A quelques exceptions près, Dragonforce n'est plus aujourd'hui un groupe d'ultra speed metal... simplement de speed, un peu power. Certes en jouant la carte de l'ultra vitesse et solis joués à un rythme ahurissant, le groupe avait une certaine « identité » mais je trouvais cela rapidement gonflant, surtout avec des albums frôlant l'heure de musique ! Avec « Maximum Overload », le combo international délivre un speed/power mélodique bien tenu et exécuté tout de même sur un rythme flamboyant (« The Game », « Defenders », « Extraction Zone »).

Dragonforce comme à son habitude mange un peu à tous les râteliers, pouvant placer sur un même morceau du blast beat, des sonorités électroniques, un peu de piano, des soli à 200 à l'heure, auxquels s'ajoute le chant mélodieux (parfois trop sucré, voire niaiseux) de Marc Hudson. Ce chanteur tient bien les notes et lignes vocales, mais il irait presque mieux sur une bande son hard FM à certains moments... de même que les chœurs en soutien sur les refrains, qui manquent un peu de puissance, pour ne pas dire de virilité (excepté sur la fin de « Three Hammers »).

Avec des morceaux globalement plus concis qu'il y a encore 6 ans, Dragonforce gagne en efficacité, les musiciens ayant toujours un niveau technique impressionnant, à l'image de Dave Mackintosh, ex-Bal Sagoth et... ex-Dragonforce, présent ici en membre de session. Ainsi en début d'album, « The Game » et « Tomorrow's Kings » s'enchaînent à merveille sans accroc, je me dis que finalement même si la formule n'a rien d'original, l'exécution est réussie et pas si chiante que ça...

Malheureusement le groupe ralentissant très peu la cadence par la suite, un sentiment de redondance se fait ressentir. On écoute les morceaux avec moins d'attention, malgré le déluge de notes par minute. Les riffs sont à peu près tous interchangeables d'un titre à l'autre et ne se retiennent pas très bien. Il y a certes quelques harmonies de guitares intéressantes qui nous changent des habituels soli légèrement gonflants, comme sur « The Sun is Dead » (morceau moins rapide et duquel je ne retiens pas grand chose, surtout pas son refrain faiblard) ou l'épico-progressif « Symphony of the Night ». Je noterai aussi parfois l'apport de nappes de claviers donnant une aura grandiloquente en fond sonore (« City of Gold »). Allez je suis un peu mauvaise langue, « Three Hammers » est en grande partie un titre de heavy « mid-tempo » à tendance épique et avec un seul passage assez rapide, pas non plus très speed. Son refrain est parmi les meilleurs de l'album, Marc se lâchant réellement. Et même le riff principal a son petit air guerrier que Manowar ne renierait pas.

En clôture d'album, Dragonforce s'aventure sur le terrain de la reprise en reprenant à une sauce (ultra) speed le légendaire « Ring of Fire » de Johnny Cash. Toute la subtilité et beauté de la version originale ont disparu dans cette cover pas banale mais finalement un peu chiante et répétitive, durant 30 secondes de plus que la version d'origine...
La musique de Dragonforce est aujourd'hui plus « formatée » et dans un sens mature (ce qui n'est pas à mal interpréter), tout en gardant son identité metal exécuté à vitesse grand V. Je n'ai sinon rien à redire sur la production adaptée de « Maximum Overload », même si à mes oreilles la basse est un peu « oubliée ». En définitive, cet album survitaminé a clairement de bons moments, mais contient aussi son lot de passages peu intéressants, le sentiment que ça joue bien oui, sans toutefois dégager une réelle émotion.




Rédigé par : gardian666 | 14,5/20 | Nb de lectures : 11561