La course à la rapidité, la course à la technicité, la course à l’originalité ou au brassage des genres, ou encore au truc le plus extrême...
Courir, toujours courir, être le premier, être devant, même dans notre microcosme du Metal Extême.

Mais, pourquoi ? Pour se démarquer ? Pour sortir du lot ? Pour se faire connaitre et tourner aux 4 coins du pays ?

Un bon groupe avec de bonnes compos, avec un bon feeling, une bonne accroche ou une certaine qualité de composition, suffisent en général pour obtenir ce précieux graal.
Ce qui n’est pas le cas de SOLACE OF REQUIEM.
Qui a donc choisit de courir, pour se faire remarquer.

Leur truc à eux, c’est la technique, couplée à la violence. Ultra novateur...
Les 3 membres de ce groupe originaire de Virginie, sont techniquement très doués, et maitrisent incroyablement bien leurs gammes. Aucuns doutes là-dessus. Leur Death Metal est totalement habité par leur virtuosité musicale, qui apporte une coloration technique omniprésente mais maitrisée.

Sauf que, contrairement à OBSCURA par exemple, SOLACE OF REQUIEM a totalement oublié le détail qui tue : le feeling.
Résultat, ces 9 titre, intelligemment composés, et aux antipodes des structures classiques ‘couplet/refrain/solo’, ne véhiculent aucune émotion, aucun feeling, en dépit de riffs et de passages intéressants. Triste.

Les gaillards ne sont pas avares en bonnes idées, et ont couplé leur habilité avec une forme de violence extrême, faite de rythmiques à la fois syncopées et brutales, assorti de breaks lourds et fracassants. Avec des beuglements alternant guttural et cris aigu.
Sauf que, contrairement à BLACK DAHLIA MURDER par exemple, SOLACE OF REQUIEM a totalement oublié le détail qui tue : l’efficacité.
Résultat, ces 9 titres, offrant défoulement et headbangue, avec quelques enchainements intelligents, sont totalement dépourvus d’accroche, de truc viscéral qui pousse l’auditeur à réécouter l’album ou même juste à secouer la tête en rythme. Triste.

Comme SOLACE OF REQUIEM ne s’avoue jamais vaincu, ils ont également choisit d’agrémenter leur tambouille de quelques nappes de clavier et de riffs aventureux, afin de doter ‘ Casting Ruins’ d’une ambiance légèrement Black Metal et parfois épique. Enfin, j’imagine que c’était le but recherché. Mais, là encore, la sauce ne prend pas, malgré certains passages intéressants.

Abstrait par moment, pompeux ou creux à d’autres, cet opus déborde de bonnes idées, assemblées entre elles sans réelles cohésion et surtout sans âme. ‘ Casting Ruins’ démontre une maitrise instrumentale incroyable, une envie et une audace indéniables, mais qui sont malheureusement au service d’un album qui sonne désespérément creux. Presque un gâchis au vu du potentiel.

‘ Casting Ruins’, c’est un peu un puzzle "art moderne", créé à partir de 3 ou 4 autres puzzles incomplets, et dont les pièces sont assemblées entre elles selon une technique toute personnelle. Mais dont le résultat laisse dubitatif.
Certains trouveront surement ça ‘cool’. Moi, je sais pas, je préfère encore m’extasier devant un simple puzzle ‘1000 pièces’, représentant un massif montagneux enneigé sur fond de couché de soleil. Le truc aux antipodes de l’originalité, mais qui, au moins, a le mérite de divertir... Ce qui n'est pas le cas de ‘ Casting Ruins’.





Rédigé par : ..::Ju::.. | 11/20 | Nb de lectures : 11522