Sorti initialement en 2011 au Brésil, puis en Russie et Europe de l’Est, le deuxième album des brésiliens d’UNEARTHLY est enfin disponible dans le reste de l’Europe, via cette réédition (accompagnée d’un superbe Digipack) résultant de la signature du groupe chez Metal Age.
De quoi permettre au groupe de répandre ce ‘Fléau de Dieu’ au plus grand nombre.

UNEARTHLY est l’archétype du bon groupe, carré et pro, qui n’innove pas, qui n’apporte rien au style, mais qu’on apprécie tout de même pour son efficacité sans faille.
Les défauts seront négligeables pour certains, répulsifs pour d’autres, et se résument à un mimétisme flagrant avec certains groupes de Death/Black bien connus.

‘ Flagellum Dei ’ est composé de 13 titres, pour 45 minutes de Death Metal parfumé au Black Metal. Un album un peu long, aéré de deux titres instrumentaux. Un album qui impressionne en premier lieu par sa puissance et sa virulence.
Enregistré au Hertz Studios, en compagnie des frères Wieslawski, l’album possède un son ultra puissant, compact, équilibré et percutant. Et impersonnel, même si le résultat est relativement naturel.

Cette impression de puissance se retrouve dans le style des brésiliens, dont le Death/Black est avant tout frontal et intense. UNEARTHLY s’épanouit dans des structures simples, aux rythmiques violentes et globalement rapides, dont les variations agrémentent les morceaux de quelques cassures bien senties.
Une approche dédiée à la violence, et à la rage.

Une rage portée par le chant fortement ressemblant à Nergal (Behemoth), majoritairement rauque et growlé, avec des explosions dans les aigus. Un chant rageur mais assez intelligible, qui malheureusement est dénué de toute personnalité.

L’absence de personnalité est bien évidement le majeur souci de ‘ Flagellum Dei ’, puisque même jusque dans les riffs et les leads, tout évoque BEHEMOTH ou BELPHEGOR. Sans être une mauvaise référence, il faut bien reconnaître que le mimétisme surprend un peu (beaucoup).

La ressemblance avec BEHEMOTH est bien frappante, du style musical au chant, en passant par la structure musicale et la prod ; mais cela n’empêche pas de passer un bon moment en compagnie de ces joyeux misanthropes tout de cuir vêtus. Un bon clone n’a jamais fait de mal pour passer du bon temps, et UNEARTHLY remplit parfaitement son rôle, pour qui acceptera cet écueil de taille.

Malgré ce défaut de taille, ‘ Flagellum Dei ’ est tout de même un album puissant, percutant et violent. Les titres sont globalement courts et expéditifs, mais tout de même suffisamment variés et travaillés pour rester intéressants.
Des leads personnalisent les morceaux, sans véritable tempérament, mais avec, là encore, suffisamment d’accroche. ‘ Flagellum Dei ’ est simplement et violemment efficace.

Le souci vient, bien évidemment, de la redondance latente, conséquence inévitable de ce type de Death/Black bâti sur la violence immédiate et non sur les ambiances.
A titre personnel, ce style me plait, car je me retrouve dans ces explosions et cette brutalité omniprésente. ‘ Flagellum Dei ’ est franchement agressif et frontal.
Mais je reconnais que cela ne suffit pas forcément au bonheur de tous…

UNEARTHLY a tout à gagner à personnaliser son style. Charge à lui de se détacher de ses influences flagrantes, tout en préservant son efficacité furieuse.
Les brésiliens vont d’ailleurs sortir prochainement leur nouvel album, qui sera alors l’occasion de vérifier si le groupe a su utiliser sa maturité pour se démarquer un peu plus...




Rédigé par : ..::Ju::.. | 13,5/20 | Nb de lectures : 11301