revolt Of The Hanged ».
Enfin pour résumer cette débauche de pompage de nœud, rien à jeter sur cet album, un grand moment d’émotion, une jouissance sonore terrifiante car l’envie de le passer en boucle est énorme.

La fin du Mal
Etant paumé dans mon trou à cette époque, je n’ai eu que de vagues retombées quant au succès de ce petit bijou, mais il me semble que, comme d’habitude, nos voisins teutons aient été friands de ce brûlot. Je ne doute pas non plus qu’une partie du public français ait soutenu fièrement ce chef de fil du Death bien de chez nous. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont toujours actifs et qu’ils sont très bons dans leur nouvelle orientation musicale. Orientation qui pour ma part ne me convient plus (c’est un détail !), vous vous en doutez !
Pour finir je dirais tout simplement que cet album est une autre pierre angulaire du Death français et que si en plus vous possédez les autres références franchouillardes de l’époque, vous avez les fondements de la scène française. Scène dont la réputation n’est désormais plus à faire grâce à ces groupes défricheurs et payeurs de pots cassés !!! Et je pèse toujours mes mots bien sûr !
Album pratiquement introuvable, mais qui sait, un jour peut-être une jolie réédition ?
Merci No Return pour tous ces frissons !


Rédigé par : Elsass chris | 1992 | Nb de lectures : 2335


Auteur
Commentaire
Thrashdeathblack
Membre enregistré
Posté le: 10/04/2008 à 09h55 - (25346)
Un des meilleurs albums de Death français de l'époque, rivalisant d'ailleurs aussi avec les ténors du genre à ce moment là.

jazz Metal
Membre enregistré
Posté le: 16/05/2010 à 10h49 - (27013)

Ca donne l'eau à la bouche, je trouve les autres albums plutôt intéressants sans plus.
A l'époque, je connaissais plus Massacra en ce qui concerne le metal Français.
Et en lisant cette Kro, j'me rend compte qu'j'suis peut-être passé à coté de quelques chose d'explosif.
J'ai du tombé sur un extrait d'cet album, il y a quelques temps sur leur My Space (ou j'ai p't-être rêver) aujourd'hui, il n'y est plus.
J'espère aussi un jour une réédition digne de ce nom.

jazz Metal
Membre enregistré
Posté le: 16/05/2010 à 11h16 - (27014)
Une époque béni (on maudite selon)...Allez!...Une Leffe à ces putains d'souvenirs!

carnage
IP:212.94.190.34
Invité
Posté le: 20/11/2012 à 13h34 - (28451)
tu as écris ce que j'ai pu ressentir à l'écoute de ce skeud dans mon trou paumé également. Un album qui n'est pas hyper original, loin d'être singulier, plus objectivement. mais qui dégage quelque chose de magique. Je l'écoute encore régulièrement, plus encore qu'un "harmony corruption" ou que le premier MAssacre... Quand à No Return, avant et après cet album, ben pareil je m'en tape. MErci à eux pour ce merveilleux album ^^

GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 08/08/2013 à 10h15 - (29696)
Le meilleur du groupe encore aujourd'hui, leur album le + death également !!

Un monument que je me repasse encore en boucle.



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