Auteur d'un retour fracassant en 2013, 'couronné' en ces pages par une sélection VS (et une petite interview), Satan ne s'est pas reposé sur ses lauriers depuis. Enchaînant notamment dates en Europe et aux US, immortalisées pour ces dernières sur le « Trail of Fire: Live in North America » (publié en novembre 2014), la formation anglaise enfonce le clou en 2015 avec un « Atom by Atom » du même acabit (l'ouverture relevée « Farewell Evolution » ou le single « The Devil's Infantry » auraient totalement leur place sur le précédent disque), enregistré au premier semestre de cette année.

Si « Life Sentence » apparaît plus direct et mémorable (après une poignée d'écoutes en comparant les 2 œuvres), son successeur n'a dans le fond, pas grand chose à lui envier. Les raisons ? En premier lieu, un nouveau visuel réussi, signé Eliran Kantor. Ensuite, une production au poil -sans artifices donc assez brute- dont mixage et mastering sont assurés par le multi-instrumentiste italien Darío Mollo, permettant une appréciation juste de tout cet étalage de fougue et technicité. Ainsi qu'un Brian Ross toujours en très grande forme, plaçant son timbre haut perché, précis et vindicatif sur des compos souvent dynamiques (mais pas que), qui respirent à nouveau par tous les pores le heavy metal traditionnel.

Dans l'ensemble, « Atom by Atom » n'est pas aussi pied au plancher que son grand frère et pourra s'avérer pour certains moins lassant à la longue. D'un autre côté, il demande davantage d'attention et de concentration à l'auditeur afin de suivre les intentions musicales affichées par Satan. Ce côté direct parfois -légèrement- relégué au second plan (le morceau-titre, assez nettement remuant au demeurant, l'entraînant mid-tempo « My Own God », genre de piste qui permettrait de respirer en live sans trop ralentir la cadence) ne diminue en rien le niveau d'inspiration, le groupe se montrant impérial dans bien des rythmiques, la solidité et consistance affichées des riffs (« The Devil's Infantry » qui cavale comme pas deux), les harmonies travaillées et soli ajustés (« Ahriman » autre tempo moins furieux, « Ruination » et son break mélodique bien senti).

« Bound in Enmity » alterne intelligemment séquences speed et passages plus en retenus, gardant tout de même un haut niveau d'intensité (ce break instrumental magistral peu après les 2'00), et encore ces riffs crus, incisifs qui dynamisent un peu plus la section rythmique.
Quant au final épique « The Fall of Persephone », il montre un Satan aventureux mais jamais prétentieux, un souffle mélodique émane des leads et la compo prend une dimension plus mystérieuse vers la 3ème minute le temps d'un break mi-narratif, mi-religieux, avant une dernière accélération fulgurante qui ira jusqu'au bout, offrant un final aussi explosif que jouissif. Du grand art ! Bref, avec des riffs tout du long du disque, haletants et passionnants (« Ruination », « The Devil's Infantry », le remuant « In Contempt », etc.), un équilibre entre les tempos utilisés, un chanteur resplendissant et le sentiment surtout d'avoir un groupe en permanence inspiré dans ses choix, rarement pris en défaut, qui aligne avec quasi perfection pépite sur pépite, on ne peut qu'être comblé. Décidément, Satan réalise un des meilleurs comeback sur la scène heavy metal et se maintient haut la main au sommet du genre.




Rédigé par : gardian666 | 16,66/20 | Nb de lectures : 9622