En 1991, Ze voix of Heavy Metal divorça de ses compagnons de very long road en plein voyage promotionnel de leur petit dernier d'alors, oeuvre brillante et sublime, nommée affectueusement Painkiller. Rob Halford s'en alla voir ailleurs, car par là-bas, ça semblait plus intéressant, plus novateur, plus evil aussi. Amitié musclée avec des messieurs portés sur la puissance métallico-phallique (Philou de Pantera, par exemple), assimilation subtile et très juste des tendances du moment et désir aussi de se montrer sous un jour plus obscur, plus méchant, tout cela conduisit Robert à monter son propre projet, livrer son propre combat dans l'arène du Métal encensant les Pantera donc, les Slayer, les Metallica, les Anthrax et ces dizaines de groupes proposant une musique qui faisait passer le heavy vraiment pour un truc de gonzesses. Ainsi, avec ses nouveaux copains de jeu, jeunes éphèbes tatoués et super tough et tout autant inconnus du public (à qui il permit tout de même de travailler avec un des plus grands noms du Métal), il forma le groupe Fight, et, en 1993, enfanta cet album génial mais sous-estimé : War of Words.

Un son très puissant, massif ; des riffs acérés, au style très Power-Metal ; des rythmiques percutantes et au tempo parfois assez élevé ; une voix plus rugueuse, parfois encore aiguë (mais non suraiguë), souvent plus grave, plus dure, çà et là soutenue par le chant quasi death de son gratteux ; des textes secs, réalistes, violents (Nailed to the gun) ; et aussi quelques sonorités indus ou électro dont le grand chef put faire montre (et bien plus encore dans son autre projet, Two, quelques années plus tard) ; Rob Halford parvint à donner âme à cet album en ne suivant pas une seule seconde le style de ses anciens acolytes, mais bien plutôt en se laissant aller à ce qu'il désirait réellement faire, no matter the consequences... Il se lâcha et démontra par-là ses grandes qualités de compositeur. Aucun des morceaux n'est à jeter et chacun possède son atmosphère, son énergie propres, quoique toujours sombres et agressives.

C'est un album qui aurait dû marquer son époque bien plus qu'il ne l'a fait, sachant le fracas avec lequel la diva rompit son histoire de plus de 20 ans d'avec les Tipton et Cie, mais pour une raison assez difficile à cerner (sauf peut-être la bêtise des fanatiques du Priest, incapables d'aller jeter une oreille au travail du traître), il finit rapidement dans les oubliettes et bien peu en parlent encore aujourd'hui. Moi, je l'avais acheté à l'époque, et dieu qu'il me rendit fou de plaisir ! Je l'écoute toujours aujourd'hui, et si l'orgasme n'est plus à chaque fois au rendez-vous, ça donne quand même tout plein de frissons tout partout sur le corps...


Rédigé par : HBreeD | 1993 | Nb de lectures : 2192