Si quatre années se sont écoulées depuis le premier album des tchèques c'est qu'il y'a eu de nouvelles choses qui leur sont arrivées, tout d'abord le quartet est devenu quintet avec l'ajout d'un deuxième guitariste (depuis le Split réalisé l'an dernier avec les suédois d'INTERMENT) et aussi un changement de label avec l'arrivée en 2013 chez leurs compatriotes de Doomentia Records, en lieu et place de Lavadome.

En revanche ce qui n'est pas bougé c'est leur goût pour le bon vieux metal des années 90, car si leur premier opus était furieusement inspiré par DISMEMBER ceci est encore le cas aujourd'hui et on ne va pas s'en plaindre car même s'il comportait une certaine linéarité il était quand même fort attachant, accrocheur et surtout sans aucune prétention hormis celle de faire bouger la tête et de rendre hommage aux pionniers du style.

Ne cherchez pas d'introduction ou d'interludes qui cassent le rythme de l'écoute, là dès qu'on met le disque dans la platine on est directement projeté dans le passé où une troupe de guerriers suédois était en train de révolutionner le petit monde des guitares saturées sans le savoir, en effet de suite avec "Divinity and Decay" on retrouve l'ambiance de cette époque et surtout on voit qu'il fait office de suite à "Dead Lover's Guide". On pourrait logiquement penser en effet qu'il a été enregistré dans la foulée de leur premier opus tant le mimétisme est flagrant entre la durée relativement courte des morceaux et de l'album dans sa globalité (à peine 31 minutes, contre 33 pour son prédécesseur) ainsi que le tempo en majorité rapide.

Tout comme pour son aîné on retrouve les riffs bien gras typiques à GRAVE, ENTOMBED et consorts, les passages influencés punk (comme sur l'excellent "Devil's Tarn"), les ambiances bien lourdes et morbides mais toujours avec un groove agréable ("Day of Darkness" et "Serve the Labyrinthine Tombs"), les solos courts et joués à l'arrache et aussi des passages blastés ("Black Hammer of Satan" et le brutal "Regurgitation of Blood, Devoured Flesh and Gastric Juices" qui porte bien son nom).

Alors oui l'écoute est agréable et passe toute seule, l'ensemble est de qualité et homogène mais on se rend compte assez vite d'une certaine redondance dans les riffs, tout comme dans le chant qui ne varie pas des masses (mais qui est quand même bien adapté au genre avec son growl bien audible et caverneux) mais de toute façon il est difficile de se renouveler dans ce genre ultra-calibré et où pratiquement tout a été fait et tenté.

Les tchèques nous montrent en tout cas que contrairement à leur nom leur style pratiqué est loin d'être brutalement décédé, au contraire il suffit de voir la cohorte de nouvelles formations qui se lancent dans cette vague du revival qui nous montrent qu'il est donc bien vivant, et cette nouvelle galette étant d'un bon niveau elle fera plaisir aux amateurs ainsi qu'à ceux qui avaient aimé leur première sortie car le quintet n'a pas pris de risque et a fait mouche avec une recette testée et approuvée par le passé.





Rédigé par : GabinEastwood | 14/20 | Nb de lectures : 11887