« La patience est l’art d’espérer » a dit à juste titre l’écrivain et moraliste Vauvenargues, en effet les fans des autrichiens ont dû en faire preuve car depuis onze ans le quatuor viennois s’était fait quasiment invisible. Les choses avaient pourtant avancé relativement rapidement, car suite à leur formation en 2000 on les retrouvait dès 2003 avec la sortie de leur premier opus « Misanthropic War ». Pourtant hormis la ressortie de leur première démo en 2008 (et agrémentée d’un titre inédit), c’est seulement cette année qu’on a enfin eu une suite, il faut dire que les membres du désormais quatuor (un deuxième guitariste a rejoint le trio originel) n’ont jamais été prolifiques, il suffit de voir PARENTAL ADVISORY (où jouent les ¾ de la formation actuelle) qui n’a pratiquement rien sorti depuis 2008.

Les années passent mais les autrichiens pratiquent toujours leur black metal à forte influence scandinave des 90’s où flotte l’aura de DARK FUNERAL ou IMMORTAL, cependant même si l’influence de ces géants scandinaves est notable les compositions de MISANTHROPIC MIGHT sont loin d’arriver à la cheville de ces derniers.

Le disque s’ouvre sur la guerre avec « War » et il porte très bien son nom car dès le départ c’est une déferlante de blasts avant ensuite des passages plus lourds et mid-tempo, c’est bien joué, bien exécuté, bien produit (le son global est équilibré et naturel) mais malheureusement ça tourne assez vite en rond pour devenir franchement monotone alors que ça partait franchement pas mal. Les morceaux ne sont pourtant pas trop longs (entre 4 et 7 minutes) mais l’impression de répétition va se répéter (oui elle est facile celle-là) à plusieurs reprises, tout d’abord sur « Fallen Kingdom » qui là encore démarrait sur les chapeaux de roue avec ce mélange bien fait avec ce côté légèrement épique (au riffing très AMON AMARTH), la double écrasante et les blasts destructeurs, malheureusement malgré sa diversité d’idées et de rythmes on s’ennuie très rapidement. « Sunset in Hell », à l’instar de « Human Scum », manquent cruellement de groove et de folie, et malgré quelques bonnes idées celles-ci sont oubliées aussitôt par des breaks un peu hasardeux et tombant comme un cheveu sur la soupe et enfin de trop nombreuses longueurs qui font vite décrocher l’auditeur.

Pourtant tout n’est pas à jeter heureusement car il y’a de très bons passages notamment sur le morceau-titre très rapide et old-school, où le mélange entre les passages plus lents et les riffs influencés par DISSECTION font mouche. « Doomsday » et sa brutalité sans concessions fait également passer un bon moment car là point d’ennui grâce à des ralentissements bien en place et toujours ces courts passages épiques parfait pour redémarrer et maintenir de l’intérêt, et même constat pour « Touched by Fire » qui alterne avec intelligence brutalité et rythmique lourde, sans que ses variations ne tombent à plat.

Ni génial, ni raté cet opus est malheureusement trop banal pour sortir de la masse grouillante des nombreuses sorties du genre. Il n’y a rien de mauvais mais il manque ce petit truc qui permet d’accrocher immédiatement et de garder une oreille attentive dessus, et c’est dommage car techniquement les mecs savent jouer et le font avec honnêteté et respect du black à l’ancienne mais c’est un disque trop déséquilibré et en demi-teinte, et autant d’attente pour un résultat comme celui-là on ne peut qu’être déçu, surtout pour un résultat si convenu.





Rédigé par : GabinEastwood | 13/20 | Nb de lectures : 9849