AMERICAN HERITAGE - Prolapse (Solar Flare) - 16/04/2015 @ 07h43
C’est difficile de définir aisément AMERICAN HERITAGE. Pour résumer et inventer une belle étiquette made in Holy Records je dirais que les ricains proposent un « Mathcore noisyrock chaoticosludgy lol ». On retrouve un peu de tout ce qui fait la saveur du groupe depuis des années. Une bonne dose de rock velu qui pue des pieds, du mathcore à lunettes, du Converge like et une petite lichette de gras made in Nola histoire de faire plaisir à tout le monde. Le tout couplé à une attitude résolument tournée vers le lol et l’humour absurdo-noir comme le prouve le titre et la pochette du disque. Comme leur pochette aussi, leur musique est très organique, poisseuse, pleine de fluides, de trucs gluants, d’abats et de tripailles. Point que ce soit du gore grind ou du gore metal, loin de là, mais on sent de la vie, on sent que ça grouille et que c’est un fameux boxon organisé. Comme l’intérieur d’un abdomen en somme.

Avec ces mecs là, on a toujours à boire et à manger de manière inégale sur un album. Certains passages sont vraiment bons, d’autres sonnent un peu creux ou sentent la redondance. Cette fois, le trio est devenu quatuor avec l’adjonction d’un bassiste à temps plein et si ça ne change pas grand-chose à la musique ça permet d’apporter plus de cohérence dans le jeu et plus de stabilité pour la composition. « Eastward Cast The Entrails » ouvre le disque de manière assez classique : un titre noise core pêchu et assez direct qui peut rappeler une version moins poisseuse de Pigs ou plus rock’n’roll de Coalesce par exemple mais avec un petit côté « foufou » en plus qui fait la saveur du groupe. La prod aurait pu être globalement meilleure mais ça ne gâche pas le plaisir d’écoute de l’ensemble qui se tient bien du haut de ses trente-trois petite minutes. Malgré le caractère bordélique et noisy du machin, il en ressort quelques mélodies bien catchy (« Anxious Bedwetter ») qui font dodeliner de la tête et taper du pied ou des passages tout en muscles qui font taper très fort du pied sur le sol (« Mask Of Lies »). A boire et à manger donc car les trois premiers titres s’enchaînent tellement bien qu’ils ne pourraient en faire n’être qu’une seule et longue compo sans que ça ne choque personne. Le côté redondant dont je parlais plus haut.

On pense avoir tout compris, AMERICAN HERITAGE sont des rockeurs fan de Coalesce, puis, en milieu de disque survient une piste plus longue, plus tortueuse mais moins bouillonnante. On retrouve l’envie de l’Héritage Américain de brouiller les pistes à tout prix, de sortir des sentiers balisés pour tenter des choses. Là encore, ça fonctionne à moitié. Le titre est bon et surprenant mais trop long, les deux dernières minutes sont un peu pénibles et on se prend à espérer le retour des larsens et de la dissonance, ce qui ne tardera pas de se produire. On retrouve la petite routine habituelle en milieu de disque. Ensuite, c’est bizarre, voila un riff qu’on connait bien, un morceau plus simple et limpide que les autres. Et mais c’est que c’est vraiment bien ce truc pourtant j’ai l’impression de connaitre ce truc. Mais oui, les cons ont repris « Hurtin Crue » des Descendents et « Thisty and Miserable » de Black Flag, c’est pour cela que c’est si bon. Des cover dans le style AMERICAN HERITAGE, un son plein de larsens et de turbulences qui amène une vraie plus value noisy aux morceaux mais qui entache la puissance mélodique du premier et la rage du second. Ça reste malgré tout les meilleures choses de l’album ce qui n’est pas forcément bon signe. Puis voila, le disque se termine, après trente-trois minutes ni horribles, ni mémorables. « Prolapse » à ses bons moments, « Prolapse » à ses longues périodes banales. « Prolapse » est un disque fondamentalement humain, une petite amourette de passage (d’autres appelleront ça un plan Q mais bon je suis un romantique dans l’âme). On va passer du bon temps en sa compagnie puis quand on aura épuisé ce qu’il avait à offrir on va le ranger dans une boite et l’oublier pour partir vers de nouvelles aventures.



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Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 9739




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Commentaire
Jus de cadavre
Membre enregistré
Posté le: 16/04/2015 à 16h28 - (116520)
La pochette c'est un gloryhole qui a mal tourné...

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