Nous faisons tous des découvertes. Certaines nous plaisent, d'autres nous laissent de marbre mais rares sont celles qui font écho quelques années plus tard. En chroniquant leur premier EP il y a plus de deux ans (voir chronique liée), je me doutais que le premier album des ricains de Hometown Hate allait poser ses couilles sur le beatdown game US... Je ne me suis pas trompé.
"Worthless" a mis du temps avant de sortir mais les gars de Pittsburgh l'ont bien travaillé avant de l'accoucher.

"This place is a cancer"... Ce sont avec ses mots que Hometown Hate entre en matière. Revendiquant une haine quasi viscérale de leur lieu de vie, les gaziers nous pondent treize titres pour trente trois minutes d'un beatdown rageur qui suinte la colère et le dégoût.

La caractéristique principale de cet opus réside dans sa prod, très old school dans l'âme. Si Nasty (pour ne citer que lui) a opté pour une prod plutôt aérée ou chaque instrument est clairement identifié, Hometown Hate ne l'entend pas de cette oreille. Les ricains ont choisi une prod suffocante, cradingue et totalement claustro. Les grattes sont accordées très bas, la batterie cogne dur mais tout donne l'impression d''avoir été mixé avec des graves trop prononcés. Grinçantes, presque ronflantes, les grattes ont ce bon parfum de metal hardcore bourru et brutal... Fait suffisamment rare pour être signalé, la basse est totalement audible, permettant d'accroître encore plus le groove présent sur l'opus... et quel groove!

Hometown Hate nous pond 13 titres tous plus terribles les uns que les autres. Leur beatdown est fermement ancré dans la tradition US. Évidemment, on pense à Bulldoze pour sa lenteur pachydermique mais citer des groupes récents, je pense à End Of Humanity (également de Pittsburgh) mais aussi à On A Warpath (Californie). Le beatdown de Hometown Hate ne bouge que très rarement de sa torpeur.
Les gaziers de Pittsburgh assomment littéralement leur auditorat en cumulant les plans lourds et massacrant. "Kamerad" est le titre choisi par le groupe pour mettre en avant leur opus... Le ton de l'opus est donné mais ne vous laissez pas berner par son introduction sympathique. Les gars déclarent leur guerre après une petite minute où le premier couplet beatdown prend le dessus avant d'encore plus ralentir sur un refrain totalement heavy sur une voix surhumaine... Puis, cela accélère comme ça à la fraîche avant de calmer les rênes sur un plan ultra lourd que les européens connaissent bien grâce à Nasty ou Embraced By Hatred. Quant au final, il va vous faire décocher des mandales dans le vide
Tout l'album est du même acabit avec des morceaux ne laissant aucun répit. Je pourrais citer "Trapped By Vultures" et son intro ultra pachydermique, "To Many To Court" et son plan central d'une lenteur à faire pâlir un escargot, des accélérations soudaines sur "Nine Eyes" qui prend des allures de hardcore moderne ou bien de "The Last Warrior" qui a lui tout seul est certainement LE morceau de beatdown de ce début d'année.

Impossible de faire l'impasse sur les voix presque death metal des chanteurs. Rauques et pitbullesques (proches de Matthi de Nasty pour le principal chanteur Spencer), les deux compères réalisent régulièrement un ping pong vocal plombant davantage l'ambiance. Je suis particulièrement fan de la voix death, totalement démentielle sur le premier breakdown de "Kamerad" qui donne une fureur assez inhabituelle pour un groupe de cette trempe.

En un mot comme en cent, Hometown Hate signe un album de beatdown majeur et totalement indispensable pour les fans. En trois mois, deux groupes de Pittsburgh tirent totalement leurs épingles du jeu : Unit 731 et Hometown Hate... La Pennsylvanie peut se targuer de produire une scène de qualité.

PS : Le groupe met à dispo leur album gratos sur leur facebook. Check it and mosh motherfucker!




Rédigé par : Vision Of Beuh | 15/20 | Nb de lectures : 9041