HANGING GARDEN - Blackout Whiteout (Lifeforce) - 11/11/2015 @ 08h54
HANGING GARDEN vient en cet automne se rappeler à notre non souvenir, lui le talentueux mais méconnu groupe de mélodoom finlandais, qui certes a balbutié (entre un premier album trop classique et un second album trop bancal) avant d’arriver avec At Every Door (2013) à se poser comme un groupe méritant d’être traité comme une référence aux côtés d’un SWALLOW THE SUN, à défaut d’être véritablement original. L’EP I Was A Soldier confirmait tout ça mais ne laissait présager de rien quant à la suite de la carrière de HANGING GARDEN. Et arrive donc une surprise avec Blackout Whiteout, quatrième opus du sextette finlandais. Déjà, sa pochette surprend pour un disque de Metal, même du Metal mélancolique. Pour un album qui va, avant tout, montrer que HANGING GARDEN semble bien déterminé à ne jamais faire deux fois la même chose, malgré que son style soit tout de même reconnaissable et qu’on parlera d’évolution plus que de changement. Une évolution qui se fait, à l’instar de bon nombre de formations apparentées au doom mélodique, vers une certaine épuration de leur art. Mais dans le bon sens et dans la qualité, et c’est finalement là qu’est la surprise.

Dans la lignée de At Every Door et I Was A Soldier, Blackout Whiteout démarre par un morceau assez mordant et saturé, "Borrowed Eyes". Mais l’ambiance est différente, la production aussi (bien plus abrasive), le chant également, que ça soit les vocalises claires ou les growls. On a surtout l’impression d’être à mi-chemin entre TEOTWAWKI et At Every Door, mais l’ensemble est totalement réussi, les sonorités cotonneuses apportent un plus, et HANGING GARDEN a d’ores et déjà pondu un morceau de référence de son répertoire. C’est après que le changement intervient : si avec At Every Door, HANGING GARDEN nous avait déjà habitué à des morceaux très épurés et posés, ici la chose est encore plus poussée. "Whiteout" est donc d’emblée un très beau morceau, aux lignes vocales particulièrement entraînantes, pour une piste très envoûtante et très atmosphérique, plus Rock électro-acoustique que Metal. "Embers" lui emboîte le pas, avec une splendide transition au piano d’ailleurs, et la réussite est toujours au rendez-vous avec un morceau tout simplement somptueux, là aussi envoûtant à souhait, grâce à toutes ses composantes. Le fleuve et travaillé "Eclipse", avec lui aussi une ambiance prenante et des lignes vocales de toute beauté montrant les pleines capacités de Toni Toivonen, finit de confirmer que HANGING GARDEN semble en grande forme dans son versant le plus aérien, qui sera au final très prononcé et majoritaire sur ce Blackout Whiteout, un tour de force quand on sait que At Every Door lui se distinguait plus par son côté Metal (avec notamment le déjà culte "Ten Thousand Cranes").

Le bien bon mais toujours mélancolique "Words That Bear No Meaning" sera d’ailleurs le seul autre morceau vraiment « Metal » de Blackout Whiteout, qui pour le reste voit désormais HANGING GARDEN prendre les bases les plus calmes et posées de ses deux albums précédents (ainsi que l’EP I Was A Soldier) pour proposer une sorte de KATATONIA version Metal mélancolidoom finlandais, avec même des touches de Post-Metal scandinave. Après, il faut tenir la durée avec pareil style épuré, et si le début de l’album est assez inoubliable en son genre HANGING GARDEN tombera parfois dans la facilité (le long final "Blackout" n’apporte rien), voire dans la niaiserie avec notamment le dispensable "Aoede". La forme et l’inspiration seront heureusement toujours de mise sur des morceaux comme "Unearth" et "My Rising Is Your Fall", avec quelques beaux moments, feutrés ou plus accrocheurs, où les grattes saturées se font tout de même entendre tandis que les growls deviennent bien parcimonieux, un peu dommage quand on se remémore la qualité de ceux entendus sur At Every Door. Mais HANGING GARDEN a fait un choix, qui fonctionne (et très bien) la plupart du temps, même si on sent que l’évolution n’est pas encore aboutie et qu’à terme, on aura probablement le droit à un album plus atmosphérique encore, mais qui en vaudra certainement la peine quand on voit la qualité de morceaux comme "Whiteout", "Embers" ou encore "Unearth", et surtout les qualités des musiciens et du chanteur (qui a encore de la marge de progression). Blackout Whiteout est donc légèrement inégal, mais pas bancal comme un TEOTWAWKI, et cette fois-ci plus personnel (notamment pour les ambiances) que Inherit The Eden et même At Every Door, même si d’autres influences ressortent pour le coup. Ce n’est pas cette fois-ci que HANGING GARDEN pondra un véritable grand album, mais ce n’est que partie remise, et en l’état Blackout Whiteout témoigne d’une évolution réussie, peut-être un futur album de transition, mais en attendant un très bel album de Doom mélancolique qui va bien avec l’automne.




Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 8359




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