ALLOCHIRIA - Omonoia (Autoproduction) - 22/09/2014 @ 07h51
L’Allochirie est un trouble neurologique qui altère la perception sensorielle de celui qui en souffre. L’allochirie inverse les zones de perceptions du toucher. Par exemple si on colle une beigne sur la joue gauche à un patient qui souffre de ce trouble, il va ressentir la douleur sur la joue droite. Voila ça, c’est pour votre culture personnelle. Cadeau, ça m‘fait plaisir. Maintenant pour la culture musicale, ALLOCHIRIA est un groupe grec, athénien pour être précis, formé en 2008 et qui sort « Omonoia » en autoproduction, DIY. Après un morceau on a déjà tout compris, du post hardcore-post rock éthéré et un peu couillu mais pas trop. Un peu de As We Draw, un peu de Pelican, un peu de Explosions In The Sky et roule ma poule, c’est parti sur les rails sans jamais en dévier. Sympa mais pas de quoi se relever la nuit. Ah et puis… et puis en fait non. Ce n’est pas vraiment ça. La première compo en guise de piège c’est aussi un classique mais ici, elle prend tout son sens et je suis tombé dedans la tête la première.

Le deuxième morceau « Oppression » rétablit certaines choses avec des grosses guitares, une bonne dose de sludge bien gras et puis surtout une voix. Une voix bien velue, bien couillue. Ah mais en fait non, car cette voix qui, disons-le, claque des gifles à la plupart des chanteurs du style sort de la gorge d’un petit bout de femme. Une voix tout en gorge, comme arrachée au forceps qui hausse de deux ou trois crans le niveau du groupe. Nan vraiment, cette voix fait une grosse différence, surtout quand elle s’envole dans des vocaux qu’une clarté cristalline sur « We Crave What We Leck », on entrevoit de belles possibilités pour le futur du groupe. Mais si la voix s’impose comme l’argument de vente numéro 1 d’ALLOCHIRIA, la musique n’est pas en reste pour autant. Déjà pour une autoproduction, le son est vraiment de bonne qualité. Lourd mais clair avec juste ce qu’il faut de gras pour le genre. Difficile de faire du neuf dans le genre mais le groupe s’en sort pas mal en convoquant tout à la fois des groupes comme Pelican (à qui on pense beaucoup notamment au niveau du jeu de guitare), Isis bien évidemment, Orchid aussi pour la petite touche un peu hardcore qui s’échappe de certains morceaux. Du bon sludge core bien fait et bien joué pas chiche en ambiance non plus qui viennent apporter un petit plus au disque. Il ne suffit pas de se jeter a corps perdu dans la recherche du riff boueux pour pratiquer un post sludge, post ou pas d’ailleurs, il faut aussi être capable de se repaître de viande un peu faisandée pour donner du caractère à sa musique. Ce que les grecs ont bien compris d’ailleurs.

Les morceaux sont bien composés, ils suivent une bonne progression, tout en alternance entre explosions de violence et passages plus calmes, lentes montées vers le final. Construction que l’on retrouve d’ailleurs au sein même de l’album qui se termine par un titre long de douze minutes qui résume un peu ce qui a été fait jusque là et qui, par certains moments vient convier le spectre d’Amenra à la fête. ALLOCHIRIA signe avec « Omonoia » un disque de post hardcore sludgy assez réussi, qui reste classique dans son approche du style mais parvient quand même à glisser quelques petites surprises par-ci par-là. Un bon disque de post hardcore, ça ne se refuse pas. Surtout avec l’été dégueulasse qu’on se tape. C’est dans l’ambiance.



ALLOCHIRIA Bandcamp - 72 téléchargements


Rédigé par : Seb On Fire | 14.5/20 | Nb de lectures : 10700




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