PHANTOM WINTER - Cult (Golden Antenna) - 10/07/2015 @ 07h58
Avant, il y avait Omega Massif, maintenant il y’a PHANTOM WINTER, combo monté sur les restes encore fumants du groupe instrumental pré cité. Ce qui relie les deux entités, outre deux de ses membres, c’est cette massivité dans le son et les compositions. Si les styles diffèrent, l’impression de masse dense et compacte qui nous tombe sur le coin de la tronche quand on place le disque sur sa platine est la même. Un gros bourre-pif façon Bud Spencer fait office de petite chiquenaude à côté de ça. Les allemands envoient du plomb et pas qu’un peu même si le style abordé commence sacrément à tourner en rond et à déborder de tous les côtés. Mais Phantom Winter possède un petit truc en plus qui lui permet de se démarquer et de sortir de la masse des combos « sludge/post/black/core/doom/mesburnessurtonezçateferaunepairedelunettes ».

La première bonne idée du duo guitare/batterie transfuge d’Omega Massif est d’avoir monté PHANTOM WINTER. Leur seconde bonne idée est d’avoir enrôlé un chanteur à la gorge possédée par un troll démoniaque lui-même possédé par un esprit malin et malfaisant. Ce qui sort de ces cordes vocales n’a plus rien d’humain, ce sont les derniers heurts d’une âme damnée condamnée à errer dans les limbes de l’éternité. Vocalement, on est proche de la folie maladive d’un Burning Witch, musicalement, on n’en n’est pas non plus très loin d’ailleurs. Des gros riffs lourds issus du post hardcore le plus sombre, tendance AmenRa pour n'en citer qu’un, coulé avec des guitares plus mélodiques rappelant le passé du groupe qui viennent apporter un peu d’oxygène à une mixture étouffante et lancinante. Les compos sont longues, entre huit et dix minutes, et prennent le temps de développer des atmosphères résolument noires et malsaines tout en lourdeur et en désenchantement. Le travail sur les guitares a été particulièrement soigné. La première couche envoie des parpaings tandis que derrière, la seconde couche rappelle une nuée de corbeaux qui s’envolent dans un ciel gris. C’est aussi beau qu’inquiétant. « Avalanche Cities » par exemple est beau comme un poème ou une nouvelle de Poe.

PHANTOM WINTER parsème sa musique sépulcrale de quelques samples, histoire de faire passer quelques messages au milieu de ce torrent de lourdeur. « Wintercult » flirte par instants avec un funeral doom enragé porté par des vocaux black metal d’une rare intensité. La musique du groupe frappe fort et parle au corps, aux tripes, c’est une musique qui nous prend tout entier, nous mâchouille avant de nous recracher couvert d’un mucus noir et puant. Les allemands savent y faire et « Wintercult » est un titre dantesque, un cauchemar musical sans retour de près de dix minutes. L’alternance entre les mélodies hantées et les riffs coups de bambou fonctionne à merveille, l’effet est garanti. La production et le son sont rêches et pleins d’aspérités, la voix est lointaine, comme sortie d’une caverne ou le chanteur endure mille tourments. Post-hardcore, sludge, black metal, voilà ce qui définit la musique de PHANTOM WINTER et malgré le retour des premières chaleurs et d’un soleil généreux (au moment où je tente d’écrire ces lignes), « Cult » glace le sang et le corps.




Phantom Winter FB - 69 téléchargements


Rédigé par : Seb On Fire | 16/20 | Nb de lectures : 8646




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