On avait laissé les parisiens de DANFORTH il y a quasiment quatre ans, avec un premier album, « Crime In Hell », bien groovy et zoukant comme il faut. Après deux split-album, une démo, et surtout un excellent EP, « No Fear 2 Bleed » sorti chez Deadlight, DANFORTH continuait son petit bonhomme de chemin, sans se soucier des autres, en balançant sans ménagement son hardcore bien à lui, teigneux et efficace, racaillou sur les bords, mais toujours authentique et sans artifices. Aujourd'hui, en cette nouvelle année 2016, nos cinq lascars ont décidés de remettre le couvert en déballant un second full length, sans ménagement, à la face du monde, sous le nom de « Crack House ».

La diffusion du clip de « Stray Dogz » - premier extrait de la bête - il y a quelque temps nous avait un peu perturbé au premier abord. Plus beatdown qu'auparavant, le son des parisiens paraissait bien plus brut et « bête et méchant ». Exit le groove et les ambiances dansantes bien présents sur « Crime In Hell » et place aux riffs simples et lourds. Un changement de ton qui ne laissait présager rien de bon, mais bon, comme on dit, faut pas vendre la peau de l'ours, non, faut pas la vendre. De toute façon, l'album dans son intégralité allait nous confirmer nos craintes. Ou pas. Et puis voilà, « Crack House » débarque dans nos esgourdes et après maintes écoutes, le constat est là : DANFORTH a changé.

Question énergie et hargne, là-dessus, pas de soucis à se faire, on retrouve ce que les parisiens savent faire le mieux : c'est-à-dire envoyer des riffs méchants dans une ambiance d'émeutes urbaines. Là-dessus les DANFORTH sont toujours fidèles à eux-mêmes, avec cette niak street crédible et ce côté féroce omniprésent tant dans les riffs que dans les textes. Mais voilà, à l'écoute de ces neuf nouveaux titres, on se rend bien compte qu'il manque clairement le petit truc qui faisait tout le charme d’antan. « Crack House » n'est pas un album foncièrement mauvais, non, du tout, car des titres tels que « Organs Caddy » ou « Bronsky » sont bien là pour nous donner envie de tout casser et de balancer poings et pieds dans tous les sens. Cependant, il faut bien constater que le reste des compos est beaucoup moins jouasse et nous laisse clairement sur notre faim. Beaucoup plus bateau, elles ne se révèlent pas autant attractives que ce que DANFORTH avait pu nous offrir, misant peut-être trop sur le coté brutal et frontal, ils en perdent en intérêt et, finalement, en efficacité. Pourtant, tout est là pour que ça le fasse : production (signée, une nouvelle fois, par Sébastien Langle), jeu, tchatche, vivacité. Mais ça ne passe pas. Il manque l'étincelle pour foutre le feu aux poudres quoi, et c'est franchement dommage.

DANFORTH nous revient donc avec 24 minutes de hardcore, certes, authentique, mais pas trop convaincant cette fois-ci. La déception est un peu de mise, malgré une volonté flagrante de vouloir taper là où ça fait mal. On sent que le groupe a voulu trop miser sur l'aspect bas du front et en a perdu sa touche dansante et cassage d'eunuque. Là, ça tabasse, pas de soucis, mais sans le truc qui te donne envie de remettre le CD dans le mange-disque. Pour sûr qu'en live, ça le fera, en tout cas. Pour sûr.






Rédigé par : Velvet Kevorkian | 10/20 | Nb de lectures : 7838