IXION - Enfant de la Nuit (Finisterian Dead End) - 30/12/2015 @ 08h54
2015 semble être une bonne année pour le Doom/Death français vu qu’après les très bons albums de ANGELLORE et MONOLITHE, voici le très bon album d’IXION. Un trio breton dont nous n’avions pas beaucoup de nouvelles depuis 2011 et la sortie de leur premier album, To The Void, chez Avantgarde Music. Pour son retour en bacs, IXION a cette fois-ci choisi de faire confiance au label « local », Finisterian Dead End, dont le roster a souvent révélé quelques bonnes surprises. IXION n’était pas forcément une surprise ni une révélation avec son Doom/Death aux influences palpables, mais la démo Through The Space We Die (2007) et To The Void étaient tout de même de bons stuffs du genre. Le groupe possède depuis ses débuts un concept un peu cosmique, qui devrait être creusé pour donner un peu plus qu’un Doom/Death atmosphérique assez classique. Enfant de la Nuit, osant le titre en français (même si le morceau-titre s’appelle bien "Children of the Night"…), va nous montrer le IXION nouveau, le IXION qui a bien progressé dans l’ombre et va s’envoler dans les étoiles avec un album mieux troussé et plus ambitieux musicalement.

Entre un Doom/Death bien caverneux et un mélodoom assez cotonneux, IXION avait pourtant déjà trouvé son équilibre. Une forte emphase des claviers et quelques passages en chant clair portaient cependant le tout, ce qui n’est pas non plus surprenant mais ça fonctionnait un minimum. Enfant de la Nuit repart sur ces bases mais entre temps, IXION a carrément progressé sur la forme. Le son est plus puissant, avec plus de relief aussi, le mixage est quasi-parfait pour le genre, les mélodies sont en avant quand il le faut, de même que les grosses grattes doom à certains moments, et le fond de claviers est parfaitement varié et dosé. Le chant est aussi meilleur, surtout le growl doom/Death bien profond, et le chant clair typé « post » est lui très plaisant dans les canons du genre. Ni totalement atmo, ni vraiment mélo, ni foncièrement goth (bien que le groupe revendique l’étiquette), ni particulièrement funéraire, IXION a définitivement trouvé son équilibre, même si le style reste classique. Le groupe fait néanmoins l’effort d’approfondir son côté cosmique. Et s’il ne prend pas la forme d’une quelconque multiplication d’artifices électroniques (quoique bien présents çà et là), cet aspect est bel et bien présent de par l’ambiance originale de cet album, une ambiance onirique et spatiale. L’enfant a regardé beaucoup de films de SF et en rêve la nuit…

Une ambiance nocturne et stellaire bien posée dès "Ghost in the Shell", avec ses synthés sidéraux et ses mélodies astrales, des mélodies également typiques du mélodoom, côté doom qui lui est bien amené par les riffs appuyés et le growl bien rauque. Des excellentes guitares plus rythmées se font également entendre, de même qu’un peu de chant clair traficoté pour coller à l’ensemble, résolument cosmique, même si d’une manière différente de celle d’un NONEXISTENCE par exemple, malgré quelques points communs. Un départ parfait, dont le plaisir est prolongé par le très éthéré "Allegiance", aux synthés enivrants et aux mélodies prenantes. Et avec quelques riffs gras et son chant clair aérien, IXION continue à jouer avec brio sur tous les tableaux sans perte de cohérence. On enchaîne sur le très doom (niveau vitesse d’exécution) "Discovery" et, avec cette fabuleuse intro et ces synthés cristallins, on se dit que IXION aura déjà du mal à faire plus cosmique. Hé bien si : "Promised Land", seul morceau de Enfant de la Nuit à tirer parti d’un plein d’apport d’effets électroniques, relève ce défi haut la main grâce à une fantastique ambiance futuriste de bout en bout, en plus de riffs cossus et de mélodies toujours accrocheuses. Du très bel œuvre qui prouve définitivement qu’en explorant plus son concept cosmique d’un point de vue musical, IXION est amené à faire des choses particulièrement grandioses.

Le reste de ce qui est proposé sur Enfant de la Nuit est au demeurant assez classique dans le registre Doom/Death accompagné de montées de synthés. "Children of the Night", composé comme un tube du genre avec d’excellentes compos, et "The Passenger" avec ses moments quasi-sympho à la JUPITER SOCIETY et ses claviers à la ARCTURUS, tirent tout de même leur épingle du jeu, de même que le beau final "Odyssey". Dommage que IXION ne pousse pas plus que de raison sa composante musicale 100% spatiale, mais en dépit de quelques redondances dues aussi au classicisme de l’ensemble (les influences demeurent toujours palpables), Enfant de la Nuit est quand même un bien bel album de Doom/Death. Le chant clair « shoegaze » en rebutera peut-être certains, mais il n’envahit jamais l’espace et son utilisation est toujours judicieuse. Judicieux, tel est le Doom/Death de IXION qui est tout de même assez parfait, que ça soit sur le fond et la forme. Le trio breton doit juste, à mon avis, prendre plus de risques pour creuser un peu sa personnalité cosmique qui a tout de même un sacré potentiel. Mais même d’un point de vue purement doomesque, Enfant de la Nuit se hisse sans problème au niveau affiché par ses compatriotes de ANGELLORE et MONOLITHE cette année. Un album simple mais envoûtant, grâce à ses bonnes compos, grâce à des morceaux de premier choix et des moments forts, et grâce à son ambiance de rêve astral, qui est à posséder pour quiconque aime le Doom/Death qui ne lésine pas sur les synthés pour poser une atmosphère singulière.




Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 8668




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