Voici donc le second album de PILGRIM, la sensation METAL BLADE de 2013 (pourtant une réédition, puisque l’album était sorti l’année précédente sur Poison Tongue), annoncé comme le renouveau doom à l’époque. En résultait un album sympathique, mais tout ce qu’il y a de classique, en tout cas, pas au niveau de ce qu’annonçait le label. Résultat, ce second album du duo est sorti dans un quasi anonymat. C’est un peu le souci quand on fait une musique aussi pointue sur un aussi gros label, quand on n’est pas (ou plus) dans les locomotives, on est moins prioritaire dans la promo. Peut-être que PILGRIM aurait dû aller sur un plus petit label, mais lui permettant d’être plus visible.

Mais assez disserté sur les choix de label du groupe, passons à ce II : Void Worship. Ce nouvel album se démarque déjà par le format, puisque 4 titres sur 8 sont instrumentaux. Alors ok, il y a une intro dans le lot, mais quand même. La musique des ricains reste louuuurde sur ce nouvel album. On retrouve les rythmiques plombées et pachydermiques de Misery Wizard. Il faut dire que le groupe est passé maintenant maître dans la lourdeur. Les tempos sont lents et plombant, les accélérations se comptent sur les doigts d’une main de yakuza maladroit. Les amateurs du premier album seront en terrain conquis.

Le changement se situerait plutôt sur les formats des titres et le chant de The Wizard (sisi, c’est son nom). Plus nasillard, il donne un effet quasi psychédélique à certains morceaux, comme "Void Worship". Son chant enveloppe les instruments d’une aura magique surprenante mais envoûtante. D’ailleurs, il s’agit plus d’une incantation que d’un chant traditionnel. Autre changement, The Wizard n’hésite pas à faire parler les instruments plutôt que son chant, en témoigne les quatre titres instrumentaux. De plus, dans les titres sur lesquels pose sa voix, c’est avec parcimonie et économie. Le crédo de ce second effort est clairement : « place aux instruments » ! Et ce n’est pas plus mal, car les compositions sont vraiment intéressantes, répétitives juste comme il faut, jouant sur les accords plaqués et les effets plus envoûtants. Véritable enfant bâtard de REVEREND BIZARRE et le SAINT VITUS de Die Healing, mais n’ayant gardé que leurs gènes les plus lents, PILGRIM distille lentement ses notes en se contentant du strict minimum.

Et ça marche plutôt bien. Malgré une sortie sur la pointe des pieds, Void Worship confirme ce que laissait présager le premier album. A savoir que PILGRIM est un groupe de puriste jusqu’au-boutiste, qui fait sa musique comme bon lui semble, et s’en foutant des modes. Et quand certains frères de doom tombent au combat (THE GATES OF SLUMBER, RIP, REVEREND BIZARRE, pour ne citer qu’eux), il reste ces deux disciples du doom, continuant leur pèlerinage jusqu’à un nirvana fait de rythmiques lourdes et pesantes qu’ils sont persuadés d’atteindre. Encore une fois, PILGRIM s’adresse aux doomsters purs et durs.





Rédigé par : Skay | 15.5/20 | Nb de lectures : 11808