Ayant bien involontairement zappé les 2 précédents opus (The Yumyum Tree (2009) et Paper Monkeys (2011)), c’est avec grand plaisir que je découvre dans mon petit colis leur dernière production qui est aussi leur second double depuis Erpland en 1990. 25 ans déjà !

J’ai toujours eu un faible pour les pochettes d’album d’O.Tentacles. Elles sont souvent colorées, bariolées même et évocatrices de mondes mystérieux, loufoques, enchanteurs, naïfs voire bucoliques ! Pour le moins, elles illustrent parfaitement l’univers musical qui colle au groupe depuis ses débuts. Celle qui orne le 15e album s’inscrit tout à fait dans cette ligne.

Tout à ma joie de renouer avec le chantre actuel du rock psyché, je déballe le colis ; voilà la pochette, je sors les disques… oups, chiotte, merde, qu’est-ce que c’est que ce binz ! Mais où donc est passé le second CD ? Car en kronikeur averti, je sais que le nouvel Ozric est un double. Je fouille, je secoue l’enveloppe dans tous les sens, rien, nada, niet, que chi ! Je m’apprête à abreuver d’insultes dans l’ordre le boss, le label, le facteur, mon voisin, son chien, le gouvernement, l’union Européenne, la N.S.A…

Bref j’en ai après la terre entière jusqu’à ce que je m’aperçoive que la copie dont je dispose a volontairement été amputée de 2 titres. ("Zingbong" - 8:26 et "Zenlike Creature" - 9:54). Pourquoi, dans quel but ? Est-ce une nouvelle astuce de la part des labels pour faire des économies ? Et pourquoi ces deux titres là et pas deux autres, ont-ils été choisis en commun accord avec le groupe et sur quels critères ? La durée, le fond, leurs noms, mystère !

Je n’aurais donc que 9 titres sur les 11 à kroniker et je trouve cela fâcheux car cela revient à amputer de presque 20 bonnes minutes un album qui mérite – à l’instar des autres - de s’apprécier sur la durée.

Ceci dit, rien de changer pour Ozric qui perpétue inlassablement son rock prog psyché space maintenant bien connu. Aucune surprise donc à attendre. On glisse la galette dans le four, on s’assied confortablement (voire on s’allonge sur la moquette un p’tit oinj coincé entre les babines) et c’est parti pour le trip intersidéral.

Les murs de son que construit Ed Wynne à l’aide de tous ces claviers sont proprement ahurissants et forment l’ossature sur laquelle est bâtie toute l’architecture de la musique d’O.Tentacles. Rien de nouveau donc et ce n’est que parmi les ambiances à forte dominante orientale que se révèle ici ou là quelques velléités de changement. Ô rien de « bouleversifiant » mais par exemple une basse ronflante et mixée très en avant vient appuyer un propos qui se veut « musclé » sans toutefois les riffs gras d’une guitare dont les sonorités se trouvent pour le coup noyées sous les nappes de Wynne. L’effet est garanti et l’objectif atteint : nous faire voyager !

En résumé et en conclusion, les fans ne seront pas déçus (lassés peut-être…) et les nouveaux arrivants sur la planète Ozric découvriront un genre et un groupe fidèle à lui-même, qui certes ne se remet pas beaucoup en question mais qui bizarrement finit par devenir addictif. C’est sans doute ici qu’il faut chercher la recette d’un succès qui ne se dément pas après 30 ans d’existence et une petite cinquantaine d’albums au compteur. (studios – lives – compilations – bootlegs etc.).




Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 8658