AKHLYS - The Dreaming I (Debemur Morti/Season of Mist) - 29/04/2015 @ 07h17
AKHLYS est le projet d’un membre de NIGHTBRINGER qui fait du NIGHTBRINGER en mieux. Je crois que si je m’abaisserais à faire une chro d’une ligne pour le lol, cet album est tout trouvé tant l’équation finale est simple. Nous avons donc en AKHLYS le projet de Naas Alcameth, une des deux éminences grises de NIGHTBRINGER avec Nox Corvus, projet qui existe depuis 2009 mais s’était d’abord distingué par un album d’ambient, Supplication, sorti en 2009. Rien d’étonnant quand on sait que Naas Alcameth a aussi participé à TEMPLE OF NOT, projet ambient qui s’était distingué sur un split avec… NIGHTBRINGER en 2005. AKHLYS, désormais niché chez Debemur Morti, prouve déjà que les américaines de la galaxie NIGHTBRINGER aiment bien les français (NIGHTBRINGER étant chez Season of Mist depuis deux albums maintenant), et va désormais œuvrer dans le Black-Metal, avec un peu d’ambient parce que tout de même, on ne se refait pas, et que AKHLYS va bien devoir se différencier un peu de NIGHTBRINGER tant le Black-Metal proposé par Naas Alcameth suit une grande partie des codes de son groupe principal.

NIGHTBRINGER, rappelons-le, avait été une révélation en 2008 avec son premier full-length Death And The Black Work, avant de s’enfermer dans son style d’album en album, à chaque fois le groupe a le potentiel pour pondre un chef d’œuvre mais se loupe à force de redondance et d’essoufflement du style. Ego Dominus Tuus (2014) avait quelques arguments mais qui ne tenaient pas sur tout l’album, ni sur la durée. AKHLYS va donc bien malgré lui prendre le relai de l’évolution de NIGHTBRINGER. A l’écoute de ce qui est proposé sur The Dreaming I, on comprend bien vite à qui et à quoi on a affaire. Ces trémolos, ces montées en puissance, cette ambiance chaotique et noire, ces vocaux possédés et occultes (il n’y a ici que les voix Black et pas les voix graves vu que Naas Alcameth est seul), AKHLYS ne niera jamais son affiliation musicale à NIGHTBRINGER. Même la pochette de l’album est typique. Mais voilà, alors que NIGHTBRINGER sur ses 3 derniers albums ne fait qu’aligner ses poncifs un à un, AKHLYS va bien plus loin. The Dreaming I est un album plus construit, plus varié et plus aéré que les 3 derniers efforts de son groupe parent. Plus court aussi (46 minutes), malgré des morceaux plus longs. Si le fond est le même, certains pans de la forme changent pour le plus grand bonheur de ceux qui se lassent très vite de ce que fait NIGHTBRINGER. AKHLYS réussit donc là où NIGHTBRINGER échoue depuis 5 ans, ce qui me donne déjà envie de dire « bordel ! ».

