“Souuuuuuuuuuuuus le Soleiiiiiiiiiiiiiiiiil nanana nana na naaaaaaaaaaa Souuuuuuuuuuuuuus le Soleiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiil...” Ta gueule, toi les vieux relents d’une adolescence révolue et peu reluisante. Oui bon j’avoue quand je lis « UNDER THE SUN » je pense au premier abord à la sitcom sudiste au long cours featuring une ex Madame Johnny. Désolé. Maintenant le groupe montpelliérain qui nous occupe aujourd’hui, sorte de conglomérat de membres issus de tout ce qui se fait de mieux en matière de musique dans le coin, n’a que très peu de rapport avec Saint Trop’ ou le soleil. Leur musique évoque bien plus des atmosphères brumeuses, pluvieuses, grises et fraîches qu’un beau soleil bien jaune et une belle mer azur. UNDER THE SUN joue du post-machin sous influences Post Rock, As We Draw ou Neurosis pour ne citer que ceux là. Un peu comme tous les groupe de post d’ailleurs mais quand c’est bien fait pourquoi se priver ? Il n’y a aucun mal à tirer son inspiration d’autres groupes, au contraire même, cela permet de se dépasser, d’aller plus loin et d’emmener ses influences ailleurs. Le piège est de sombrer dans le plagiat pur et simple. UNDER THE SUN se situe entre les deux. Parfois, ils tirent le meilleur de ces influences pour livrer une musique riche, de qualité et riche en atmosphères, d’autres fois ils donnent l’impression d’entendre un brouillon peu inspiré des grands maîtres du style. Le cul entre deux chaises en somme.

Le disque débute par un très bon instrumental long de huit minutes. Planant, très post rock dans l’esprit et la construction, il étend ses riffs aériens et clairs tout en parvenant à conserver la présence du danger, une sensation menaçante, là-bas, au loin, tapie dans l‘ombre. Le morceau, sans être d’une originalité folle, fonctionne bien et sert de porte d’entrée convaincante dans l’univers entre gris clair et gris foncé du groupe. Le deuxième titre est plus long, un bon petit quart d’heure, et lui aussi assez classique dans son approche. Un gros travail d’écriture au niveau des guitares qui se partagent entre gros riffs plombés, dissonance presque black et notes éthérées. « Burst in Dawn » est un morceaux complexe coupé en deux par un pont de basse qui fait le lien entre les deux parties du titre. La voix apparaît enfin, en retrait dans le mix, sur la pointe des pieds malgré un timbre agressif, comme pour ne pas trop déranger le reste des instruments.

On est dans un post-core, post-rock tout ce qu’il y a de plus classique, très bien exécuté mais sans génie. Pourtant au fil du disque on se plait à accrocher à la musique proposée par le groupe, le disque monte en qualité tout au long des quatre titres. « Anubis Path » notamment qui serpente entre post rock et post hardcore tout au long de ses quatorze minutes, entre attaque franche de guitare, voix de gorge ou paroles susurrées et parlées qui rappellent les passages les plus tranquilles d’un groupe comme AmenRa et plages beaucoup plus atmosphériques portées par une bonne collaboration entre les différentes lignes de guitares et la basse qui maintient tout ça en place sur ses fortes épaules. Rien que ce morceau mérite qu’on jette une oreille à cet album. Le dernier morceau est plus direct, moins puissant que « Anubis Path », plus classique et plus attendu dans son déroulement et sa structure. La production générale aurait pu être un peu meilleure aussi, plus de clarté et de précision n’aurait pas fait de mal mais dans l’ensemble, UNDER THE SUN livre un disque de qualité qui pêche essentiellement par un manque de prise de risque et un trop grand respect des codes du post rock. Toutefois, le morceau « Anubis Path » prouve que le groupe en à encore sous la pédale et est capable de composer d’excellentes pièces musicales. Un bon disque de post-core auquel il manque juste un petit quelque chose pour convaincre totalement mais pour une première livraison la qualité est au rendez-vous.




Rédigé par : Seb On Fire | 14.5/20 | Nb de lectures : 10222