Et un de plus ! Le logo, le nom et la pochette ont de quoi vite nous faire comprendre quel style va se présenter sur la platine. De toute façon, Brimstone Coven clame sans gêne faire du retro hard rock/doom. Comme il en pullule depuis 4-5 ans en fait. Toutefois les américains qui ont mis sur pied Brimstone Coven il y a à peine 3 ans, viennent déjà de sortir leur 3ème album, simplement intitulé « Brimstone Coven ».

L'album a la petite particularité de contenir en bonus le premier EP du groupe, soit 5 titres (+ 1 intro et outro) servis avec un nouveau mastering. De quoi pouvoir noter (ou non) une évolution dans la musique proposée par Brimstone Coven, en ce court laps de temps. Hard rock, doom, dark, occulte, tous les ingrédients habituels donc ? Et bien, si le groupe évoque les 2 derniers termes pour se caractériser, ils ne ressortent pas vraiment à l'écoute de leur album. Les ambiances sombres ne sont pas de celles qui sautent aux oreilles et influencent la teneur des compositions. Des compos globalement sympathiques à écouter mais parfois un peu trop gentilles et pas très accrocheuses (« Cosmic Communion », « The Grave »). Il ne s'agit pas d'un groupe à la Ghost, Brimstone Coven n'a pas ce côté tubesque/immédiat et garde une approche doom constante. Alors on peut les rapprocher d'un The Devil's Blood ? Pas vraiment non plus pour le coup. Les néerlandais sous l'aspect simpliste de leur musique, avaient des titres fort pourvus en atmosphères.

Brimstone Coven est clairement ancré dans les années 70, empruntant autant à Black Sabbath (la rythmique et les riffs de « Behold, The Anunnaki » par exemple), qu'à des Led Zeppelin et Pink Floyd. Du doom/classic rock un peu psychédélique en quelque sorte. Les lignes vocales sont très aériennes et planantes, renforçant l'aspect onirique et mystique des paroles. Les parties de chant sont même 'robotisées' avec réussite sur l'intriguant « The Black Door », au demeurant répétitif musicalement, malgré une durée 'classique' (à peine 4 minutes). En parlant de répétition, il est dommage que seul ce titre se distingue vocalement, sur les autres morceaux le chant fini par être lassant et montre ces limites.

Ce qui est certain, c'est que la production très organique et vintage nous permet d'apprécier pleinement chaque instrument. Écouter l'album au casque est à vrai dire plaisant. Dommage que les compositions ne soient pas un peu plus reluisantes, un titre comme « The Grave » possède par exemple un bon break musical mais le reste est convenu et s'oublie vite. Plus loin, un « Lord & Master » emprunte une voie pesante, la patte 'dark' se fait pour la première fois clairement ressentir et les musiciens nous prennent un peu par surprise avec cette très belle accélération à 4'00 et ce durant 1 minute pile.

Le final convaincant « The Folly of Faust » me fait penser à du Sleep en moins heavy, mais l'esprit est le même, notamment ce riff rebondissant et entraînant, et ce tempo pachydermique qui fait son chemin, imperturbable. Comme quoi, il y a quand même de bons moments à passer à l'écoute de « Brimstone Coven ».

Vient ensuite l'EP en bonus et on note plusieurs différences avec ce 3ème album ; des compositions plus dynamiques (« We are Forever », « The Ancients ») où les riffs et les sections rythmiques ressortent valorisés et convenablement utilisés ; la voix, a elle, déjà ses caractéristiques enivrantes et psychés mais le timbre aérien est moins prononcé.

Au final, Brimstone Coven s'en sort avec un album correct et pas désagréable à écouter, mais il manque de temps forts pour le rendre réellement attirant.




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 11091