VARATHRON - Untrodden Corridors of Hades (Agonia) - 19/03/2015 @ 07h46
La scène grecque a été toujours fertile en matière de formations extrêmes où ROTTING CHRIST et SEPTIC FLESH ne font pas figure de leaders isolés, ces dernières années INVERACITY et surtout DEAD CONGREGATION ont montré que la patrie des grands philosophes savait se monter plus radicale quand elle le voulait. Si en matière de black-metal NAER MATARON est un des noms les plus réputés, en revanche VARATHRON a toujours été plus confidentiel alors qu'il n'est pourtant pas un nouveau venu.

Car ce dernier s'est formé en 1988 sous l'impulsion du chanteur Stefan Necroabyssious (et aujourd'hui seul membre originel encore présent) qui est également rédacteur en chef du fanzine "Blasphemous Mag" et animateur de l'émission "Twilight Zone" tous les week-end sur la radio publique de sa ville natale de Ioannina. Celui-ci est donc très occupé mais a quand même sorti 4 albums et une flopée de Split avant de revenir avec un nouvel opus qui aura mis cinq années à voir le jour.

Le quintet n'a jamais été un adepte d'une brutalité à la MARDUK ou INFERNAL WAR, privilégiant les ambiances et la lourdeur avec des titres relativement longs, mais depuis sa précédente (et excellente) galette "Stygian Forces Of Scorn" ces points ce sont encore accentués jusqu'à atteindre un point de non-retour. Car le souci des grecs a toujours été leur inconstance, si leur période 90's est hyper intéressante (et plus brute musicalement) leur retour en 2005 avec le raté "Crowsreign" (qui a eu droit en prime à une pochette absolument immonde) montre que ces dernières années la formation se cherche, et cette nouvelle orientation qui était forte agréable chez son prédécesseur est là franchement ratée de bout en bout.

Pourtant tout semblait avoir été fait pour le mieux, car les hellènes avaient mis toutes leurs chances de leur côté en signant d'abord chez Agonia ce qui allait les changer niveau distribution, tant leurs précédentes sorties ont été de tout temps quasiment introuvables, et au niveau du mixage on retrouve le réputé norvégien Tom Kvalsvoll (1349, IHSAHN, KOLDBRANN, EMPEROR ...) dont la qualité du boulot n'est plus à démontrer.

D'ailleurs au niveau de la production il n'y a rien à dire, elle est très équilibrée car la batterie ne bouffe pas trop l'espace et la basse vraiment présente amène un vrai plus au niveau de la dynamique des morceaux, mais malheureusement cela ne suffit pas toujours, et on va vite s'en apercevoir avec "Kabalistic Invocation Of Solomon" qui débute par un côté religieux et ésotérique qui créé une très bonne ambiance mais le côté mid-tempo va vite montrer ses limites car ça ne décolle pas du tout, la batterie se retient beaucoup trop et on a la désagréable impression d'écouter toujours le même riff en boucle, d'autant plus que ce morceau dure quasiment neuf minutes.

Si le début de "Realm of Obscure" peut faire croire un instant que la donne va changer il n'en est rien, car malgré des blasts et des parties rapides accrocheuses celles-ci sont trop courtes et rapidement la même sensation de retenue et de lassitude pointe le bout de nez car là encore tout y est répété de manière bien trop importante pour retenir l'attention de manière durable. C'est vraiment dommage car les orchestrations sont bien en place, la voix particulièrement sombre et ténébreuse correspond parfaitement aux ambiances créées mais il manque toujours un petit quelquechose. Sur "The Bright Trapezium" on trouve là encore des passages tout en vitesse qui montrent que quand ils lâchent les chevaux ils sont capables de faire quelquechose de vraiment intéressant, malheureusement cela ne dure pas et la suite est franchement ennuyeuse, et ce constat est le même pour "Delve Into The Past" là encore plombé pour une durée à rallonge alors qu'il contient des (trop rares) moments agréables comme ce break central mélodique et mélancolique. Enfin que dire sur "Leprocious Lord" totalement raté et même chiantissime qui est pourtant (et heureusement) le morceau le plus court de cet opus, car il tourne totalement dans le vide et est sans idées pour avoir au final un résultat d'une platitude affligeante.

Bref tout au long de ses 49 minutes cet opus montre beaucoup trop de lacunes et de limites pour pouvoir intéresser sur la durée et confirme malheureusement l'incapacité chronique des grecs (due notamment à des changements de line-up à répétition) à maintenir sur la durée une qualité de composition et d'accroche. Car même si les ambiances sont bien reconstituées les bons riffs eux semblent être partis en vacances à Mykonos ou en Crète, et enfin la durée excessive des titres finit de plomber l'intérêt de l'auditeur le plus assidu. Leur première période musicale semble en tout cas bien loin, et quand on entend le résultat final on ne peut que le regretter.




Rédigé par : GabinEastwood | 11/20 | Nb de lectures : 9612




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