Décidemment l’Est de la France (et la Lorraine en particulier) possède un excellent vivier de jeunes groupes plus que prometteurs, dernier exemple en date avec les brutaux ASILIAN. 10 ans après avoir joué ensemble le quintet a relancé la machine l’an dernier pour déjà proposer ce premier EP autoproduit de qualité. Musicalement le combo oscille principalement entre le Death et le Grind (sans oublier quelques petites touches de Thrash) pour proposer un concept intéressant chanté en français et traitant aussi bien de la psychiatrie, que des méthodes de traitement dépassées, tout en n’oubliant pas les tueurs en série et l’univers carcéral. Ce dernier point fait partie de la tenue de scène des mecs qui ont adopté le look des prisons américaines avec le pantalon orange, les rangers et le marcel blanc avec le numéro de matricule.

Autant dire qu’avec tout cela les mecs ne sont pas là pour conter fleurette, d’ailleurs dès « Préface » on est mis dans le bain avec ce chant féminin triste sur fond de musique classique (qui n’est pas sans rappeler ce qu’on peut entendre dans de nombreux films d’horreur) qui s’enchaîne ensuite sur le très brutal « Eventrée » où priorité est donnée aux parties rapides et aux blasts, avec cependant quelques ralentissements plus lourds pour aérer tout ça avant de repartir comme il avait commencé et donner satisfaction tant le tout est pêchu et envoie comme il faut. On remarque que le growl est puissant et convaincant, et que Christophe le chanteur n’hésite pas à ajouter quelques passages criards pour éviter la linéarité, la production est quant à elle très correcte même si la batterie manque un peu de puissance, néanmoins ça ne gêne en rien l’ensemble et c’est le principal.

« Carnage » confirme que la suite de cette galette est tout aussi bonne que le début, puisqu’on y trouve en plus des classiques parties rapides simples et efficaces, un gros passage central presque hardcore, des accélérations et même un solo à l’arrache qui réhausse encore le reste et lui assure une grande variété, tout comme le ravageur « Lobotomie » dont le point fort est le break central où tout se calme avant que la colère ne remonte tout doucement avant d’exploser en une furie destructrice. « Foudroyé » lui débute relativement calmement, la pression montant progressivement tout en y ajoutant de la lourdeur, du solo excellent et une rasade de blast pour terminer, enfin en guise de dessert « Religion, Aliénation » est juste parfait car le groupe y a intégré quelques riffs d’inspiration heavy des années 80 à la fois rapides et bien remuants pour les cervicales, où quelques passages martiaux trouvent parfaitement leur place au milieu d’autres plus brise-nuques et lents.

En terminant par leur titre le plus long les lorrains ont probablement l’hymne parfait pour clôturer leurs concerts, en tout cas les dix-neuf minutes du disque sont d’une homogénéité totale et ne comportent aucune faute de goût ni d’erreurs de débutants, et sous leurs apparences très simples au niveau de leur construction ces cinq compos sont d’une efficacité totale où toutes les influences du combo s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres, vivement la suite !




Rédigé par : GabinEastwood | 7,5/10 | Nb de lectures : 8456