J’ai un principe simple. Je chronique tout ce que je reçois, tout ce pour quoi on me sollicite, sans obstacle ni filtre. J’ai ce respect pour les artistes (ou ce qui s’y apparente) car j’estime qu’il est toujours difficile et courageux d’exposer ses créations. J’y consacre la même envie, la même attention quel que soit l’artiste, confirmé ou débutant. Et je dis toujours ce que je pense, parfois même abruptement. Mais c’est ainsi, c’est comme ça que tu m’aimes ou que tu me détestes.

Voici donc venir à moi Ronan The Barbarian (oui, le nom pourrait déjà être un filtre en soi…) avec ce que l’on pourrait considérer comme son premier EP, Spirit of Barbarian. Juste du bandcamp et trois mots d’explications. Le musicien derrière ce projet a une approche très cinématographique de la musique, ainsi que le révèlent les 5 titres proposés à mon attention, relativement longs.

"Pain" est le premier de ceux-là. On est en effet de suite plongé dans l’emphase, dans l’ambiance cinématographique chère à l’auteur avec une entrée en matière assez proche du neo classique avant que les guitares ne déboulent. Le son, trop étouffé, et la voix, presque inaudible (ceci explique cela) constituent le gros point noir. Car pour le reste, ce premier morceau reste assez classique mais pas désagréable. La basse s’entend paradoxalement assez bien, les grattes sonnent lourdes (mais lointaines, toujours ce son…) et les claviers tapissent le reste de l’espace sonore sans être spécifiquement envahissants.

Il est difficile d’en dire plus tant le son handicape le groupe. Il est en effet bien délicat d’extirper telle mélodie ou tel lead de la boite à chaussure dans laquelle les compos sont enfermées… "Funeral in Northland", le second titre, débute sur des samples de film avec les grattes en fond sonore et une petite mélodie aérienne qui surplombe le tout. C’est assez sympa, le morceau progresse lentement, la mélodie occupe progressivement l’espace sonore. De petits soli servent donnent une agréable épaisseur au titre alors que la rythmique avance toujours tranquillement. Alors certes, le son n’aide toujours pas le groupe à rehausser la qualité de ses compos mais on en discerne quand même suffisamment. Le mélange un peu heavy, un peu doom, un peu death me rappelle par instants, sur le même thème, les morceaux centraux de l’album d’Agressor, Symposium of Rebirth, le son et la classe en moins quand même.

"Seppuku", le troisième titre, reprend la même structuration. La mélodie ouvre les débats, la rythmique suit au pas. Puis viennent les guitares, plus axées gros death. Le tout sonne un peu brouillon même si l’on perçoit, ça et là, quelques idées, quelques beaux soli, classieux et techniques. La voix parlée, en surimpression, est parfois un bien désagréable ; à mon sens, elle ne cadre pas avec la mélodie de fin de morceau, qui elle-même ne colle pas avec le titre en ce qu’elle est très enjouée !

"Vengefull Crow" et "In Memoriam" clôturent ce mini. Le clavier, la mélodie, l’emphase se taillent la part du lion. Les morceaux sont longs, les ambiances se développent là encore en deux temps, l’un axé sur les atmosphères et les phrasés prog’ (nombreux en fait sur l’album), l’autre arcboutés sur les guitares death. La voix reste là encore malheureusement relativement inaudible. Ces titres – mais cette remarque pourrait être apportée pour les autres morceaux – sonnent comme de véritables BO de films.

Comme je le disais en ouverture, il n’est pas toujours évident de présenter son travail. S’il reste du chemin à parcourir (le son, la voix), le travail sur les ambiances et les soli méritent sans doute une petite écoute de votre part.




Rédigé par : Raziel | 6/10 | Nb de lectures : 8242