Revenu aux affaires en 2009 avec Paul Gilbert dans ses rangs, puis auteur d'un très bon « What if... » en 2011, Mr. Big a marqué le coup de son retour, en publiant coup sur coup en 2011 et 2012, 2 albums live. Il aura fallu tout de même attendre 3 ans et demi avant que le 8ème album du quatuor nous soit délivré. Outre les concerts donnés par Mr. Big, ces musiciens ont été plutôt occupés, Eric Martin en solo et avec Avantasia, Paul Gilbert en solo, Billy Sheehan a lui participé au premier album de The Winery Dogs (2013), parmi d'autres occupations. Seul Pat Torpey a été un peu moins actif, malheureusement le batteur qui souffre de la maladie de Parkinson depuis quelques années, a vu son état de santé s'aggraver ces derniers mois. C'est quand même lui qui tient les fûts sur « ...The Stories we could tell » et avec la manière. Son jeu ne paraît peut être pas aussi technique que celui de Paul ou Billy, mais il me semble assurer ses parties sans se contenter du strict minimum.

Toujours pourvoyeur d'un hard rock où les harmonies vocales de la voix éraillée et mélodique d'Eric règnent, faisant écho aux jeux léchés de la paire Gilbert/Sheehan, ce nouvel album de Mr. Big a à mon goût le défaut d'être un peu trop long et pas assez transcendant. Certes, la musique du groupe a toujours eu un aspect accessible prononcé mais « ...The Stories we could tell » manque de moments forts, de tubes tout simplement ! Tout est bien exécuté et calibré, un peu trop propre même, sans ce petit grain de folie supplémentaire, pire Eric Martin est à mes oreilles parfois saoulant (« Cinderella Smile », « The Monster in Me »). Pourtant le premier quart proposé était assez entraînant, en particulier les singles « Gotta Love the Ride » et « I Forget to Breathe » et puis les titres défilent (13 en total, sans compter un titre bonus, amenant l'album à l'heure de musique), délivrant un hard rock mélodique, parfois plus rock que hard, classieux certes mais peu efficace, pour ne pas dire pataud (« What if we were new »)...

Au rayon des pistes les plus mélodieuses, « The Man who has everything » est une belle ballade, tandis que « East/West » se montre très dispensable et gniangnian, sabrant la 2ème partie de l'album. Mr. Big fait le grand écart après ce titre limite sirupeux en nous balançant un « The Light of Day », dès plus énergique et remuant... pour 3'20 plus tard revenir à la ballade avec « Just let your Heart Decide ». Oui c'est tout pretty et mélancolique, mais ce genre de titres ça fait 30 ans qu'on peut en entendre... alors quand j'ai vu le nom du morceau suivant, « It's always about that girl », je craignais le pire et finalement c'est l'un des moments bien sympa de la fin de l'album. Relax mais pas mou, un semblant de groove s'y installe et on se laisse porter par la rythmique.

Le peu de refrains réussis sont compensés par des soli brillants (ceux du morceau-titre en clôture d'album, ça c'est du talent pur !), et encore cela ne suffit pas à faire de « ...The Stories we could tell » un très bon album. D'autant que le bonus proposé est une version live d'un de leurs classiques, « Addicted to Rush », ce dernier enterre à lui seul le nouvel album proposé... la technicité époustouflante, le tempo, l'envie, le refrain, ça c'était du grand Mr. Big. Enfin apparemment le groupe assure toujours en live, ce qui est toujours très appréciable. Avec de tels musiciens le contraire serait étonnant ! Non c'est plus en terme de composition que cela pèche cette fois-ci. Tant pis...




Rédigé par : gardian666 | 12,5/20 | Nb de lectures : 10124