Les groupes japonais ont, en France, toujours eu un gros capital sympathie et une certaine clémence grâce à leur exotisme (relatif). Ils suscitent toujours curiosité et bienveillance. Il existe évidemment, d’excellent groupes nippons et ce dans tous les styles : on pourra citer, dans des styles aussi divers que variés Church Of Misery, Envy, Statecraft, Maximum The Hormone, Mad Capsule Markets, Metalucifer ou Endzweck. Je n’ai pas cité COLDRAIN dans cette liste. A raison. Non que « Vena » soit une innommable merde, non, il ne l’est pas. Il fait juste partie de ces albums qui, si on n’était pas en droit de le chroniquer, serait rangé après une écoute pour n’être plus jamais exposé à la lumière du jour ni posé sur une platine. Pourquoi ? Parce que COLDRAIN propose une musique absolument générique, passe partout et sans particularité notable si ce n’est sa situation géographique quelque peu exotique, encore qu’en 2016, plus de français sont allés au Japon que dans le Maine et Loire ou la Haute Saône.

COLDRAIN au niveau des influences est partagé entre deux grand courants, disons trois. D’un côté Linkin Park, de l’autre une certaine partie de la scène metalcore la plus mélodique américaine type The Used, Atreyu et leurs amis. Et au milieu de tout ça on perçoit cette petite vibe metal commercial japonais vaguement visual, Dir En Grey ou Vamps en tête. Voilà, on mélange tout ça dans un beau saladier bien propre et on se retrouve avec « Vena » de COLDRAIN. Pas mal hein. Pour ce nouvel album, ils ont allégé le propos et accentué la portée mélodique du groupe là où le précédent comportait quelques gros morceaux de metal. « Vena » montre un groupe assagi, plus propre sur lui. Prenons « The Story » par exemple, un titre au format rock ballade mélodique, on ferme les yeux, on cache la pochette, la ressemblance avec Linkin Park est flagrante, c’est à s’y méprendre. C’est pas que le morceau est nul, non, c’est qu’il n’a aucun véritable intérêt. Et on pourrait appliquer cette sentence, dure mais juste, à l’intégralité de l’album.

Tout cela est bien produit, bien joué, proprement exécuté et finement emballé. Calibré au gramme près. Pas une tête ne dépasse et sur ces têtes, pas un cheveu qui ne soit proprement coiffé. Oui, j’emploie beaucoup le terme « propre » mais c’est ce que m’inspire cette musique. Du metalcore à la ricaine proprement inoffensif. Quelques riffs sympathiques qui font gentiment dodeliner de la tête et un chanteur qui sait chanter, le tout emballé dans une prod calibrée pour sonner pile poil dans un grand stade et pour ne choquer personne. Un truc neutre finalement. Du metal grand public. Bien que « grand public » ne soit pas forcément péjoratif, prenons Bon Jovi, un groupe écouté par tout le monde mais qui ne l’empêche pas d’être, à mon sens, un des plus grands groupes de rock de tous les temps. Ce qui n’est pas le cas de COLDRAIN. Tout au plus, « Vena » ferait une bonne musique de campagne pour les meetings de François Bayrou. Hé, c'est déjà pas mal.




Rédigé par : Seb On Fire | 10/20 | Nb de lectures : 7370