Formation culte de la scène thrash/speed américaine des années 80, Hirax connaît une seconde jeunesse depuis son retour aux affaires intervenu au tournant du nouveau millénaire. Toujours emmené par l’infatigable Katon W. De Pena, sur qui le temps ne semble décidément pas avoir de prise, le groupe se compose depuis quelques années maintenant des frères Harrison (guitares, basse) et du batteur Jorge Iacobellis. Il signe avec Immortal Legacy son cinquième véritable album studio en trente ans de carrière.

Considéré à ses débuts, à tort ou à raison, comme un combo de seconde zone, Hirax affiche en 2014 une forme éclatante, contrairement à bon nombre de ses petits camarades de la grande époque. C’est là tout le paradoxe de ce nouvel album qui, quarante minutes durant, ravivera dans le cœur des nostalgiques du genre la flamme d’un thrash metal de tradition que beaucoup ont délaissé.

Riffs acérés, accélérations rageuses, vocaux antiacadémiques au possible, soli de guitare partagés par Lance Harrison avec rien moins que Rocky George (Suicidal Tendencies), Juan Garcia (Agent Steel) et Jimmy Durkin (Dark Angel) … Tous les ingrédients sont ici réunis pour offrir à l’auditeur averti une furia thrash metal sans véritable temps mort, dont les points d’orgue se nomment « Hellion Rising », « Thunder Roar, The Conquest, La Boca De La Bestia » ou encore « Victims Of The Dead », aux lyrics enflammés.
Assurément, le temps de la compromission n’est pas encore venu pour l’ami Katon qui a encore fière allure malgré ses 50 balais au compteur.
Outre des compositions plus que solides, Immortal Legacy jouit également d’une production en béton armé signée Bill Metoyer. L’homme, bien connu des fans de Slayer et de Sacred Reich, était déjà aux manettes sur les deux premiers albums du groupe, Raging Violence (1985) et Hate, Fear and Power (1986). Une manière de boucler la boucle, en somme … D’autant qu’Hirax n’a pas toujours été irréprochable en termes de son, c’est le moins que l’on puisse dire …

Dernière pierre à ajouter à cet édifice thrash délicieusement passéiste, un artwork réalisé par le non moins célèbre dessinateur Phil Lawvere, responsable en son temps des pochettes du Pleasure To Kill de Kreator et du Emperor’s Return de Celtic Frost. Tout ça ne rajeunit pas, certes, mais vous l’aurez compris, le mot « modernité » est définitivement à bannir du vocabulaire hiraxien.

A recommander en priorité aux amateurs d’Exodus, Nuclear Assault et autres Overkill, l’écoute d’Immortal Legacy n’en demeure pas moins obligatoire pour tous les aficionados de thrash old school. Les jeunes loups n’ont qu’à bien se tenir, HIRAX est loin d’avoir poussé son dernier râle…






Rédigé par : up the irons | 16/20 | Nb de lectures : 12897