Forrest Gump avait putain de raison : « La vie est comme une boite de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». En gros la vie est pleine de surprises. Souvent mauvaises, c’est vrai, mais parfois aussi très bonne et très… surprenantes. Prenons FALLBRAWL, groupe que j’ai longtemps conchié et rangé dans la case « groupe de beatdown segpa allemand de seconde zone à peine meilleur que Cunthunt 777 ». Bref, FALLBRAWL et moi, c’était une histoire entendue. Réglée définitivement. J’étais bien content de me farcir ce groupe lorsque notre bon chef vénéré, me proposa de chroniquer leur dernier album. J’étais prêt, j’avais préparé mes vannes et affûté ma plume. Puis, entraîné par ma déontologie et mon honnêteté intellectuelle je l’ai tout de même écouté. Et c’est là que j’ai rangé mes couteaux car j’ai bien aimé cette écoute. Puis je lai réécouté une seconde fois et là j’ai encore aimé. Puis une troisième, une quatrième, une cinquième, une dixième fois et j’aime toujours.

Oui, ce « Chaos Reign » est un très bon album de beatdown teuton. Alors non, ce n’est pas hyper intelligent ou foncièrement recherché mais ce n’est pas ce qu’on demande à un groupe du style. Par contre c’est sacrément efficace et ça donne envie de claquer des beignes au premier venu. Les gars ont sorti là, un des gros albums beatdown de l’année écoulée. Rien que ça. Et si on m’avait dit qu’un jour j’écrirais ça, j’me serais moi-même arraché une burne. Pourtant, dès le deuxième morceau j’ai été conquis car sur une pure base rythme bas, FALLBRAWL envoie un petit riff à la Deathspell Omega qui sort de nulle part et apporte une vraie touche au morceau « Omega » qui va profiter de l’effet de surprise pour envoyer une moshpart complètement dingote et conclure le morceau dans le sang. Franchement, imparable.

« Seelenfresser » avec ses sonorités death/black et son chant entièrement en allemand marque des points et montre un groupe prêt à en découdre. Porté par un riff principal, en même temps dans le genre, on ne compose pas 45 riffs par morceau, tout en mid tempo et lourdeur contenue, le morceau tartine sévèrement. L’enchaînement avec le morceau qui donne son nom à l’album est bien maboul lui aussi. Une moshpart d’entrée, un chant de mammouth enragé, un tempo plus élevé avant un cassage de rythme qui invite à un autre cassage. De tibia celui-ci. « Chaos Reign » est une longue descente, lourde et dense qui ne peut se terminer que par l’évacuation du pit des plus faibles, victimes des coups de tatanes qui pleuvoir pendant la dernière minute de ce morceau de beatdown dantesque. FALLBRAWL évolue un peu dans sa musique en incorporant notamment des passages instrumentaux et des morceaux un peu plus recherchés (on reste dans du beatdown hein, calmos) comme « No Future » ou « Rotten ».

Enfin, dans le beatdown et le hardcore en général, on aime bien inviter ses petits copains à pousser la chansonnette, FALLBRAWL n’échappe pas à la règle et prêtent leur micros à Rob Born From Pain et l’inévitable Matthi Nasty pour amener un peu de variété et de violence à l’ensemble. « Chaos Reign » est donc un album de beatdown de haute tenue qui, s’il ne rivalise pas avec les chefs de Nasty, porte haut la flamme du beatdown allemand et parvient même à satisfaire celui qui pensait que le beatdown n’avait plus rien à lui apporter. Quand l’esprit de la bagarre nous appelle, il ne set à rien de lutter. Il faut juste se retrousser les manches, ranger son portable dans une poche avec fermeture éclair, s’étirer et lever la jambe bien haut.




Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 7239