ARMAGEDDON - Captivity And Devourment (Listenable) - 16/01/2015 @ 08h27
ARMAGEDDON, le 18ème sur 21 du nom recensé sur Metal-Archives, est un side-project de l’emblématique guitariste d’ARCH ENEMY Christopher Amott (petit frère du non moins emblématique Michael Amott qu’on remarque plus facilement grâce à ses cheveux rouges), dont le parcours est assez chaotique. Tout d’abord au niveau purement discographique vu que le groupe n’a en réalité été qu’actif aux moments où ARCH ENEMY l’était moins, ce qui a permis de faire naître 3 full-length, Crossing The Rubicon (1997), Embrace The Mystery (2000) et Three (2002). Laissé à l’abandon depuis dix ans, ARMAGEDDON a été réactivé en 2012 par Christopher, qui venait pourtant de quitter ARCH ENEMY au motif, selon notre news de l’époque, qu’il « ne souhaitait plus faire du Metal extrême »… Malgré ses efforts solo, d’obédience Rock, sous son propre nom, Christopher continue bien le Metal « extrême » (notons aussi qu’il a remplacé Nick Cordle, son propre remplaçant dans ARCH ENEMY (!), pour quelques dates Nord-américaines, contrées où il vit désormais) et s’est doté d’un nouveau line-up pour ARMAGEDDON, line-up d’ores et déjà fluctuant vu que Matt Hallquist, le chanteur de Captivity And Devourment le 4ème full-length du groupe, a déjà mis les voiles…

C’est déjà un beau bordel mais comme dit le vendeur blond de SFR « c’est pas fini », vu que même au niveau de la musique ARMAGEDDON est un projet chaotique dont le propos n’est pas évident à suivre, si ce n’est pour justifier un réservoir à expérimentations metalliques pour Christopher Amott. Crossing The Rubicon donnait dans du mélodeath typiquement mid-90’s, quoiqu’un peu plus thrashy que la moyenne. Mais pour Embrace The Mystery, patatras : le groupe avait pris un virage heavy/prog évident. Three, album où Christopher se permettait de pousser la chansonnette (après les intérimaires Jonas Nyrén et Rickard Bengtsson), mettait tout dans le même bocal pour un heavy/prog/thrash/mélodeath plaisant quoique pas forcément mémorable. 13 ans plus tard, quelle tambouille va nous servir ARMAGEDDON avec son line-up tout neuf, dont une bassiste blonde ? Du Mélodeath. Toujours teinté de Heavy et de Thrash, toujours légèrement (et forcément) typé ARCH ENEMY, mais du vrai Mélodeath. Et quand je parle de vrai Mélodeath, je parle bien évidemment de celui des 90’s, celui remis au goût du jour par des groupes comme ENGRAVED DISILLUSION ou FALLEN JOY, et plus récemment par AT THE GATES. Et disons-le tout de suite, Captivity And Devourment pourrait bien, au même titre que le génial At War With Reality, inspirer des jeunes groupes pour nous livrer du Mélodeath avec un grand M, le Mélodeath authentique, celui qui aurait du perdurer pour toujours au lieu d’avoir bien malgré lui enfanté trop de modernité (même si certains groupes s’en sortent bien par ailleurs).

Le vrai Mélodeath, c’est celui sans synthé, sans trop de chants clairs, qui met en avant le touché mélodique enivrant du guitariste lead et le touché thrashy et accrocheur du guitariste rythmique, qui possède un chanteur hargneux qui s’autorise quelques growls, qui est bien produit mais pas trop. A ce niveau le ARMAGEDDON version années 2010 remplit tout le cahier des charges. On pouvait compter sur Christopher Amott, sur ses talents et son inspiration, pour nous livrer du vrai bon Mélodeath et limite faire un pied de nez au groupe de son frère qui risque bien de s’enfoncer dans son style devenu formaté par obligation commerciale. Pourtant, Captivity And Devourment n’est pas forcément à conseiller aux déçus d’ARCH ENEMY depuis… depuis quand vous voulez, à part quelques assauts rythmiques et quelques mélodies typiques, ARMAGEDDON évoque plutôt à peu près tout le Mélodeath suédois des nineties que ARCH ENEMY en particulier. Et Captivity And Devourment surprend d’emblée avec le départ très Death-Metal du morceau-titre qui ouvre l’album, où l’on découvre d’ailleurs la voix growlée de Matt Hallquist très proche de celle de Peter de VADER ! Mais le bougre (enfin l’ex-bougre) prouve également sa ressource en alternant ces growls avec un chant plus tranchant, totalement typé Mélodeath 90’s donc totalement adapté à l’esprit de cet album. Derrière, Christopher se lâche au niveau des leads/solos avec bien sûr une grande classe, au milieu de rythmiques un peu plus modernes et très efficaces. Rien qu’avec ce morceau-titre, on comprend bien vite à quoi on a affaire et Captivity And Devourment va bien vite se poser comme un très bon album de Mélodeath old-school qui tutoie l’excellence.

