Nicolas « Nikö » Pingnelain (Obsküre) et Emmanuel « El Worm » Lévy (WORMFOOD) sont de retour avec leur projet ERDH, remarqué il y a 3 ans pour son original premier album de « Cinematic Metal », Resilient. Un retour qui ne se fera pas pour l’instant sous forme d’un second album vu que Sideremesis est un EP 4 titres. Et un retour qui ne se fera pas sous le joug du Metal vu que le duo a choisi de s’en « éloigner » le temps de cet interlude. Point de grattes ici, ce qui va logiquement faire ressortir le côté le plus électronique de ERDH, et aussi d’autres influences. Notamment celle de MLADA FRONTA, projet français existant depuis le début des années 90 et auteur d’un excellent Polygon sorti l’an dernier. L’electro-indus-idm protéiforme de Rémy Pelleschi va donc marquer cet EP, qui se clôture d’ailleurs par un remix de "Pink Circuit", rebaptisé "Pink Circuit Firmware 2.0.15" signé de M. MLADA FRONTA lui-même, épurant et assombrissant le morceau d’origine en le rendant plus mystique et bruitiste, atmosphère rendue d’autant plus étrange quand on visionne le clip proposé, que vous pouvez (re)voir en bas de cette chronique.

Pour ce qui est des nouvelles compositions, ERDH va donc appuyer son aspect le plus électronique, on reconnaît les sonorités issues de Resilient et l’influ MLADA FRONTA (pour ceux qui connaissent), à tel point qu’on pourrait croire que Rémy Pelleschi a pris part à l’intégralité de Sideremesis. On reconnaît également l’excellente voix d’El Worm, qui rivalise sans mal avec les grands noms de la darkwave et de l’electro-goth, Adrian Hates de DIARY OF DREAMS en tête. DIARY OF DREAMS qui est aussi un nom qui me vient à l’esprit à l’écoute de cet EP, proposant à chaque instant une ambiance éthérée et onirique. Toutes les qualités électroniques et vocales de ERDH sont mises à l’honneur sur le fleuve (11 minutes) morceau-titre ouvrant l’EP, particulièrement envoûtant sans en faire des tonnes, avec quelques synthés plus remarquables en milieu de course et un final quasi-symphonique du plus bel effet. ERDH enchaîne ensuite avec "Backup 10 11", morceau d’obédience darkwave particulièrement jubilatoire, puis le très électronique "E-Creed", accrocheur et efficace en son genre.

ERDH avait su proposer avec Resilient un Metal particulièrement original. Sa facette la plus électronique développée sur Sideremesis fait peut-être un peu trop ressortir des influences electro-indus et darkwave, mais il n’y a pas grand-chose à redire sur les 26 minutes de cet EP. Bien évidemment, ceux qui attendaient des riffs en seront pour leur frais. Mais Sideremesis est finalement à l’image d’Obsküre, des metalleux ouverts d’esprit qui ont exploré les scènes électro-gothiques, comme j’ai pu le faire à une époque d’ailleurs. Loin de tout le gratin dark-electro qui a eu trop tendance à fricoter avec le brostep opportuniste ces dernières années, Sideremesis est un excellent EP d’électro-indus (plus électro qu’indus) qui tend vers la darkwave et n’est jamais loin d’influences purement gothiques (on sent toujours que TYPE O NEGATIVE est tout près), en plus d’utiliser l’essence reconnaissable de MLADA FRONTA. Cela ne conviendra pas à tous les metalleux, et ceux connaissant les influences palpables ici ne trouveront rien de révolutionnaire, mais ce n’est qu’un EP, et ERDH s’est fait plaisir avec ce Sideremesis bien fait et très plaisant.




Rédigé par : ZeSnake | 7.75/10 | Nb de lectures : 10110