En 1991, tout va bien pour les gars de MOTLEY CRUE : « Dr. Feelgood » est l’album qui s’est le plus vendu et a fait d’eux des méga stars aux USA (avec BON JOVI, DEF LEPPARD ou GUNS N’ROSES) ; ils ont signé un énorme contrat ; et enfin, ils célèbrent en beauté leurs 10 ans de carrière avec la compil’ « Decade of decadence ». Alors que les 90’s leur semblent promises, deux évènements vont leur porter un coup fatal : l’arrivée du Grunge et la descente en flammes de tous les groupes de Rock des 80’s qui a suivi ; et bien sur, l’éviction de Vince Neil, le blond chanteur, au début de l’année 1992. Chez les fans, c’est la consternation : MOTLEY CRUE, qui semblait être arrivé au sommet, apparaissant comme un groupe soudé, allait-il se remettre de ce clash retentissant ? Vince Neil avait-il un avenir en solo (comme David Lee Roth ou Ozzy Osbourne) ? Qui allait pouvoir le remplacer ?

Très vite, MOTLEY CRUE annonce l’arrivée de John Corabi (ex-THE SCREAM), mais aussi que le prochain album sera une bombe. Pendant que ce soit disant chef-d’œuvre se fait désirer, VINCE NEIL sort lui, son album solo le premier. Le blondinet a bénéficié de musiciens hors pairs, dont l’extraordinaire guitariste Steve Stevens (BILLY IDOL, ATOMIC PLAYBOYS... mais aussi celui qui balance un fantastique solo sur le « Dirty Diana » de Michael Jackson). Pour cet album, ce braillard de Vince n’a pas changé son fusil d’épaule, il propose un solide album de Hard U.S. à la MOTLEY CRUE, bien direct et inspiré. Cependant, il y a une grosse différence avec son ex-groupe. Cette différence saute aux oreilles car elle s’appelle Steve Stevens. En effet, celui-ci est beaucoup plus démonstratif que Mick Mars et sur cet album, il nous fait tout : soli explosifs (« Look in her eyes »...), passage acoustique hispanique renversant suivi d’un riff décapant (« The edge »), rythmiques musclées... bref, c’est un véritable feu d’artifices de guitare et il éclipserait presque Vince Neil. On a même droit à une reprise survitaminée d’un classique de SWEET (« Set me free ») et le titre « You’re invited (but you’re friend can’t come) » figurera même sur la B.O. du film « California man » (« Encino man » aux States). Sur « Living is a luxury », on sent poindre une orientation un peu plus Funk, une grande réussite. Deux ballades sont aussi au programme (« Can’t change me » et « Forever ») et tant pis si elles n’arrivent pas à la cheville de « You’re all I need » ou « Home sweet home », elles se laissent quand même plus qu’écouter. A noter pour les puristes qu’à l’origine, on retrouvait à la basse Phil Soussan (ex-BILLY IDOL, ex-OZZY OSBOURNE...) et donc qu’il a co-signé quelques titres... tout comme Jack Blades et Tommy Shaw (ex-NIGHTRANGER et DAMN YANKEES).

Au final, cet album est un must pour tous les fans de MOTLEY CRUE, il est même supérieur (à mon humble avis) à « Dr. Feelgood » que je trouvais trop convenu et un brin mollasson. Deux ans plus tard, VINCE NEIL remet le couvert avec « Carved in stone », mais change complètement de style et propose un Heavy fortement Fusion. D’ailleurs, à sa sortie, j’ai été très décontenancé et je n’ai pas du tout aimé... mais avec le temps, je lui trouve des qualités. Pendant ce temps-là, ses anciens copains se ramassent la gueule avec « Mötley Crüe » (un album sonnant comme tout sauf comme du MOTLEY CRUE, mais que certains adorent... moi bof...). En fait, on entend beaucoup plus parler du groupe dans les journaux à scandales, par l’intermédiaire de Tommy Lee et de son mariage avec Pamela Anderson. Et c’est donc très logiquement que tout ce beau monde se réunit pour sortir en 1997, l’album le plus aventureux du CRUE, à savoir le génialissime « Generation swine ». Mais, le temps du carton commercial mondial de « Dr Feelgood » est bel et bien révolu. Une question me revient souvent à l’esprit : où en serait MOTLEY CRUE s’il n’y avait pas eu ce split en 1992 ? Auraient-ils poursuivi sur leur lancée ou le Grunge aurait-il eu le même effet sur eux que sur les autres groupes du style (POISON, CINDERELLA, WINGER, RATT, WARRANT...) ? Avec des si...


Rédigé par : Shaka | 1993 | Nb de lectures : 3696