VILLAINY - II : Dim (Listenable) - 25/01/2016 @ 07h05
Auteurs d'un premier album solide, porté sur un black/thrash nerveux quoiqu'un brin alambiqué, les Bataves de VILLAINY ont rapidement montré des prédispositions à sortir du cadre imposé pour apporter leur propre marque de fabrique. Un metal plutôt simple en apparence, qui bouffe à tous les râteliers : plombées doom frostiennes, embardées thrash bien burnées, rototos crust/punk malodorants mais qui réussit le tour de force d'en régurgiter un bouzin profondément homogène. Hélas, la distribution confidentielle de leur label Inverted Inhumation (ouch!) a scellé ses velléités d'expansion. Mais c'était sans compter sur la bonne fée Listenable, au long nez creux et pas qu'un peu au vu de son roster plutôt bien monté, qui s'est alors penchée sur le sort de notre trio pour lui donner l'opportunité de montrer son torse velu au delà des vertes contrées vallonnées du Limburg.

Et, il faut le reconnaître, Le ch'label ne s'y est pas trompé car sur le papier, VILLAINY a tout pour réussir. Avec son style pointu et original qui, sur des fondations thrash solides, tartine généreusement de doom, barbouille à l'envi de black avec un touché très personnel, s'aventurant sur des terres fort peu fréquentées par ses petits camarades. Résolument hors du cadre donc, il propose ici dix nouveaux morceaux singuliers, mais pas que, pour pas moins de cinquante minutes dont neuf rien que pour l'énorme "The gold of rebirth".

C'est sur un "A familiar wind" trompeur que débute cette nouvelle expédition en terre inconnue, dans une ambiance calme, presque éthérée sous ses airs acoustiques. Malgré les apparences, le tonnerre gronde bel et bien la dessous. D'ailleurs "Nebular Chasm" prend le relais sans ménagement, lançant comme une bouteille à la mer une section rythmique affûtée qui installe une tension presque palpable pendant plus de six minutes. Mais de thrash hardi il n'est point question ici mon bon ami et il faut attendre une bonne moitié de parcours pour qu'une rythmique plus familière vienne chatouiller les cochlées avec un certain plaisir. Titillée, voilà que l'esgourde se réveille (enfin), manque de bol pour elle, "Dwaarspoor" et ses deux minutes transitoires sans saveur la replonge dans le marasme. Avant que "Jewel" ne vienne la noyer dans un désarroi sans limites, noir et obscur, d'une descente moooonolithique aux confins du doom et de l'ennui. N'est pas WINTER qui veut. Quant à "Only I have the light of lights", celui-ci me donne presque envie de classer l'affaire sans suite tant ce nouvel interlude est d'une inutilité qui l'érige au rang de concept.

Stop...ou encore ?

Encore. Car "Valley" est mon sauveur. Le bestiau qui me donne envie d'y croire à nouveau. Grand bien m'en prend puisque celui-ci remet les pendules à l'heure avec son intro furibarde qui fait place à de vraies montagnes russes de rythmes et d'ambiance, méli-mélo de riffs dissonants et malicieux annonçant un final haletant. En plein dans le mille, les guitares s'emballent et le batteur se remet en mode bûcheron débridé : joie. Chaud devant : VILLAINY est de retour et le doublé "The soul is untouched" / "Inside her hide and fire" fait mouche : thrash à tous les étages et solos en furie : take no prisoners !

Que c'est bon (enfin) de retrouver le trio au top de sa forme, à balancer la purée comme un jeune premier sur sa promise sans gants ni protection ! Schlorpff !!! Allez, on range le boudin parce que le point culminant du disque montre le bout du pif : "And the gold of rebirth". Le majeur dressé et fier comme Artaban, voilà un morceau de près de neuf minutes qui passe comme une lettre à la poste. Un départ tout en mid-tempo, une fausse piste bien sûr avant que le tremolo s'invite avec son poto le solo pour dresser une scène prête à accueillir les noces. Heavy dans l'âme, ne dédaignant pas non plus quelques thasheries du meilleur goût avec un petit moment de poésie rythmique au milieu qui annonce la fin des festivités, on se croit rassuré. Erreur, cette baisse temporaire d'activité permet d'asséner un bon coup bien grassouillet et tout en chair avant de s'effacer au profit d'un "Herschapen" tout en beauté. Un instrumental soigné, bordé de leads épiques, larmoyants et de rythmiques peaufinées, pas de doute l'ombre des compatriotes de TEXTURES plane sur ce mélo-finisher somptueux.

Le bilan est là, sans appel : une première partie mollassonne et sans saveur côtoie une seconde brillante et fort goûtue : l'impression de gâchis est indéniable au vu du potentiel à peine dévoilé ici. Je ne peux cependant bouder mon plaisir, de très belles choses sont proposées sur cette galette, oui, mais bordel j'ai faim. Et quand j'ai faim, j'suis d'mauvaise humeur...




Rédigé par : TarGhost | 14/20 | Nb de lectures : 7742




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