CHAPEL OF DISEASE - The Mysterious Ways of Repetitive Art (F.D.A.) - Selection VS du 13/02/2015 @ 07h38
Ces dernières années la scène death old-school allemande est en plein renouveau (et bien aidée en cela par le label local F.D.A. Rekotz) puisque depuis le début de la décennie SLAUGHTERDAY, DESERTED FEAR ou encore REVEL IN FLESH ont permis à celle-ci de retrouver de la vigueur après un endormissement perceptible suite à la baisse de productivité et d’idées de quelques anciens tels PURGATORY ou OBSCENITY.

Parmi ces nouveaux larrons on trouve aussi CHAPEL OF DISEASE qui avait fait parler de lui avec l’excellent « Summoning Black Gods » aux forts accents 80’s (avec une influence de DEATH période « Scream Bloody Gore » et de leurs compatriotes de MORGOTH, le tout avec des passages doom bien marqués et réussis) et qui avec son successeur dépasse toutes les espérances, car nul doute que ce nouvel album va permettre au quatuor de Cologne d’effectuer un immense pas en avant car on est en présence de l’album death de ce début d’année, et peut-être même de 2015 tout simplement.

Sans trop s’avancer ni prendre de paris hasardeux, il y’a de très grandes chances que « The Mysterious Ways of Repetitive Art » figure en bonne place dans les classements de fin d’année parmi les amateurs de bons gros death qui tache, car malgré seulement 7 nouveaux titres ce nouvel opus va entraîner l’auditeur dans un long voyage à la fois brutal, lent et mélodique, le tout aidé par un artwork absolument sublime, chaque morceau dans le livret ayant été illustré par un dessin façon gravure et très inspiré par Hokusaï pour la finesse du trait et les couleurs et Gustave Doré pour la précision de chaque détail.

En général la plupart des albums s’ouvrent sur une intro plus ou moins longue avant d’enchaîner directement la plage 2, cependant là le quatuor s’est payé le luxe de carrément démarrer sur un titre instrumental de 5,36 minutes (« The Mysterious Ways … »). Un choix gonflé et casse-gueule mais totalement réussi et en phase avec ce qui se profile par la suite. Si tout cela débute fort lentement (avec une ambiance doom pesante et poisseuse) cela s’accélère progressivement et au fur et à mesure afin d’atteindre une vitesse très rapide sur la fin et de conclure avec des larsens, le bruit du vent fort et de la pluie qui tombe pour annoncer la tempête musicale et sonore qui va suivre. Visiblement les frangins Teubl et leurs acolytes ont décidé de suivre leurs instincts et de faire comme bon leur semble, sans se soucier des modes et d’un style en particulier. Cela peut paraître prétentieux comme attitude mais ils sont sûrs de leur fait et de leur très grand talent (qui est indéniable et bien plus impressionnant que ceux présentés dans l’émission foireuse de M6).

Après ce début très alléchant place à « The Dreaming Of The Flame » qui est formé de trois parties distinctes et qui s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres, car si ça débute à la suédoise avec un tempo rapide, la seconde ralentit à l’extrême avec une puissance doomesque (proche d’ASPHYX) qui est plus que jamais présente, et tout cela se termine avec quelques blasts bien distillés et une grande vitesse de pointe pour un résultat vraiment excellent.

Tout cela est également en raccord avec la production, semblable à celle de son prédécesseur elle comporte toujours cette batterie légèrement en retrait et un peu bordélique (pas toujours très carrée mais ça fait aussi le charme et l’ambiance de cette galette), et cette voix tout en reverb’ et écorchée qui n’est pas sans rappeler Martin Van Drunen (tiens on reparle d’ASPHYX encore).

Avec « Masquerade In Red » et « Lord Of All Death (Between The Rim And Pegana) » on arrive au niveau supérieur, si pour l’instant on a pris notre pied avec aucune faute de goût la suite est presque de l’orgasme musical car là on a droit à toute la panoplie technique et musicale des allemands, avec pour le premier des passages heavy parfaits pour secouer la tête, des solos majestueux et mélodiques (et qui s’accordent parfaitement à l’ensemble), un break central hyper mélancolique et froid, et du riffing totalement death 80’s. Pour le suivant l’équilibre entre brutalité et mélodie est parfaitement en place, à cheval sur un fil mais sans risquer de basculer d’un côté ou de l’autre, le tout avec un vrai groove et quelques relents de la NWOBHM disséminés ici et là, le tout avec un côté légèrement spatial sur les solos (là encore particulièrement travaillés et techniques).

