Old Forest est l’un de ces multiples combos inspirés par Tolkien et sa Terre du Milieu, dont le nom du groupe est tout naturellement issu. Ses british ne sont pas les premiers venus. Existant depuis 1998, une longue traversée des steppes glacées a paralysé leur essor durant près de 10 ans. Dagian est leur troisième album longue durée après un None more black sorti juste un an avant. Et le label le dit lui-même, comme pour attirer le chaland : il y a dedans d’anciens gus de chez Carpathian Forest et surtout d’In the Woods.

Le BM d’Old Forest est, comme on pouvait facilement le supposer avec sa pochette (toute mimi d’ailleurs, très soignée comme tout le digi, comme toujours chez Avantgarde) et avec ses affiliations, très porté sur les atmosphères à la Summoning ou à la Caladan Brood. Le groupe nous propose ainsi 4 titres, qui oscillent tous entre 10 et 15 minutes, le temps nécessaire au développement desdites ambiances, le temps nécessaire à l’immersion.

Les quatre pistes présentent de fortes similitudes. Le clavier occupe beaucoup l’espace sonore mais les guitares ne sont pas éliminées de la partie (la basse, en revanche, est fort discrète). Articulé autour de nappes de clavier aériennes, aux tonalités sylvestres, "Morwen", le premier titre, n’en oublie pas moins d’être menaçant. La captation de bruits issus de la Nature (le chant des oiseaux par exemple) accroît très nettement l’immersion d’autant que le son est profond, ample, porté sur l’emphase, tout en étant relativement roots, ce qui, je l’avoue, n’est pas pour me déplaire. Les guitares conservent d’ailleurs un agréable niveau de saturation qui s’accommode parfaitement des nappes de clavier. Le son reste relativement sale (le son des guitares est ainsi très adapté, à mon sens et participe à l’immersion ; par exemple sur le départ du second titre, "Non").

Les idées nouvelles ne sont pas forcément légion. On découvre toutefois ça et là une orchestration ou des arrangements sympas (les petits trémolos de ce qui semble être une flûte sur "Non", dès les 4’30 et après), quelques chœurs qui donnent une épaisseur supplémentaire aux titres. On est cependant assez loin des ténors du genre même si, il faut l’avouer, l’ensemble reste plutôt prenant.

Ma principale critique tient essentiellement dans le trop grand manque de variation de l’ensemble et, disons-le également, d’un manque d’inspiration de certains passages ("Tweoneleoht" par exemple, morceau un peu plat même s’il recèle quelques bons passages ; "Neaht", long et un poil ennuyeux et pétri d’ambiances plutôt spatiales qui tranchent un peu avec le reste). Dans un style si exigeant, la moindre faute se repère rapidement. La vacuité également.

Au final, si cet album contient d’agréables moments, il souffre également d’un certain manque d’inspiration et de cohérence qui, s’ils n’entravent pas l’écoute et le plaisir, demeurent néanmoins regrettables.




Rédigé par : Raziel | 13/20 | Nb de lectures : 7120