Si "Locked In", un peu plus heavy mais éminemment typé Mélodeath nineties, fait repartir l’album sur un schéma classique, ARMAGEDDON parvient encore à surprendre. Déjà grâce au contrasté "Rendition" qui voit l’apparition du chant heavy, pour un morceau incisif et très death contrebalancé par des solos archi mélodiques. Chant heavy qui sera probablement critiqué (de l’œuvre de Christopher lui-même ?) que nous retrouverons sur "The Watcher", l’autre tuerie de l’album au touché mélodique ultime et royal. Si "Fugitive Dust" est peut-être le morceau le plus mélodique de Captivity And Devourment, avec une magnifique intro et un tempo plus posé particulièrement entraînant (le chant participe aussi à cette réussite), ARMAGEDDON va aussi mettre en avant une certaine lourdeur et une efficacité bienvenue. "Conquer" s’avère alors être très percutant, mais également contrasté grâce aux mélodies de Christopher, "Thanatron" est assez lourd (les rythmiques sont géniales) et même sombre grâce aux lignes de chant, et enfin le duo final "Equalizer" - "Giants" nous offre une conclusion d’album plus épique, détonant grâce à un mariage entre un riffing lourd et des incursions acoustiques assez splendides.

Comme tout album de Mélodeath très « typé », Captivity And Devourment n’échappe pas à quelques trucs un peu trop convenus, notamment ces deux interludes acoustiques clichesques au possible (le début de "Thanatron" et "Background Radiation"). Une première écoute intrigante, une seconde où l’on pense tenir un chef d’œuvre, et ensuite cet inattendu quatrième album de ARMAGEDDON se tasse un peu vite, il faut dire que la recette de ce Mélodeath est connue et qu’on fera vite le tour de ces trois quarts d’heure. Mais avec ces quelques petites particularités témoignant de la période heavy du groupe, et son côté « Mélodeath classique mais qui ne se contente pas de clonage ou de repompe », Captivity And Devourment vaut largement l’investissement pour qui aime le Mélodeath « traditionnel », ou même le Mélodeath tout court d’ailleurs. Christopher Amott est inspiré, rien n’est à jeter parmi toutes les mélodies et solos proposés, il y a 2-3 vrais tubes et le riffing est dans l’ensemble efficace et plutôt varié : voilà déjà de quoi faire un monde. Mais le plus important reste toujours le plaisir pris en dégustant ce Mélodeath plus que fortement inspiré de la période glorieuse du genre, et à ce titre Captivity And Devourment n’est pas loin d’être un indispensable du Mélodeath 90’s fait dans les 2010’s. Est-ce qu’ARMAGEDDON en restera là, fera un revirage, ça sera à voir mais pour l’instant cet album est très très bon, pas au niveau d’un At War With Reality ou d’un Beyond The Self (de FRACTAL GATES faut-il le rappeler), mais une nouvelle œuvre qui fait perdurer le meilleur Mélodeath qui ait été enfanté.




Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 11545




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Commentaire
Gégé
IP:90.24.230.106
Invité
Posté le: 16/01/2015 à 20h46 - (115432)
Je ne connais que le premier album, qui est d'ailleurs très sympa. Je jetterai sûrement une oreille sur celui là.

ratonearth
Membre enregistré
Posté le: 17/01/2015 à 18h21 - (115442)
Vraiment génial!!!

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