On pensait que le summum était arrivé et pourtant là encore la surprise sera de taille sur « Symbolic Realms » car pendant quasiment 7 minutes on a droit à un mix entre BLACK SABBATH et le « Black Magic » de SLAYER. Dès le début on voit que le riff principal a été largement inspiré (et presque pompé comme aurait dit les Shadoks) sur celui de Tony Iommi auquel on a ajouté un peu plus de mélodie et quelques nappes de clavier pour aérer le tout et donner l’impression de presque planer durant 3 minutes, car à partir de ce moment-là tout s’accélère et le chant entre enfin en jeu comme toujours agressif et accrocheur sur une rythmique thrash à l’ancienne mais avec toujours cet effet de surprise car ceci ne dure pas très longtemps et tout cela se conclut par un retour à ce qui était joué au tout début de ce morceau pour terminer tout tranquillement.

Après ce coup de maître jouissif « Life Is But A Burning Being » paraît un peu en retrait, il faut dire qu’il est très court (4,10 minutes) mais cela suffit car il est beaucoup plus direct et rentre-dedans malgré un break central très mélancolique et froid. Cependant il y'a tout à parier qu'il va faire un carton en live car hormis cet interlude au milieu c’est du pur thrash/death à l’ancienne à la fois rapide, remuant et sans prétentions. Enfin cela permet de se reconcentrer pour le final intitulé « … Of Repetitive Art ».

Pour ceux qui n’auraient pas encore été convaincus cette dernière piste va probablement les faire changer d’avis, car pendant 10 minutes on a droit à un magnifique résumé des plages précédentes compilées et sublimées en un patchwork qui va de l’intro sombre, martiale, glaciale et très mélodique (aux influences scandinaves manifestes) en passant par les accélérations et ralentissements, le doom, un léger côté black-metal durant quelques instants, des solos encore plus impressionnants que précédemment et un morceau qui se termine comme il a commencé pour boucler la boucle.

Tout en gardant une objectivité il y’a fort à parier que cet album va propulser les allemands dans une nouvelle catégorie, celles des groupes talentueux à suivre lors des prochaines années, car le bond en avant réalisé est impressionnant et en plus ils réussissent l’exploit d’étirer leurs morceaux et d’y intégrer de nombreuses influences sans que cela ne soit répétitif ni lassant, le tout en jouant sur les ambiances pour y donner un ressenti mortifère. Incroyablement prenant ce disque demandera un grand nombre d’écoutes à l'auditeur pour le pénétrer totalement, et à chacune d’entre elles il découvrira quelquechose de nouveau ou auquel il n’avait pas fait attention les fois d’avant.




Rédigé par : GabinEastwood | 17/20 | Nb de lectures : 12302




Auteur
Commentaire
pyofan
Membre enregistré
Posté le: 13/02/2015 à 13h14 - (115714)
Toutes ces influences ont aiguisé mon intérêt et pas deçu du tout (ce qui n'est pas tjrs le cas avec FDA).

Excellente découverte, merci !!!!



Nastrond
IP:80.215.165.182
Invité
Posté le: 13/02/2015 à 13h18 - (115715)
Le peu que j’ai entendu ne m’a pas vraiment scotché, ça sonne assez classique. Mais comme tu le dis il faut un grand nombre d’écoutes pour y voir plus clair alors je sais ce qui me reste à faire ces prochains jours !

Ennemie
Membre enregistré
Posté le: 13/02/2015 à 19h00 - (115725)
Vraiment sympa cet album !



Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 15/02/2015 à 10h20 - (115740)
Excellent album aux ambiances nombreuses, riches et variées. La chro est juste car elle détaille parfaitement ce que l'on trouve sur le disque.

philgore
Membre enregistré
Posté le: 15/02/2015 à 12h26 - (115741)
Très bon album !!!



Tetanos
Membre enregistré
Posté le: 18/02/2015 à 19h05 - (115784)
Chro qui donne envie d'écouter.

RBD
Membre enregistré
Posté le: 18/02/2015 à 22h22 - (115791)
Moi je trouve qu'on rentre facilement dedans, même si on ne l'usera pas en deux écoutes néanmoins. Le son est ultra propre, ce qui renforce la facette Doom sombre.

Jaymz88
IP:109.18.168.209
Invité
Posté le: 27/02/2015 à 00h36 - (115885)
Des trucs comme ça j'ai l'impression d'en avoir entendu de wagons. C'est pas mal, efficace et bien foutu mais ce n'est pas original

Cobra Commander
Membre enregistré
Posté le: 23/06/2015 à 09h35 - (117061)
Autant le précédent était aimable sans franchement faire sauter les braguettes, autant celui-ci est une splendeur.
L'un des albums de l'année 2015(*)

(*): postulat non-négociable



Bras cassé
Membre enregistré
Posté le: 05/12/2015 à 20h35 - (118878)
Tres bon album, tres heavy et relativement peu brutal pour le style pratique, ya en effet un fort relent retro de bon gout. Vraiment sympa

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