Mesdames, Messieurs, bonsoir et bienvenue à cette remise des trophées du NYHC.

Cette année 2014 a été riche en émotions, en sorties, en lives, mais aussi en déceptions.

Déceptions, car AGNOSTIC FRONT n'a encore rien sorti de neuf depuis près de 3 ans. Heureusement, MADBALL nous a offert un « Hardcore Live » plus que plaisant qui mérite bien son tough-guy de bronze ce soir. Mais cet instant nous est accordé pour parler de ce nouvel album que je tiens entre mes mains. Le nouvel album d'une des figures du NYHC depuis 27 ans. Vous voyez de qui je veux parler hein ? Mais je vais laisser une autre figure de la scène en discuter plus spontanément que moi. Mesdames, Messieurs, je vous demande d'accueillir Rick Healey, plus connu sous le nom de Rick ta Life !

(applaudissements – musique de 25 TA LIFE)

♫ « Bleuh ha gneuh gneuh da gna gna gna ! » ♫

« Allright.
Sick.Of.It.All.
False.
Not. Real. Hxc.

Respect.
True. Hxc.
Not. Like. Sadball.
Rapist.

Lol.

Hxc.

Represent.

Unity.

Oi. Oi.

... »

Ouhla... heu, Rick, s'il vous plaît, ce...n'est pas...heu, vous faites quoi avec ces tee-shirts là ?... Non non ! On ne pose pas de stand de merchandising ici ! Oh, arrêtez ! (Sécurité ! Sécurité!)

Hum...bon, heu, désolé pour le...petit désagrément avec Rick...bon, vu qu'il ne pourra pas continuer son « discours » je vais prendre le relais, si vous le voulez bien.

SICK OF IT ALL a, depuis la sortie en 2006 de « Death To Tyrants », repris du poil de la bête. En décidant de passer sous la houlette de Tue Madsen, le gang de New-York City s'est reforgé un son de bâtard, n'ayons pas peur des mots. Quatre ans plus tard, le groupe remet le couvert avec « Based On A True Story » qui, malgré une approche un peu trop similaire à celle de son prédécesseur, nous caressait comme il fallait les conduits internes. Puis, affin de fêter dignement 25 années de carrière pleinement remplies, le voilà qui nous ressort une sorte de best-of offrant 20 de ses meilleurs titres à la sauce SOIA 2.0. Le résultat est cool mais ne vaut tout de même pas un véritable nouvel album. Mais voilà, après trois ans d'attente, la bande des frères Koller revient enfin avec « Last Act Of Defiance » sous le bras (tatoué).

SICK OF IT ALL est un groupe qui a rarement déçu. Ayant connu des hauts et des bas comme tout groupe ayant une longue carrière derrière lui, le gang de New-York est souvent attendu de pied ferme. Cette fois-ci ne déroge pas à la règle et, sans vouloir casser l'ambiance immédiatement, je peux vous avouer que « Last Act Of Defiance » se présente comme un opus en demi-teinte. (« Ouh » du public) Oui, je sais, ça fait un peu mal à le dire mais le constat est bel et bien là. Nos princes du NYHC nous reviennent avec 14 titres loin de faire l'unanimité. Je ne suis pas en train de vous dire que ce nouvel album est mauvais, loin de là, mais comparé aux précédentes sorties que le groupe nous a offert ce « Last Act Of Defiance » est véritablement un cran en dessous. SOIA nous sort du SOIA 2.0 en roue libre.

La hargne est toujours là, l'énergie aussi, mais le sentiment que le groupe se laisse un peu aller est là également. Sur l'ensemble des 14 titres, seul les morceaux bénéficiant de cette verve typiquement punk/hardcore, où « Road Less Traveled », « Get Bronx » ou « Never Back Down » se posent là et s'en sortent le mieux en décrochant le pompon des compos les plus intéressantes. Pour le reste, on a simplement droit à du SICK OF IT ALL en mode fonctionnaire. Des morceaux taillés, bourrés de vitamines, de sing along, mais sans vraiment décrocher d'enthousiasme. On kiff quand bien même se taper un bon petit « Facing The Abyss » avec son feat. signé Mad Joe Black de WISDOM IN CHAINS ou pogotter tout seul dans son salon sur « Act Your Rage » en appréciant, une fois de plus, le gros son badass que le père Madsen leur a pondu (paye ta basse), mais il ne faut pas être trop regardant sur tout le contenu du paquet.

Et ouais, ça fait mal au cul de le dire comme ça, mais ce nouveau SICK OF IT ALL a le cul entre deux chaises. Le groupe se démerde super bien sur ses morceaux purement punk/hardcore (« Beltway Geteway » !) et balance la purée comme il sait si bien le faire, mais torche à moitié ses titres plus hargneux en manquant d'une réelle inspiration. Le résultat nous donne un « Last Act Of Defiance » relativement cool mais loin de marquer les esprits et c'est pour cela que, pour cette année 2014, SICK OF IT ALL remportera le Tough Guy d'argent de justesse, mais ne sera pas sur la plus haute place du podium (à mon grand regret).




Rédigé par : Velvet Kevorkian | 13/20 | Nb de lectures : 13962