VOICES - London (Candlelight) - 16/12/2014 @ 07h50
AKERCOCKE est mort, vive VOICES ! Cette fois-ci c’est sûr, c’est ce qu’on va pouvoir entonner. Car avec London, comment ne pas voir en cette formation d’ex-AKERCOCKE la nouvelle incarnation évident du célèbre groupe de Black/Death satanique et dandy anglais. Sans Jason Mendonça certes, mais avec toutes les qualités musicales restantes, lavées de certains éléments qui pouvaient rebuter certains auditeurs. VOICES retrouve d’ailleurs une certaine productivité vu que London débarque un peu plus d’un an et demi après From The Human Forest Create A Fugue Of Imaginary Rain, presque sans crier gare. Un nom d’album bien moins long pour cependant un album bien plus riche. Après un premier opus assez sombre et agressif, magma de blasts et de dissonances, VOICES va aérer son propos, le rendre plus irrésistible. On sent toujours pointer l’influence du Black complexe et étouffant de DEATHSPELL OMEGA, BLUT AUS NORD et leurs compatriotes de THE AXIS OF PERDITION, mais la vibe avant-gardiste, progressive et décadente héritée en partie d’AKERCOCKE se taille une bonne part du lion. Si les musiciens n’ont plus grand-chose à prouver sachant que leur précédent groupe roulait déjà sa bosse, ils ont tout de même progressé en termes de composition et d’arrangements, From The Human Forest Create A Fugue Of Imaginary Rain paraît finalement très linéaire en comparaison. Peter Benjamin passe à un autre niveau vocal et va illuminer London de son talent inattendu, et ce dès l’intro "Suicide Note" où il se permet de tutoyer les performances d’un certain Krystoffer « Garm » Rygg.

A partir de là, VOICES va nous abreuver de son Black progressif décadent pendant près d’une heure. Et il va falloir s’accrocher tant ce que proposent les anglais fait montre d’une richesse musicale insoupçonnée. D’ailleurs, London est vraiment à prendre comme un bloc, si des moments forts se dégagent de l’ensemble il n’y a pas vraiment de morceau-phare, tout est à sa place au sein même des morceaux qui passent aisément d’une ambiance à l’autre, d’un tempo furieux à un passage plus posé. Je vais d’ailleurs prendre le parti de ne citer aucun morceau en particulier tant London se pose comme un monolithe. Avec des pistes durant entre 1 minute 30 et 7 minutes, VOICES fait étal de toute sa folie. Cet album se révèle donc particulièrement schizophrénique, tout en parvenant à se contrôler à chaque instant. Des moments furieux et complexes sont présents, tout autant que des parties plus feutrées où le chant clair prend toute sa place (avec même des pauses narrées bien mystiques), le tout lorgnant parfois du côté d’un CODE et de toutes les formations avant-gardistes assimilables. Quelques rares passages plus death sont présents, alors que le côté Black dissonant bardé de trémolos hérité de From The Human Forest Create A Fugue Of Imaginary Rain est toujours en vue. Des riffs de premier choix sont donc présents, tout autant que des ambiances travaillées, sombres et aliénantes comme plus lumineuses et aériennes. London est donc un album à la fois très taré mais aussi très posé, comme un malade mental qui paraîtrait gentil et souriant sous tous rapports, mais possédant une folie intérieure qui peut exploser à tout moment.