Deux choses distinguent AKHLYS de NIGHTBRINGER au premier abord : ses morceaux plus longs et plus passionnants, et ses passages clairement ambient. C’est d’ailleurs comme cela que débute The Dreaming I avec l’intro de "Breath and Levitation", avant que le Black-Metal NIGHTBRINGEResque ne prenne place, grâce à un départ très prenant et épique d’ailleurs (les blasts sont du genre à mettre à terre), même si ce sont surtout les trémolos qui mènent la danse ensuite (avec de beaux développements d’arpèges pour aérer le tout). Mais malgré ses 9 minutes, "Breath and Levitation" n’est qu’une mise en bouche car on reste dans un registre classique pour Naas Alcameth, dont le potentiel explose surtout pour "Tides of Oneiric Darkness", qui s’offre un départ explosif et supersonique. C’est alors que AKHLYS révèle son autre visage, celui d’un Black-Metal ambiant salvateur qui lorgne tout de même pas mal vers DARKSPACE, la production bien chaotique et hermétique en sus, voire même le goût pour les leads même s’ils sont ici moins stellaires. Même si l’on a tout de même l’impression d’avoir affaire à un NIGHTBRINGER en plus brutal et plus inspiré, "Tides of Oneiric Darkness" offre 5 minutes de sensations fortes. AKHLYS se lâche ensuite pour les deux plus longs morceaux de The Dreaming I, et montre qu’il est capable de faire du NIGHTBRINGER en une version bien plus riche et variée. Grâce déjà à l’ambient qui ouvre les 17 minutes de "Consummation", ensuite l’occultisme NIGHTBRINGERien est ici à son paroxysme (chez un projet parallèle donc…), que ça soit au niveau des ambiances ou des arrangements choisis, entre trémolos hypnotiques et explosions riffiques et blastantes (notons aussi l’excellent travail du batteur Ain tout au long de l’album), avec toujours ces vocaux des enfers. On ne s’ennuie pas une seule seconde même si ce morceau n’est pas non plus du genre à faire des tiroirs, et on lorgne même vers la force lancinante d’un LORN par moments. Une outro apocalyptico-religieuse et on repart pour 10 minutes avec "The Dreaming Eye", démarrant par le passage ambiant le plus terrifiant du disque, qui introduit les riffs pour un morceau finalement plus DARKSPACien que jamais, mais à la manière américaine grâce aux nombreux trémolos NIGHTBRINGERiens. Des synthés cosmiques se font même remarquer ! C’est la grosse surprise de ce morceau agressif mais néanmoins toujours occulte et lancinant à souhait, où Naas Alcameth est au meilleur de sa forme que ça soit pour les compositions où les chants, et finit donc par surpasser sans grand mal ce que fait son groupe principal.

Une outro totalement ambiante pour conclure et The Dreaming I se révèle comme le meilleur album de NIGHTBRINGER depuis Death And The Black Work, et le groupe s’est enfin décidé à évoluer grâce à de l’ambient et à des morceaux plus singuliers pour sortir de sa torpeur occulte qui ne faisait plus vraiment peur. Enfin, dommage que pour sortir le meilleur album de NIGHTBRINGER, Naas Alcameth a du se débrouiller tout seul avec le batteur Ain et utiliser un autre projet… Donc The Dreaming I est plutôt l’album que NIGHTBRINGER aurait du sortir depuis 5 ans, aurait du sortir après Apocalypse Sun plutôt que les fades et prévisibles Hierophany Of The Open Grave et Ego Dominus Tuus. Un album plus condensé et plus cohérent, moins linéaire et plus étoffé, intégrant avec brio de l’ambient et des influences différentes pour varier le paysage sonore (ambiances et grain des riffs/trémolos), et voici que ce premier second album d’AKHLYS est une franche réussite. Naas Alcameth ne s’est quand même pas trop éloigné de NIGHTBRINGER, ce qui fait que The Dreaming I est lui aussi un peu prévisible et classique par moments, mais il a su capitaliser sur les éléments de son groupe d’origine pour livrer un album légèrement différent et plus réfléchi, réussissant le tour de force d’être passionnant et prenant de bout en bout, sans longueurs malgré les morceaux longs aux schémas répétés, et tout simplement meilleur que ce que fait QUI-VOUS-SAVEZ depuis un petit moment. Album pour fans de NIGHTBRINGER ou pour déçus de NIGHTBRINGER, c’est à voir mais AKHLYS peut contenter sans mal les deux catégories. Dans l’absolu, The Dreaming I reste un disque d’USBM occulte et ambiant qui ne révolutionne rien surtout du à son aspect « side-project dans la veine du groupe principal », mais n’en est pas moins un excellent disque en son genre, offrant de l’agression et des ambiances assez délicieuses.




Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 11096




Auteur
Commentaire
pyofan
Membre enregistré
Posté le: 29/04/2015 à 13h47 - (116606)
Vrombissant à souhait...
Merci DebemurMorti !!!!!!



Nokturnus
Membre enregistré
Posté le: 09/10/2015 à 17h42 - (118231)
je découvre que maintenant, grosse mandale



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