DEIVOS - Theodicy (Selfmadegod) - 28/07/2015 @ 07h48
Voici le retour d’un des groupes polonais les plus bavards même si, en 3 albums maîtrisés et efficaces, il n’a peut-être pas eu la reconnaissance qu’il mérite (même si les plus fervents Deatheux brutaux auront remarqué leur signature passée chez Unique Leader) mais qu’importe. Sous la bannière du label local SelfMadeGod et avec un line-up à priori inchangé (il y a du ABUSIVENESS, du BLAZE OF PERDITION, du MOON, du ULCER là-dedans, entre autres comme tout bon line-up polonais), DEIVOS arrive donc 4 ans après Demiurge Of The Void pour nous nettoyer les oreilles avec son Death polonais technique très imprévisible et florissant, surtout depuis le dernier nommé. Mais attention, pour Theodicy, quelques choses vont changer. Déjà, 39 minutes, cela nous donne l’album le plus long de la carrière de DEIVOS… mais paradoxalement celui où il y a le moins de pistes, 6 seulement. Cela va bien sûr se traduire par un allongement certains de la durée des morceaux, hormis la clôture sur "Parasite" et ses 3 minutes ¾, les 5 autres morceaux allongent entre 6’22 et 7’38 à la toise. Cela peut paraître beaucoup pour du Death technique qui était quand même bien frappadingue et étouffant à l’époque d’un Gospel Of Maggots et donc logiquement, DEIVOS va s’assagir quelque peu.

Dès le morceau-titre d’ouverture, presque 7 minutes tout pile, on retrouve pourtant les particularités du groupe de Lublin : grosse prod polonaise, gros chant polonais, grosses grattes polonaises, et bien sûr la cow bell (sur la grosse batterie polonaise), un peu plus discrète que par le passé toutefois. Tout ceci est toujours joué à une certaine vitesse de pointe même si DEIVOS s’autorise (sacrilège) quelques mid-tempos (bon, pas trop mid quand même) et ce dès le début du morceau. Mais quand le groupe y va à fond, il ne le fait pas à moitié, et les riffs techniques particulièrement explosifs s’enchaînent, derrière ça blaste sec quand il faut et des solos de haut vol se font également entendre. Et pendant les « mid »-tempos, on remarque quelques sonorités que n’aurait pas renié MORBID ANGEL, influence qui va ressortir au grand jour pour ce Theodicy. On retrouvera même quelques riffs tranchants qui évoqueront un HATE, d’ailleurs cet album s’autorise quelques intros et transitions indus qui nous ramènent directement aux ambiances du groupe haineux. Theodicy, c’est donc du DEIVOS en un peu plus raffiné que d’habitude, la majeure partie du temps à cheval entre ses débuts plus bastos sur Emanation From Below et le côté plus foufou de Demiurge Of The Void, mais avec quelques variations amenées par la longueur des morceaux.

"El Shaddai", assez classique au fond pour du DEIVOS, est donc agrémenté de passages plus sombres et même d’un final légèrement mélodique. "Ochlocracy" se pose comme le meilleur morceau de l’album, ça poutre sévère et ça s’autorise de très intéressantes ambiances industrielles avec un pur break à la MORBID ANGEL. Mais si DEIVOS, sans se réinventer complètement, réussit à aérer quelque peu son propos, ça finit par ne fonctionner qu’à moitié : "Mandatory Mayhem" se traîne en longueur, idem pour le sombre et frontal "Amor Sui" dont les variations de tempo sont pourtant bien structurées. Enfin, le final "Parasite" dépote mais semble plus échappé de Demiurge Of The Void qu’autre chose. Dans l’ensemble, force est de saluer la volonté de DEIVOS de faire quelque chose d’un peu moins déglingué, mais la recette n’est pas encore au point, faisant beaucoup ressortir d’autres influences, la facilité de l’ensemble fait que Theodicy n’est pas vraiment surprenant, d’un point de vue purement Death-Metal. Et dans un registre similaire, le Evolving Towards Extinction de NEAR DEATH CONDITION est tout de même bien mieux troussé, je vous conseille de vous tourner vers les suisses si ce n’est déjà fait, une chose est sûre si vous connaissiez déjà DEIVOS et que vous attendiez un nouveau disque façon CRYPTOPSY polonais qui part dans tous les sens pendant une trentaine de minutes, Theodicy sera un peu décevant. Un peu car ces polonais en ont tout de même dans les doigts, mais leurs précédents albums étaient un poil plus efficaces, au prix de quelque chose de plus confus parfois mais plus jouissif dans l’ensemble. Une « évolution » qui est tout de même à remarquer et DEIVOS convainc toujours de par sa maîtrise lorsqu’il s’agit d’envoyer les gros riffs techniques et les blasts « à cloche », mais Theodicy est un album qui, de par son relatif raffinement, est un poil trop classique pour être une des très bonnes sorties Death de l’année.




Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 8548




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