Tendez l'oreille, faites le vide autour de vous. Ça y est...vous l'entendez ? Cette froide mélopée qui résonne au fin fond d'une caverne obscure souillée par mille abominations. Lugubre hum ? L'on y devine aussi des échos, à peine palpables, de voix déformées par on ne sait quelle souffrance infligée par de viles divinités vengeresses. Voilà ce que l'on imagine sans mal à la découverte de ce "Hole below" énigmatique et habité. Cthuhlu et ses frérots ont du passer un sacré bon moment dans cette antre où l'on célèbre le death metal dans sa forme antédiluvienne, au son des ancêtres californiens (AUTOPSY et SADISTIC INTENT en tête de liste) et des premiers méfaits de la sainte Trinité suédoise. Tout ici fleure bon la fin des années 80, le riffing mammouth et percutant, les parties de batterie monolithiques et écrasantes, ce chant profond, evil qui évoque celui de Seiji Kakuzaki (INTESTINE BAALISM)...sauf qu'il s'agit ici d'une demoiselle toute de noir vêtue, Leila Abdul-Rauf qui partage le crachoir avec son acolyte Daniel Butler. L'envie d'en découdre n'a pas de sexe. La volonté de taper là où ça fait mal non plus.

Troisième album donc au compteur pour ces suéd...californiens qui pratiquent un death metal canal historique lourdement lesté de thrash et de doom. Produit de main de maître aux Earhammer studios par Greg Wilkinson et masterisé par un Brad Boatright dont on ne sait combien d'heures durent ses journées, "Hole below" s'écarte du chemin pour lequel ont opté ces petits copains revivalistes par une approche plus massive et mid-tempo qui le rapprocherait dans l'exécution d'un CARCASS au top de sa forme dans sa période death. Une approche qui se matérialise ici notamment par des morceaux taille patron tels "Amniosis" avec son groove à briser les nuques en live ou le final terrifiant de "Empty breast" qui garantit son lot de frissons aux connaisseurs. Brrrr.

Le travail d'orfèvre délivré sur chacune des six compositions de ce "Hole below" est remarquable, des solis maléfiques aux rythmiques vertigineuses délivrées par la paire Lermo/Abdul-Rauf, en passant par les coups de latte bûcheronnesques assénés avec passion par un Adam Perry aux abois. Tout sonne juste, sans chichis et ravira à n'en point douter les amateurs d'un death poisseux et grassouillet... mais complètement addictif une fois la première cuillerée engloutie goulûment ! Schlorps !




Rédigé par : TarGhost | 16/20 | Nb de lectures : 8139