VOICES a donc capitalisé sur ce qui a fait le succès d’AKERCOCKE tout en évoluant sur la base Black dissonant de From The Human Forest Create A Fugue Of Imaginary Rain, désormais surpassé (et ne passant pas forcément le poids des mois). Alors certes, il n’y a rien de révolutionnaire là-dedans. Les éléments sont connus et distillés dans tout l'album, c’est surtout la recette qui est maîtrisée, donnant naissance à une entité de Black progressif avant-gardiste décadente assez imprévisible, ne tenant pas en place, mais se laissant facilement contrôler. Il faudra se préparer à être plongé dans une musique pouvant créer une certaine confusion mentale tant tout s’enchaîne vite et passe du calme à la furie sans crier gare, mais la satisfaction sera au rendez-vous, même si vous risquez d’y laisser une partie de votre santé mentale. D’aucuns trouveront encore que sans Mendonça, ce n’est que du AKERCOCKE-like sans conviction, mais les anciens camarades du moustachu ont réussi à faire oublier une bonne partie de son apport. London n’est pas un chef-d’œuvre car ce qu’il propose demeure attendu, pas forcément accessible car vraiment à prendre comme un tout malgré ses 14 pistes, mais l’esprit furibond d’AKERCOCKE est bien de retour, et en quelques mois VOICES a su faire un pas en avant par rapport From The Human Forest Create A Fugue Of Imaginary Rain en nous livrant un album cinglé mais raffiné, étouffant mais prenant, et délicieusement aliénant.




Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 10540




Auteur
Commentaire
Bernard
Membre enregistré
Posté le: 16/12/2014 à 10h23 - (115186)
Possédant l'objet depuis quelques temps déjà je ne l'ai malheureusement pas écouté suffisamment pour l'avoir correctement digéré.
Ce qui expliquera que pour l'instant je trouve 'From The Human Forest...' meilleur, mais juste d'un poil de cul.
En tout cas, ce groupe est monstrueux!

Deadpool
Membre enregistré
Posté le: 16/12/2014 à 15h03 - (115192)
Dans mon top ten ! Une tuerie cet album !!

hanz
IP:193.202.110.191
Invité
Posté le: 16/12/2014 à 23h11 - (115195)
Quand tu vois des merdes comme Behemoth plébiscitées par les footix du metal

Maxgrind
IP:83.195.74.173
Invité
Posté le: 17/12/2014 à 08h39 - (115196)
Déjà posté sur une news du groupe mais mon avis n'a pas du tout changé à vrai dire.

"Je regrette toujours cette fin en eau de boudin pour Akercocke :(

Pour Voices, je viens d'écouter les extraits et c'est très mitigé. Excepté Vicarious Lover (très bon morceau) et quelques passages sympas, je trouve que ça manque d'inspiration.

Et ça manque surtout de quelque chose d'autre comme... le chant et le talent de composition de Jason Mendonça.

Allez, je retourne m'écouter du Akercocke pour la peine"

Alors oui, je sais, je rabâche/radote avec Jason Mendonça mais sans lui, ça n'a pas tout la même saveur, ni la même âme.

Y a quand même plus d'une division d'écart entre un London et un Antichrist. Je n'accroche pas, ce n'est pas assez violent/sombre.

Du coup, plutôt un 11-12/20 pour un groupe un poil surestimé.

Bernard
Membre enregistré
Posté le: 17/12/2014 à 09h06 - (115197)
Rien ne m’empêche d'apprécier les deux groupes, et qui sont quand même assez différents.

Bref, 'London' n'a pas fini de tourner et je sens bien qu'il se bonifiera avec le temps.

RunForestRun
Membre enregistré
Posté le: 17/12/2014 à 09h24 - (115198)
Cet album est vraiment très très bon. Je me suis un peu lassé de l'abondance de black dissonant de ces dernières années alors un groupe tel que celui là, qui pratique le genre avec originalité, est particulièrement le bienvenu. L'album n'y va pas de main morte avec les contrastes entre furie totale et moment plus mélodique et contemplatifs.

La relative indifférence que suscite ce genre d'album alors que des disques de fan-service archi convenus comme le dernier Bloodbath remportent tous les suffrages fait quand même un peu mal au cul...



Blob
IP:195.244.164.242
Invité
Posté le: 17/12/2014 à 12h23 - (115200)
Va falloir que je me le chope celui-là!
Gros fan d'Akercocke (surtout des deux derniers) et bien emballé par les extraits que j'ai pu glaner.
ça augure du tout bon!

Nightwanderer
Membre enregistré
Posté le: 18/12/2014 à 11h03 - (115215)
Je suis du même avis que Maxgrind.
ça maque d'accroche. J'ai eu du mal à aller jusqu'au bout.
C'est intéressant mais il manque quelque chose...



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