Certes, ces trois thrashers de Gdansk en Pologne - pays qui nous a surtout habitué à du black-metal souvent miteux et du death de bûcheron thermonucléaire mais pas à ce genre de thrash 80’s – arrivent bien après la bataille. Et puis ils mettent d’abord l’auditeur sur la mauvaise piste avec son nom et sa pochette dignes d’un film d’horreur des années 70 et que l’on aurait plutôt vu du côté du death baveux servi d’habitude par RAZORBACK RECORDS. Mais traitez-moi de sentimental (si, si) ou tout simplement de cible facile mais voilà, bien que la moindre note entendue sur cet EP d’abord sorti en auto-production en 2013 et qui ressort aujourd’hui de façon plus officielle via un micro-label australien ait déjà été entendu ailleurs, ça moshe sévère.

Par contre, c'est la première version que le groupe nous a fait passer donc pas d'info à vous fournir hélas sur les trois titres bonus rajoutés à la réédition, histoire que le tout fasse désormais plus album que EP. Mais disons qu'on sait à peu près à quoi s'en tenir...

Car c'est clair que le groupe a su mettre toutes les bonnes armes de son côté : une ‘vraie’ production digne de ce nom, des solos mélodiques mais pas trop et qui arrivent au bon moment plus quelques mosh-parts bien senties. D’ailleurs, par rapport à ses multiples concurrents brésiliens ou germaniques par exemple (les deux pays à avoir le plus fourni de combos de rétro-thrash ces dernières années), à aucun moment on a l’impression d’entendre ici des polonais singeant leurs grands frères nés sous l’œil bien vaillant de l’Oncle Sam. Non, malgré un sens de la diction assez atypique car toujours un peu en retard par rapport aux guitares, REPULSOR est ce que l’on appelle un pro, très solide sur ces six pattes (on a affaire à un trio). En chipotant, on pourrait déplorer une basse trop discrète dans le mix et quelques rares fautes de goût, comme cet inutile instrumental option « Jeux Interdits » (« The Summoning ») mais sinon, ils ne s’arrêtent presque jamais tout le long de ces vingt et une minutes et leur petit côté crossover bienvenu leur donne une patate supplémentaire.

Après, a-t-on vraiment besoin d’un xième clone d’EXODUS ou, plus proche de nous, des irlandais de GAMA BOMB, le groupe auquel ils ressemblent sûrement le plus ? Einh ma bonne dame ? Moi qu’est-ce que j’en pense ? Arf, excusez-moi j’étais occupé à enfiler mes baskets à languettes tout en essayant de rentrer dans ma vieille veste à patches d’il y a vingt ans…

<


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 6/10 | Nb de lectures : 9607