FORTID - 9 (Schwarzdorn) - 25/08/2015 @ 09h02
L’année a été fertile en groupes de folk / viking / pagan metal. La qualité a plutôt été au rendez-vous dans une scène où la médiocrité est pourtant largement répandue. Les islandais de Fortid ne devraient pas faire baisser la moyenne, forts d’une expérience déjà importante et alors que 9 est leur (déjà) cinquième album. Toutefois, Fortid a toujours eu le fondement entre deux harpes, en partie en raison d’albums inspirés, maîtrisés et finalement plutôt convaincants mais également de quelques bouses mémorables, ainsi que déjà rappelé dans ces colonnes (cf la chronique de "Pagan Prophecies"). 9 ne déroge pas à la règle mais ne révolutionne pas non plus les bases du style en général et du combo en particulier. Dans ce 9, il y a à boire et à manger. Comme d’habitude en somme.

Fortid a pour lui cette volonté – comme d’autres ceci-dit – de proposer une musique puissante et épique dont la batterie et les guitares seraient les seuls pourvoyeurs, débarrassée de traces trop proéminentes de synthé. Cette volonté se heurte cependant, d’une part, à cette voix limite fausse par moments ("Hrafnar", "Leit"), d’autre part, à une inspiration pas toujours au rendez-vous et, enfin, à cette sale manie de ne pas aller jusqu’au bout d’un processus. Ainsi, "Hrafnar" part sur les chapeaux de roue en alternant riffs thrash et death ("9", "Runir") avec de grosses louches de heavy mais les cassures incessantes brisent toute dynamique (idem sur "Nornir"). De même, le pont central (3’30) un poil atmosphérique ne cadre pas très naturellement avec le morceau. Il donne l’impression d’être posé là un peu au hasard. Dommage car la dynamique est pourtant intéressante.

C’est ce sentiment de musique un poil décousue qui domine souvent et qui, personnellement, m’a gêné. Les mélodies font l’objet d’un travail particulier mais là encore, finalement assez peu original ("Hugur"). Et si les morceaux sont plutôt solidement bâtis, il en ressort toujours une petite contrariété (par exemple sur "Hugur" où le titre est plutôt pêchu mais brisé par instants, soit par cette voix claire un peu fausse/naïve, soit par des ralentissements qui méprisent la dynamique pourtant pertinemment instaurée). C’est d’autant plus regrettable qu’un réel effort est fait pour donner de l’emphase et un aspect épique aux titres (par exemple sur "Galdur"). De même, les leads heavy sont parfois intéressants et donnent une épaisseur supplémentaire à la musique ("Nornir", vers les 2’20).

Des idées, Fortid en a mais il les exploite mal ou insuffisamment. Et si l’on sent un réel potentiel, on reste sur sa faim. Comme pour d’autres de ses confrères (Celtachor par exemple), Fortid gagnerait à ramasser son propos autour de titres moins longs. Cela lui éviterait aussi une dispersion qui dessert clairement sa musique et en réduit l’impact (le bien trop long "Viska" où tout est dit… assez vite : l’intro est agréable, le mid-tempo est entraînant mais sur plus de 10 minutes, la recette s’épuise rapidement ; le pont vers les 6’20 est cependant le bienvenu, qui rompt l’ennui qui s’était installé 3 minutes avant…).

Un album à réserver aux fans absolus en manque de viking / pagan, qui souhaitent tout posséder en la matière. Pour les autres, des combos officiant dans le même créneau semblent encore préférables.



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Rédigé par : Raziel | 11/20 | Nb de lectures : 8206




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