Le nouvel album des SEEKERS n’est pas une boite de chocolat car quand on l’ouvre, on sait de suite sur quoi on va tomber. Et, on ne va pas se mentir, on est venu pour ça. En 25 ans de carrière, ils ont déjà tout prouvé et continuent pour le fun, l’amour et entretenir la flamme d’un hardcore « pur » aujourd’hui en voie de disparition. Un hardcore de vieux gars, un hardcore de daron, un hardcore de vieux crânes quelque part. Le hardcore de celui qui a aujourd’hui des enfants, qui observe tout ça avec le recul de celui qui sait mais avec aussi la déférence que le genre mérite. Alors ok, Lyon n’est pas New-York mais tout de même, en matière de street punk hardcore, les SOTT possèdent, en France, une légitimité dont très peu peuvent se targuer.

On pensait que tout avait été dit avec leur précédent album mais les Seekers en ont encore sous le pied et gros sur la patate. Première chose, le son est très propre, actuel mais avec une saveur à l’ancienne qui sied parfaitement à leur musique. Punk, hardcore, tout ça s’entremêle parfaitement porté par une basse sautillante, une batterie naturelle et des riffs guitares qui s’ils n’ont pas inventé l’eau tiède, groovent juste comme il faut, quelque part entre le NYHC des origines et l’eurocore type No Turning Back ou Out For Blood. Les morceaux sont rapides, vifs, pas le temps de niaiser en gros, 12 titres pour un peu plus de 25 minutes de musique. On reconnait là, le rythme du hardcore à l’ancienne. La voix suit le même chemin, scandée plus qu’hurlée, elle emprunte beaucoup au punk dans le débit mais le hardcore revient faire surface avec les chœurs bien tough comme il faut qui débarquent pour venir appuyer le propos. « Lifestory » en est la parfaite démonstration. Le morceau ouvre la voie et résume tout ce qu’on aime chez SEEKERS OF THE TRUTH. Un riff à la Cro-Mags, une voix punk, un break qui fait le boulot et une moshpart oldschool qui fait danser. Bref tout ça sonne vrai.

« Behind The Scenes » apporte un peu de nouveauté avec un riff modern hardcore à la CBK qui se fond parfaitement dans la musique des lyonnais qui a su rester fidèle à elle-même mais sans être passéiste pour autant. On trouve aussi des touches pratiquement Youth Crew sur les titres les plus courts et les plus rapides. Sick Of It All n’est jamais loin non plus dans cette faculté d’apporter du groove via une basse hyper présente et bien rondelette comme sur « Best Of the Best » ou « What Goes Up » par exemple. « Integrity », lui, est bonifié par la présence vocale de Don Foose et son timbre si particulier qui amène encore un peu de crédibilité de rue aux lyonnais. On appréciera la touche féminine sur « Imperfections » via le featuring et backing. Les lyrics s’attaquent aux thèmes habituels du hardcore mais pas que. L’album est déjà terminé, on ne voit pas le temps passé et on a simplement envie de se le repasser quand la petite surprise finale, un titre caché qui fait plaisir aux anciens, vient nous prendre… par surprise et nous donne encore plus le sourire. « Oldskull Revenge » est un disque qui sent le vrai. SEEKERS OF THE TRUTH est ce gars avec son t-shirt Cro-Mags et ses tatouages à l’encre un peu passée qui, en concert, reste au fond de la salle et observe tout ça avec un certain détachement. Un gars d’un autre temps mais qui a toujours sa place aujourd’hui et dont cette époque a toujours besoin.




Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 7201