Sacrebleu que j’ai mal à ma Savannah. Entre le split déjà lointain maintenant de Circle Takes The Square, les expérimentations douteuses de Kylesa qui l’ont amené à un plus que bancal Exhausting Fire (on précise qu’on avait adoré le sous-estimé Ultraviolet) et la cure de bon sentiment que propose dorénavant Baroness, on pensait avoir entendu le pire avec Yellow & Green mais le groupe a osé aller plus loin avec Purple, on envisage sérieusement d’abandonner la scène si prolifique, fût un temps, de Géorgie.

Alors bien sûr il reste le plus modeste mais néanmoins consciencieux d’entre eux, le fier représentant d’un metal punk bien criard qui n’est autre que le trio Black Tusk. Soyons honnêtes, on n’a jamais vraiment apprécié leur son plutôt bas du front même si sur scène, et par deux fois en plus, leur énergie communicative nous a bien surpris. Le mélange pas si savant de riffs basiques sans grande mélodie associé au « chant » pénible et répétitif, c’était moyennement notre tasse de thé.

Et alors que nous avions plus ou moins décidé de laisser tomber Black Tusk, leur charismatique bassiste Athon a la mauvaise idée de se tuer dans un accident de moto en novembre 2014. S’en est suivi une tournée plus ou moins posthume au cours de laquelle le groupe déposa les cendres du regretté bassiste dans chaque ville où il joua. C’est donc avec un certain plaisir et une vive émotion que nous avons posé nos deux oreilles sur Pillars of Ash car il n’est rien d’autre que le dernier enregistrement effectué avec Athon.

Disons le rapidement, ce nouvel album souffre des mêmes maux que ses prédécesseurs. Expression d’un punk metal groovy sans génie mais néanmoins très efficace, Pillars of Ash procure du plaisir mais lasse aussi vite qu’il a enchanté. A l’instar de son « single » Desolation of Endless Times qui procure une furieuse envie de mosh-pit sans pour autant l’appétit de se passer tranquillement l’album dans son salon. Et même lorsque le groupe varie un peu son propos avec un super morceau comme "Bleed On Your Knees" et ses harmonies de guitares savoureuses, il retombe aussi vite dans ses travers avec des passages basiques et brailleurs qu’il affectionne tant. Un peu comme s’il assumait complètement ses lacunes en affirmant haut et fort qu’il n’en a rien à foutre et cherche juste à nous briser nuques et oreilles à la fois. De ce point de vue il obtient facilement un 20/20. On finira quand même en répétant que c’est bien lorsqu’il apporte un peu plus de subtilité dans sa musique comme sur Born of Strife que l’on envisage un avenir plus radieux pour Black Tusk. Ceci dit, on a rarement raison…




Rédigé par : Madrigal | 13/20 | Nb de lectures : 8345