Dans tous les styles l’heure est à l’ouverture et au mélange des genres, actuellement le rock est presque gangréné par de l’électro de supermarché, et ceux qui se prétendent les descendants de la soul et fils et filles spirituels de James Brown ou d’Aretha Franklin ne peuvent s’empêcher de nous coller régulièrement des remix qui nous font regretter les morceaux kitch du TOP 50.

Le Metal n’échappe pas à cette tendance car entre le Folk scandinave et l’ambiance musiques du monde il y’a également à faire, mais heureusement la plupart de ceux qui s’y essaient arrivent à faire quelquechose de convaincant, d’intéressant et de relativement nouveau. Si ORPHANED LAND a vraiment permis à l’oriental-metal de faire son trou, il faut avouer qu’en France dans le petit monde de la musique à guitares amplifiées hormis Rachid Taha (qui s’y essaie avec succès depuis longtemps) c’était un peu le désert (du sahara). Pourtant les franciliens de HUMAN FATE essaient de changer la donne depuis leur formation en 2007.

Après avoir sorti « Part 1 » en 2009 qui avait été bien reçu, la « suite » voit enfin le jour, enfin si je mets des guillemets c’est qu’il ne s’agit en partie que d’un nouvel nouvel opus. Le quintet a en effet profité de cette longue absence pour réenregistrer cinq titres de leur précédente galette en les améliorant au niveau des arrangements, et en agrémentant le reste de l’album de nouveaux morceaux et d’interludes fort réussis.

Si on ne va pas revenir sur les anciens titres, il faut quand même saluer la démarche du groupe et surtout le boulot effectué car il y’a une énorme différence entre les deux versions et on peut dire qu’entre la production vraiment nickel, une interprétation sans faille et surtout des arrangements bien meilleurs les parisiens ont parfaitement eu raison de revenir là-dessus. Et bien sûr les nouveaux morceaux sont également tout aussi bons car comment résister à « 2500 days » et son ambiance à la « Lawrence d’Arabie » ? On sent tout de suite l’ambiance désertique et les caravanes de touaregs, le tout avec une juxtaposition metallique impeccable qui s’intègre parfaitement aux instruments traditionnels (bouzouki principalement, et un peu de didgeridoo et de l’accordéon) sans jamais dénaturer l’un ou l’autre.

C’est d’ailleurs une excellente habitude que l’on retrouve par la suite sur « Yehusalem » ou « Hanuman’s Quest » (qui d’ailleurs pour ce dernier n’aurait pas fait tache sur « Roots » de SEPULTURA voire même sur le premier album de SOULFLY) où l’ajout de quelques chœurs féminins fait d’ailleurs forte impression et où le côté pêchu se mélange à merveille aux orchestrations parfaitement en place. Ajoutez ça à l’excellent « Black Light » puissant et mélodique qui termine en beauté ce disque et on obtient une vraie sensation qui montre que les nouveaux talents de chez Dooweet Records ont décidément une vraie originalité et plus-value.

Le mélange des genres n’est jamais une chose aisée, surtout quand on a de telles extrémités musicales totalement aux antipodes, mais là HUMAN FATE a totalement réussi son pari pour sortir une bien bonne surprise et une œuvre à la fois agréable et envoûtante qui va transporter l’auditeur bien loin de la France.




Rédigé par : GabinEastwood | 15,5/20 | Nb de lectures : 11733