Après le plus que moyen "Let The Dominoes fall", j'attendais évidement RANCID au tournant pour ce nouvel album... enfin, quand je dis "j'attendais" c'était plus par effet de curiosité que par véritable espoir : Cela fait quand même un sacré paquet de temps que les créteux n'ont pas sorti quelque chose à la hauteur de leur glorieux passé... l'époque "Let's go" ou "...And out come the wolves" semblant désespérément lointaine. M'enfin, on finit tous par vieillir n'est-ce pas ? Finalement qu'est ce qu'il faut pour qu'un album de RANCID fonctionne ? De la hargne bien sur, un Tim Amstrong toujours plus faux et encore moins en place que la fois précédente, de la variété dans les chansons et quelques hymnes fédérateurs. Dynamique, court et instantané, ce "Honor is all we know" s'en tire plutôt pas mal et semble à bien des aspects supérieur à son prédécesseur... il a certes son lot de défauts mais dans l'ensemble, RANCID s'est plutôt bien débrouillé.

Avec à peine plus de 30 minutes de musique ce n'est pas avec "Honor..." que les Américains risquent de nous refaire le coup de l'album bourré jusqu’à la gueule de morceaux dispensables. En une quinzaine de titres, la messe est dite, et le groupe aura eu le temps de passer par le punk, le hardcore, les "Oî, oî, oî !" et le ska le plus fédérateur. Si les californiens reviennent à de nombreux moments à leurs premiers amours (on trouve de nombreux clins d’œil à "Let's go" notamment avec "Already Dead" et "Grave Digger") ils restent dans une électricité furibonde qui ne se tait qu'a deux moments, lors des deux excellents morceaux ska "Evil's my Friends" et "Everybody suffering", on y reviendra après. Je pense que les fans les plus anciens du groupe seront comblés, la hargne et l'immédiateté du propos faisant référence aux années les plus pétaradantes du groupe. De nombreux refrains sont ultra fédérateurs ("Raise your fist", "Face up", "Back where i belong") et le groupe propose ce qu'il sait faire de mieux avec l'expérience et la pratique qui sont désormais la sienne.
L'intro de "Diabolical" me fait carrément penser à "Brad Logan" (inédit écrit à l'époque pour South Park et en hommage au musicien du même nom), le ch'tit solo de basse de "Already Dead" renvoie à "Maxwell Murder" et les éructations de Lars Frederiksen font quand même plaisir à entendre. Est ce que c'est la boulimie de travail du guitariste en tant que musicien additionnel et producteur qui fait qu'il "vampirise" un peu de tout ce qu'il écoute et qu'on retrouve ainsi des traces de BAD RELIGION (le refrain de "Already Dead" !), DROPKICK MURPHYS, THE BUISNESS dans "Honor..." mais le résultat est un formidable bouillonnement punk aux références les plus glorieuses.

Agréable et par moments vraiment réussi (je reviens sur les deux titres Ska, vraiment impeccablement composés) RANCID ne souffre ici que d'un essoufflement qui se fait ressentir à plusieurs moments. Les années ont laissé des traces et on sent par moments RANCID un peu à la limite de la rupture, "s'arrachant" en se faisant mal pour que les titres continuent à fonctionner comme il se doit. Bien loin de moi l'idée de fustiger RANCID parce qu'il à des années au compteur : ça me fait toujours plaisir de les voir et j'aime les voir continuer leur passion... et pour ceux qui les appellent des vieux, ne vous inquiétez pas : votre tour viendra plus vite que vous ne le croyez.
Alors est ce que cet album de RANCID remplit son cahier des charges ? Tim est toujours à la rue... mais avec son flow si caractéristique et unique (écoutez un peu "In the street"), Lars fulmine toujours autant, la basse ronronne toujours et la batterie suit le rythme. Les chansons sont toujours aussi fédératrices et l'album s'écoute avec plaisir. Cela sera pas le meilleur album du groupe, mais en 2014, ça tient la route. Que ça continue...




Rédigé par : Pamalach | 14/20 | Nb de lectures : 11000