Il y a des groupes où on apprécie les évolutions, les prises de risque. Ces groupes essaient de trouver des idées neuves, de se mettre en danger pour s’améliorer. Et puis il y a ARCHGOAT. Qui fait la même musique qu’à ses débuts. Qui n’a pas changé d’un iota. Et c’est franchement tant mieux. Attend-on des finlandais autre chose que ce black metal putride qui est l’essence de son identité ? Non. Les vocaux sont toujours autant pitchés et gras, les riffs tranchants, avec un son de tronçonneuse. Le batteur est toujours aussi brutal. Le black metal intègre toujours ces breaks mid-tempo qui te forcent à te rompre le cou. De même, les titres des chansons sont toujours aussi subtiles : "Nuns, Cunts & Darkness", "Phallic Desecrator of Sacred Gates", "Profanator of the 1st Commandment"… Même au niveau de l’artwork on est en zone de confort, avec une superbe couverture de Chris Moyen, comme d’habitude avec ARCHGOAT.

La seule nouveauté de l’album est la structure vinyle des titres, avec une intro pour chaque face. Cela surprendra les amateurs de CD ou de téléchargement, mais l’essence de la galette à sillon est respectée. Qui a dit old school ? De la part d’un groupe qui fait la même musique depuis sa création en 1989, il ne fallait pas s’attendre à grand-chose d’autre.
L’attente était plutôt longue depuis le second album, mais expliquée par le grand nombre d’EP, split et surtout la superbe compilation The Aeon of the Angelslaying Darkness, retraçant l’histoire du groupe depuis ses débuts à 2009. Sans oublier l’excellent EP Heavenly Vulva et le live furieux Angleslaying Christbeheading Black Fucking Metal sorti en 2013.
Comme a son habitude, ARCHGOAT a tenu son rang, en sortant un nouvel album blasphématoire, l’incarnation musicale du Malin. ARCHGOAT n’est pas subtil, n’évolue pas d’un iota, mais tient fièrement le rôle qu’il s’est donné depuis sa création : propager la parole de Satan. Et une telle persévérance, accompagnée de leur régularité exemplaire, ne peut qu’être saluée. Hail Archgoat !




Rédigé par : Skay | 666/20 | Nb de lectures : 12308