THE REAL MAC COY - In the Distance (Autoproduction) - 19/04/2016 @ 07h07
Quoi de plus normal pour un MC COY que de revenir sur les lieux de ses méfaits pour y faire une seconde démonstration de son talent encore plus tonitruante que la première ? Toujours plus vrai que nature, notre fier Mc Coy est donc de retour avec un nouvel opus, augurant d'une évolution artistique assez manifeste et poussant le groupe dans ses retranchements musicaux les plus enfouis.
"In the distance" présente donc nos avignonnais sous un jour un peu différent de ce que nous avions l'habitude de les voir, les plus avisés d'entre vous ayant certainement perçu sur le précédent opus plusieurs pistes d'évolutions stylistiques possibles. Le premier album, "Barn Session", m'avait séduit de par la fraîcheur de son propos et l'efficacité de ses invectives musicales. Plutôt groovy, rentre dedans et bien charpenté niveau son, l'album découvrait un groupe aux influences plutôt marquées mais imprégnées d'une envie de mélanger plusieurs styles, THE REAL MC COY empruntant aussi bien les chemins du Stoner et du grunge que du Southern et du blues. Enrobé d'un cuir 100% rock n' roll, le tout était un sacré gueuleton musical, drivé par quelques titres fort en gueule et en brisage de nuque ("Faster than a bullet" et "Gone" notamment, restaient bien en tête grâce à leurs riffs et leur mélodie vocale).
"In the distance" semble aujourd'hui choisir un voie un peu différente de ce que le MC Coy faisait auparavant, de nombreux éléments de l'amour que porte le groupe à certaines scènes restant néanmoins très présente... on eut été étonné que le groupe passe au black ambiant ou au Néo/Retro/Ado.

L'album précédent était globalement plus gonflé de testostérone que "In the distance". Le son était plus massif, direct et "classique" si on s'en réfère aux productions Heavy/Stoner/Southern de référence. "Barn Sessions" avait un coté heavy plus marqué que sur la plupart des morceaux de "In..." et les chansons prenaient le temps d'éclore en se construisant au fil des minutes. Il y avait donc un coté frontal et progressif qui donnait au groupe une identité particulière, un peu coincée entre plusieurs univers.
"In the distance" propose donc, et ce dès "Dead Man Walking", une différence notable au niveau du son et des choix artistiques concernant la construction des chansons. Beaucoup moins saturé, le son de guitare est moins typé "Heavy Rock" que sur le précédent. J'ai l'impression que le groupe s'est accordé plus bas, que le grain des guitares à été préféré à la distorsion et qu'à l'éclat sonore du précédent opus le groupe a choisi la sobriété, la substantifique moelle, le roots et le crasseux. Plus de deuxième couche de peinture, ça passe où ça casse, on se lance corps et âme dans la bataille et tant pis si ça accroche et si ça plait pas.
A cette évolution sonore, on constate aussi rapidement que THE REAL MAC COY à choisi d'aller fouiller aux origines du rock pour s'alimenter de blues et de Soul pour expérimenter de nouvelles possibilités d'expressions. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cela lui va foutrement bien. Plus intense et plus varié, plus noir et viscéral, THE REAL MAC COY semble faire un bond brutal dans une maturité musicale à fleur de peau. La déliquescence des émotions se mêle à un parfum de liberté assumé et assuré, le groupe offrant à plusieurs reprises de savoureux moments d'introspections bluesy.
La profondeur du son à gagné en densité, la personnalité du groupe et ses chansons aussi. Le groove général et la section rythmique semblent d’ailleurs avoir aussi profité de ce virage puisque l'assise générale semble plus assurée et plus détendue. Tout semble donc plus naturel, plus immédiat et moins démonstratif : Le classicisme de certains riffs de "Barn..." est quasi absent ici et cette satanée caisse claire qui m'irritait parfois un peu sur le précédent n'est plus ici qu'un souvenir. Ça sonne.

Un peu plus courtes, les chansons ont gagné en saveur ce qu'elles ont perdu en efficacité. On rentrait très vite dans "Barn..." et le dynamisme des structures assurait un bougeage de nuque quasi perpétuel et tant que la guitare parlait. Aujourd'hui, sur un titre comme "Flow", on passe de l'écrasante pesanteur Doom du pont à des mélodies vocales bourrées de feeling et pleine de nuances. Les reliefs sont donc plus que jamais de la partie et quand déboule juste ensuite le superbe "Remains" on se dit que THE REAL MAC COY a vraiment passé un cap avec ce nouvel opus. Sur ce titre, la voix de Stephane est dépouillée de tout effet de style et accompagnée d'une discrète guitare construisant de manière très pertinente un décorum ténébreux. A des moments à la limite du décrochage (le final de "Zero" vraiment sur le fil de rasoir) THE REAL MAC COY se met en danger en proposant de s'envoler dans un ciel plein de glorieuses références et d'ambitions artistiques aux milles éclats de lumières incandescentes. Ça chante, ça groove et ça riffe, "In the distance" ravit de par son caractère et son franc parler... de quoi tenir la distance à n'en pas douter.




Rédigé par : Pamalach | 15/20 | Nb de lectures : 7025




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Commentaire
ManOfShadows
Membre enregistré
Posté le: 25/04/2016 à 22h06 - (119917)
Bon album !



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