Nostalgie quand tu nous tiens...Et oui cet album me rappelle l'âge d'or d'Holy Records ou la majeure partie des groupes signés sur le label finissaient très souvent dans ma cédéthèque (Nightfall, Tristitia, Godsend, Serenity, Elend...).En ce temps sans l'aide de la toile et des nombreux webzines qui l'émaillent maintenant, je n'avais que pour source de recherche les premiers Metallian ainsi que Hard N'Heavy et plus rarement Hard Rock, avec en prime le catalogue Holy qui me servait de bible. Et donc ce sont les chroniques et les gros titres racoleurs dans les encarts publicitaires qui parfois guidaient mes choix hasardeux. Et donc un beau jour la morve au nez et le regard fiévreux je tombe sur cette phrase Dreamy Emotional Death avec au dessus une belle pochette qui fleure bon l'antiquité. Et me voila donc comme tous les lundis au téléphone à prendre commande chez le label susnommé avec dans le panier les deux premiers albums du groupe ainsi que le second chef d’œuvre d'Elend pour couronner le tout.

Dreamy Emotional Death, oui oui telle est l'étiquette que la personne en charge du catalogue maison a décidé d'accoler à cet opus (d'ailleurs jamais en manque de trouvailles même si parfois fort saugrenues). Mais au delà de cette pompeuse dénomination se cache bel et bien une vérité qui s'accouple à merveille avec l'album des Grecs à longues toisons. Car oui l'écoute d' Esoptron (miroir de l'âme) impose un véritable voyage initiatique à travers des tableaux inquiétants ou féeriques de l'imaginaire Antique. Ce qui marque à la première écoute au delà de l'atmosphère c'est bien la voix ultra caverneuse du titan Spiros qui scande des textes magnifiquement ciselés. Musicalement parlant, à part sur quelques éparses accélérations, le tempo se fait plutôt lent et lourd se rapprochant plus d'une forme doomesque de la chose qu'un death des familles.

L'émotion elle est palpable à chaque seconde de l'album, saupoudrant à merveille ce joyau musical. Les claviers donnent une ampleur et une profondeur rare aux différents morceaux et nous propulsent tout droit dans un royaume de légendes et de savoir. Ce mélange de moments rageurs couplés à de sublimes orchestrations donne à notre estomac de forts arguments pour se repaître encore et encore de ce CD. Cerise sur le gâteau, deux petits intermèdes musicaux sous la forme pour l'un d'un voyage dans le moyen age (Celebration) et pour l'autre dans une plongée cristalline et revigorante (Astral Sea) finissent de mettre notre esprit aux pires tourments du plaisir.

C'est donc à un festin plus que copieux que les Grecs nous convient et je pense que tout gourmet digne de ce nom passé, présent et à venir se doit de croquer à pleines dents dans cette orgie musicale aux senteurs idylliques. Un groupe à l'identité musicale forte pour cette époque qui reste bénie pour moi avec sa myriade de sorties aussi fabuleuses les unes que les autres. J'avais commencé en ce temps à me tourner et à chercher plutôt des groupes à l'atmosphère forte et sombre dans le métal extrême et à délaisser gentiment mes skeuds de death metal.Avec cet album j'ai tapé dans le mille je crois.


Rédigé par : Silenius | 1995 | Nb de lectures : 2023