Décidément, les Hollandais semblent vraiment être en colère de ne pas participer à la prochaine coupe du monde de football. Sérieusement échaudé par les contre-performances des Davids, De Boer, Kluivert et consorts, Centurian libère sa haine une troisième fois sur notre pauvre monde, cette fois-ci sous la houlette de Listenable. Comme d'habitude avec cet excellent label, il y a peu de chances de tomber sur des groupes approximatifs, préfabriqués ou plagiaires. Tout au contraire, les maître-mots de cet album sont agressivité contrôlée, bourrinage méthodique, puissance sonore et non-compromission absolue. Après la réussite de leur précédent album "Choronzonic chaos gods", ces braves Hollandais ont engagé des renforts de choix en recrutant un nouveau bassiste/vocaliste et un guitariste supplémentaire. Cet ajout de forces vives se ressent immédiatement car "Liber zar zax" est comparable à un rouleau-compresseur qui vous écrabouille alors que vous bronziez tranquillement sur la plage de Palavas-les-Flots... Aucune chance d'échapper au sacrifice de votre pauvre vie face à cette avalanche de décibels.

Le death brutal de Centurian, digne de figurer aux côtés de Krisiun ou d'Immolation, à la particularité d'être exempt de fioritures, de technicité inutile ou de lyrisme malvenu. Toute la hargne est destinée à l'efficacité et seuls quelques solos travaillés viennent apporter un peu de vie dans une oeuvre destinée à la destruction du vilain barbu qui fait de la gym sur une croix. Heureusement qu'un "Feeding flesh to the vortex" lent et instrumental vient nous permettre de souffler face à ce déluge auditif. Autrement, les blast-beats de "The reading", de "Conjuration of choronzon" ou de "Fornicating the nazarene" se feront un plaisir de vous assommer et les riffs tranchants inspirés des meilleurs moments du thrash vous donneront un avant-goût de l'outil de travail de notre amie la faucheuse. Une production homogène et dense, à défaut d'être d'une clarté à toute épreuve, vient épauler ce travail de qualité échafaudé par des musiciens motivés et un vocaliste qui a le mérite de ne pas trop en faire et dont les intonations font penser à Georges Corpsegrinder (Cannibal Corpse, ex-Monstrosity) en moins forcé. De plus, la durée honorable de 45 minutes sans le moindre remplissage ajoute une pièce essentielle au hit-parade du death qui aura vu son lot d'albums de qualité cette année (Aborted, Krisiun, Vader, Disbelief, Fleshtized, Xenomorph et tant d'autres). Glenn Benton, prends en de la graine ! Les jeunes viennent pour t'écraser définitivement !




Rédigé par : loufi | 9/10 | Nb de lectures : 8071